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Sous-traitance de l’art, ou les limites de l’interactivité.
Publie le vendredi 21 mai 2004 par Open-Publishing1 commentaire
Pour sa prochaine " Nuit Blanche ", la Ville de Paris invite les artistes à
participer sous forme de vidéos de 3 minutes à l¹¦uvre d¹un artiste, Hou
Hanru, par ailleurs l¹un des directeurs artistiques de l¹édition 2004.
S¹inspirant des dazibao, Hou Hanru propose de créer un mur de projections
vidéos de 200 mètres de long.
Les conditions imposées aux artistes : pas de rémunération, vidéos non
renvoyées aux auteurs, cession de droits de représentation et de
reproduction, sont d¹autant plus inacceptables que c¹est la Ville de Paris
qui est l¹organisateur.
Si un artiste est libre de céder ses droits à titre gratuit, ce ne saurait
être la condition obligée pour sa participation à un événement.
Puisqu¹elle met en avant les " dimensions sociales " de l¹¦uvre de Hou
Hanru, la Ville de Paris devrait se soucier un peu plus des dimensions
sociales qu¹implique le fait qu¹elle impose à des artistes de céder
gratuitement leur ¦uvre pour participer gratuitement à une manifestation
dont le financement est public.
S¹agissant d¹une commande, on peut supposer que M. Hou Hanru est rémunéré.
Il est bien évident que l¹artiste est ici M. Hou Hanru, les auteurs des
vidéos et leurs ¦uvres n¹étant considérés que comme du matériel anonyme
fourni gratuitement.
À l¹heure où les luttes pour le respect des droits d¹auteur mobilisent
l¹ensemble des artistes, où le Ministère de la Culture nous promet la mise
en lace du droit de présentation publique, la Ville de Paris choisit bien
son moment pour bafouer ces droits, montrant ainsi qu¹elle réserve à une "
élite " la reconnaissance économique du geste artistique, considérant comme
normale la gratuité du travail pour le plus grand nombre, manifestant ainsi
son mépris pour le droit et les auteurs.
Si nous sommes attachés à l¹accès à l¹art et à la culture pour tous, il est
évident que nous refusons que le coût en soit supporté par les auteurs, ce
qui n¹est que trop souvent le cas, avec oles conséquences sociales que l¹on
sait.
Nous invitons donc les artistes à ne pas participer à cette opération et à
manifester leur désaccord auprès de la Ville de Paris.
SNAP-CGT
Le syndicat national des artistes plasticiens
14-16, rue des Lilas 75019 Paris
tél : 01 42 49 60 13
fax : 01 42 40 90 20
snapcgt@free.fr
Messages
1. > Sous-traitance de l’art, ou les limites de l’interactivité., 22 mai 2004, 15:48
Que dire alors aux artistes - professionnels ou amateurs - dont le seul souhait est de participer, de montrer au plus grand nombre une partie de leur production, de leur talent ?
Je suis musicien. J’ai déjà cédé des morceaux à titre gratuit pour des compilations, juste pour le plaisir de me faire entendre. Je n’irai pas réclamer de rémunération, je m’en moque.
Ramener ce qui est une proposition plus que sympathique et créatrice de lien social, à une exploitation de la supposée misère des artistes, est une imposture.