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Sortir de la pandémie avec plus de services publics non marchands.

par Christian DELARUE (Conv SP)

Publie le dimanche 22 mars 2020 par Christian DELARUE (Conv SP) - Open-Publishing

Sortir de la pandémie avec plus de services publics non marchands.

D’autres orientations sont à défendre comme la RTT à 30 heures hebdo contre la surcharge travailliste au-dessus de 35 heures, à 40 voire 45 heures hebdo. Etc..

Mais ici c’est la défense et le développement des services publics qui préoccupe.

Il va s’agir d’une part de reconstruire un Etat au service de la transition sociale et écologique et dégagé des logiques marchandes et d’autre part de promouvoir une économie des services publics et notamment des services de santé.

 D’une part nous poursuivons le texte : « Pour la transition écologique et sociale : Un besoin de politiques publiques et de services publics pour construire un Green New Deal »
http://amitie-entre-les-peuples.org/Pour-la-transition-ecologique-et-sociale-Un-besoin-de-politiques-publiques-et?

 D’autre part, nous allons nous éloigner des grandes catégories très englobantes et fétichisées comme économie, entreprise, etc qui masquent les rapports sociaux et qui fonctionnent comme des dispositifs surplombants au sens ou elles sont mises en surplomb au-dessus des humains et des rapports sociaux qui les clivent.

 Sphère économique divisée

Commençons par évoquer deux divisions importantes dans la sphère économique. L’économie dominante mondiale est monétaire car l’économie domestique - non monétaire - est, elle, devenue minoritaire quoique toujours présente partout, dans tous les pays . La vie humaine est très largement fondée de nos jours et depuis plusieurs siècles sur une économie monétaire, laquelle se subdivise en économie monétaire marchande et économie monétaire non marchande.

L’économie non marchande s’apparente à l’économie des services publics et donc à la production (1) de biens et services des administrations publiques soit, pour le dire autrement, à une activité d’intérêt général qui, à priori, satisfait et respecte les besoins des humains en société. Avec un droit spécifique.

Ajoutons, pour être en prise avec l’actualité, qu’il faudra, avec une politique publique de transition écologique et sociale, diminuer la production des biens nuisibles écologiquement et humainement mais aussi augmenter la production des biens socialement et écologiquement utiles, comme le logement (et notamment les logements sociaux), les hôpitaux (et notamment les hôpitaux publics), les transports par voie ferrée, etc. Les télécommunications devraient être aussi un service public en capacité à fournir en téléphonie moderne les individus insolvables ou peu aisés.

La logique de service public (2) qui met la valeur d’usage au centre de son activité est donc radicalement différente de celle d’une entreprise capitaliste, nationale ou multinationale, obsédée par le profit réalisé après le « produire pour vendre » . Pourtant nos sociétés - les dirigeants surtout - font, à tort, de ces sociétés transnationales (STN) ou de ces firmes multinationales (FMN) de véritables dieux objet de vénération. Et leurs membres dirigeants sont honteusement surpayés ! Il importe de (ré)tablir une fiscalité pro-égalité sociale.

 Toute la société ? Tous les humains ? Quelle nature ?

Certes, il y a matière à critique des services publics dans la mesure ou ces derniers sont depuis plusieurs décennies dévoyés par le néolibéralisme (3) pour servir plus les grands entrepreneurs de l’économie capitaliste (les grands propriétaires privés des moyens de production par ailleurs des riches situés dans le 1%) que les citoyens du peuple-classe 99% ou que les usagers par ailleurs travailleurs salariés. Mais il s’agit d’un dévoiement !

L’économie monétaire non marchande des services publics, à logique tarifaire différente des prix du marché, est nettement mieux à même de financer une transition sociale et écologique que l’économie marchande capitaliste laquelle est non seulement monétaire et marchande mais aussi d’une part sous production dans un cadre privé et d’autre part orientée vers la satisfaction du profit. Deux gros vices. Et il convient d’en ajouter d’autres.

L’économie capitaliste privée est aussi largement extractiviste (surexploitation des sous-sols), productiviste (produire pour produire y compris avec forte obsolescence programmée) et travailliste (faire travailler plus celles et ceux qui travaillent déjà) et l’économie publique monétaire non marchande peut plus aisément elle se dégager de ces trois maux - extractivisme, productivisme, travaillisme - pour peu que la demande populaire et démocratique le veuille, car sa logique n’est pas, à priori, en surplomb de la société et du peuple. Mais il importe que le peuple-classe et le monde du travail du public ou du privé impulsent une contre-hégémonie alternative favorable à cette économie de transition. Pour ce faire, ce peuple-classe devra politiquement s’appuyer sur une gauche d’alternative au plan social et écologique et les travailleurs et travailleuses sur un syndicalisme qui ne soit pas, comme la direction de la CFDT, l’aile gauche du bloc bourgeois.

Christian DELARUE

CA de Convergence des SP

1) Les fonctionnaires, créateurs de richesse - Libération
https://www.liberation.fr/futurs/2013/10/28/les-fonctionnaires-createurs-de-richesse_942937

2) Logique du marché contre logique du service public en 9 repères. par Christian Delarue - Attac 35 Ille et Vilaine (texte ancien)
https://local.attac.org/35/dossiers-147/dossiers/Logique-de-marche-Logique-de/Logique-du-marche-contre-logique

3) Sur le néolibéralisme et sa logique ploutocratique :
La thatchérisation du monde et l’extrême-droite économique : un trajet vers la ploutocratisation du monde. Christian DELARUE - Amitié entre les peuples
http://amitie-entre-les-peuples.org/La-thatcherisation-du-monde-et-l-extreme-droite-economique