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Soutenons Zeyneb, exclue de son collège pour 3 jours pour avoir osé porter un tee-shirt "Palestine libre

Publie le mercredi 17 février 2010 par Open-Publishing
7 commentaires

Zeyneb D., élève de 3ème au collège Claude Bernard de Villefranche-sur-Saône (69400), est victime d’une exclusion de 3 jours pour avoir osé porter en classe un tee-shirt "Palestine libre !".

Son professeur d’histoire avait, dans un cours précédent, fait l’éloge d’Israël, reprenant à son compte toute la rhétorique justifiant la colonisation de la Palestine.

Zeyneb a eu le courage de s’opposer à cette propagande en venant le lendemain en classe avec un tee-shirt : "Palestine libre !".

Sommée de cacher son tee-shirt ou de quitter le cours, Zeyneb, face aux cris de son professeur, a préféré sortir de classe. Le professeur s’en est alors pris aux défenseurs de la cause palestinienne, les taxant de "charlots" et de "charlatans".

La direction du collège, prenant fait et cause pour le professeur, a décidé d’exclure pour trois jours l’élève Zeyneb...

Messages

  • Monsieur le proviseur,

    Je lis sur divers sites Internet qu’une élève de votre établissement aurait été sanctionnée pour avoir porté un T-Shirt avec l’inscription "Palestine Libre".
    Je suis interloqué par un tel motif de sanction. Doit-on être puni parce qu’on souhaite qu’un peuple soit libre ? "Palestine Libre" vous dérange à ce point ? Ca vous dérange en quoi, que la Palestine soit libre ? Êtes-vous propriétaire de colonies là bas ? Vous refusez à un peuple le droit d’être libre ? Vous refusez à une jeune élève le droit d’exprimer son désir de voir la Palestine Libre ?
    Vous rendez vous compte de la portée raciste de cette sanction qui, en outre, viole la Convention Européenne des Droits de l’Homme, qui garanti à chacun le droit à une expression libre dès lors qu’elle est pacifique...

    Et ce professeur qui traite ses élèves de "charlots" et "charlatans"... est ce la le modèle de pédagogie que votre établissement applique ? Je comprends que ce professeur puisse être d’un avis différent que celui de cette élève, mais on s’attendait alors à une explication de sa part. A un débat respectueux.

    Aujourd’hui que ce professeur et vous même avez foulé aux pieds le principe même de Liberté et manifesté un mépris ostensible à l’endroit de vos élèves, vous pouvez vous attendre de leur part à un mépris identique, à de la crainte, ou de la violence, mais certainement pas à du respect.

    Je me permets de vous rappeler, ainsi qu’à ce professeur, qu’ils étaient nombreux ceux qui ont défendu l’idée d’un peuple libre...Algérie libre, Haïti Libre, ... et même France Libre. Certains l’ont payé de leur vie, assassinés par des milices qui donnent l’impression de vous inspirer.

    Zeyneb n’est pas la première à réclamer la liberté pour un peuple. Elle ne sera heureusement pas la dernière. Ces peuples ont triomphé, ne vous en déplaise. Et si vous ne le savez pas, posez la question au professeur de Zeyneb. Il se prétend professeur d’histoire.

    Je vous prie de croire, monsieur le Proviseur, à mes sentiments les mieux choisis.

    • Voici la lettre que j’ai adressée au proviseur de Villefranche sur Saône, au sujet de la jeune Zeyneb en colère :

      From : Maria POUMIER
      To : claudeb69@gmail.com
      Cc : ccpp69400@yahoo.fr
      Sent : Wednesday, February 17, 2010 7:57 AM
      Subject : Pourquoi elle ose porter un tee-shirt ’’Palestine libre“

      Monsieur le Proviseur du collège Claude Bernard de Villefranche-sur-Saône,

      J’ai pris connaissance du cas de Mlle Zeyneb D. que vous avez décidé d’exclure pendant 3 jours pour avoir osé porté en classe un tee-shirt « Palestine libre » et parce qu’elle a quitté le cours, sous les hurlements de son professeur. Son attitude me semble extrêmement honorable ; en tant qu’enseignante, je ne pense pas que les élèves ni les professeurs doivent porter sur eux de façon voyante des messages politiques précis ; cela ne peut qu’encourager la surenchère ; mais l’intoxication par le camp pro-israélien est tellement massive, et tellement contraire aux valeurs de notre république, qu’il est vraiment heureux que des élèves courageux opposent un minimum de résistance ; à ce qu’il semble, Zeyneb ne faisait que répondre à la propagande de son professeur d’histoire, qui dans un cours précédent, faisait l’éloge d’Israël, en parfaite violation des principes de l’école républicaine. Plus tard, ce même professeur s’en est pris aux défenseurs de la cause palestinienne, les taxant de « charlots » et de « charlatans » ! Les professeurs exercent ces jours-ci constamment leur droit de retrait ; les élèves DOIVENT également exercer le leur, lorsqu’ils perçoivent que des enseignants violent leur exigence de respect du droit.

      Si ce profeseur prône effectivement un soutien à l’Etat qui massacre impunément les habitants autochtones de la Palestine, c’est ce professeur qui doit être vivement tancé et sanctionné, pour que votre collège soit respecté. En tout cas, dans un souci de justice et d’apaisement, je vous demande l’annulation immédiate de la sanction visant Mlle Zeyneb D. et sa pleine et entière réhabilitation. Je demande en outre que Zeyneb et ses camarades puissent bénéficier d’un enseignement d’histoire de qualité, honnête, neutre et respectueux des principes de la République, qui ne fasse pas l’éloge éhonté de l’oppression d’un peuple par un autre, quelqu’il soit.

      Maria Poumier, agrégée d’espagnol, ancienne enseignante en lycée et collèges, puis maître de conférences à l’université de Paris VIII

  • Monsieur le proviseur,

    l’histoire est serte écrite par les vainqueurs, mais cela ne gommera pas la vérité, celle d’un peuple sacrifier pour expier les pêchés du vieux continent.
    Vos valeurs, votre exception culturelle, votre laïcité, votre république et vos élus se font humiliers
    chaque année au repas du « crif », ces principes même au nom des quels vous comptez exclure la l’héroïque petite Zineb, pour avoir osé exprimer sont soutien à un peuple opprimé, par cette décision sachez Monsieur le proviseur que vous mettez a terre toute noble idée de justice qui peut germer dans le cœur d’un adolescent, cette idée pour la quelle un autre adolescent fût fusiller un soir d’octobre 1941, et l’ironie fait que ton président grand défenseur de principe républicain comme vous et votre professeur bien sur, exige une célébration à son égare, et qui sait ? Peut être l’idée lui est venue de cette mémoire a la petite Zineb.
    Monsieur le proviseur nous exigeons que cette sanction soit le plus vite levée est Zineb réhabilité,
    de ma part je m’adresserai a la HALDE pour qu’une action soit mener face à ce type d’attaque contre nos libertés fondamentales .
    Oh ma France que tu es triste.
    Et je rajouterai volontiers ce vers au poème « je voudrais pas crever de Boris VIAN » , et cela juste après tous les enfants contents, un Palestine indépendant.

    Veuillez agréer Monsieur le proviseur l’expression mes sentiments les mieux choisis.

    Rabah .O

  • Quelle honte, déjà qu’un prof puisse faire l’éloge de la colonisation de la Palestine...
    Je me souviens d’avoir vu il y a plusieurs années (Mitterand était président c’était vers la fin de son dernier mandat alors ça date). Un reportage qui dénonçait les violences faites aux Palestiniens par les israéliens, ils n’avaient pas peur de débarquer chez des Palestiniens pour les mettre dehors ceux qui refusaient de sortir de leur maison, avaient leur maison rasée avec des tracto-pelles, l’image la plus dure est celle ou l’on voit la main de la petite fille qui occupait la maison qui tient sa poupée. Je ne comprend pas pourquoi on ne retrouve plus la trace de se reportage (peut-être mais je dis seulement peut-être que politiquement ce reportage est trop dérangeant...). De mon côté j’ai regretté de ne pas l’avoir enregistré ce reportage qui dénonçait les tortures, et la colonisation.

    Je trouve qu’un professeur d’histoire n’a pas le droit de faire ainsi l’éloge de la colonisation Israélienne surtout qu’actuellement plusieurs États ont demandé aux israéliens de rendre aux Palestiniens des territoires et de voir qu’ils continuent à coloniser insidieusement, ils ont un vrai manque de respect. J’ai bien envie de dire que ce prof a fait une faute professionnelle très grave. Il est vrai que suites aux violences que les colons israéliens leur ont fait subir, que malgré plusieurs tentatives pacifiques les Palestiniens en sont venus à répondre de la violence par la violence. Mais on peut dire qu’ils ne font que se défendre, mais il est aussi évident que la communauté mondiale n’a rien fait pour cesser ce conflit qui aurait pu être régler.

    Ce qui m’ écœure c’est que dès qu’on a le culot de critiquer la politique de colonisation israélienne on nous traite systématiquement d’antisémite, c’est vrai que le peuple juif a souffert énormément lors de la seconde guerre mondiale. Mais il ne faut ne pas avoir peur de dénoncer que les colons israéliens sont en train de faire subir au peuple palestinien la même chose que Hitler leur a fait endurer. Et que cela dure depuis beaucoup trop longtemps.

    C’est cela que l’on devrait apprendre aux jeunes en Histoire et les opinions politiques des profs ne doivent pas transpirer de cette manière.

    Je suis aussi très déçue de ne pas retrouver ce reportage pour le montrer à ma fille, car c’est ce documentaire qui m’a fait réaliser les souffrances de ce peuple et la violence qu’ils ont supporté durant des décennies. Je me rappelle que ce documentaire avait beaucoup de mal à passer suite aux influences politiques de certaines personnes.

  • Monsieur le proviseur,

    J’ai appris par voie de presse, qu’une jeune fille de 3ème a été exclue d’un cours d’histoire, puis du collège pendant deux jours pour avoir porté un t-shirt avec la mention "Palestine libre" (en Anglais, si je comprends bien). Je suis étonné de cette information, sachant surtout que le professeur avait apparemment pris fait et cause pour Israël quelques jours au paravant.
    Je vous demande donc :
     Confirmez-vous les faits ?
     Y a-t-il une règle claire dans votre collège contre le port d’inscriptions politiques ?
     Si oui, cette règle correspond-elle à ce qui est prévu par la loi ?
     Si oui à la deuxième question, comment se fait-il qu’un professeur puisse tenir un discours politique sans en être inquiété ?

    Je vous remercie d’avance, et vous demande d’agréer, monsieur, mes sentiments distingués,

  • Je viens d’envoyer le message ci-dessous au proviseur du lycée en question :

    Monsieur le Proviseur,
    Je m’addresse à vous en collègue-enseignant qui est choqué après avoir appris ce qui s’est passé dans votre établissement. Veuillez transmettre au professeur d’histoire en question le suivant :

    Si l’histoire (la vraie) d’Israël/Palestine vous intéresse, il existe plein de matériel des Nouveaux Historiens (notamment Avi Shlaim, la plus haute autorité qui soit en la matière, professeur des relations internationales à Oxford, membre de British Academy ; il est juif, né en Irak).

    Si l’enseignement de l’histoire dans les territoires occupés en Cisordanie vous intéresse, vous ferez bien de lire par ex. The Other Israel de Susan Nathan (originaire d’Afrique du sud, elle aussi juive), qui a vécu des années parmi la population arabe sous l’occupation. Cette oeuvre doit se trouver en traduction francaise. Pour le cas où vous ne voudriez pas vous donner la peine parcourir ce triste texte, je vous relate ce détail : les manuels d’histoire, qu’on impose à la jeunesse palestinienne, sont des falsifications intégrales rédigées par des organismes d’État juif et si l’enseignant ne suit pas la ligne dictée, il y a partout des délateurs, notamment des élèves qui, désespérément, essayent de soulager la situation des membres de leurs familles kidnappés et déportés dans des centres de détention où 90 pour cent des détenus, dont le nombre dépasse constamment les 10 000, sont torturés (selon Jewish Committee Against Torture, Amnesty International etc.). Cet usage ne vous rappelle pas quelque chose il y a deux générations dans votre pays ?

    Si les T-shirts vous intéressent, sachez le suivant : aux Etats-unis, il y a quelques années un établissement scolaire a décidé de lancer une campagne de pub pour une marque de boisson. La direction de l’école a imposé un T-shirt publicitaire à chaque élève. Il y en avait un qui s’y refusait. Il a été expulsé de l’établissement.

    Si cela vous intéresse ce que c’est que la fonction publique d’enseignant, je peux vous raconter comment l’enseignement se fait dans mon pays, la Finlande. L’enseignant peut, à la limite, déployer ses vues idéologiques, voire politiques, mais dans le seul but de susciter un débat dans une ambiance de liberté d’expression et d’égalité absolues. La loi elle-même nous oblige à ENcourager l’esprit critique chez les élèves, pas à le DÉcourager. Cela concerne tous les établissements de l’intruction publique. Comme prof d’histoire vous connaissez le terme de ”finlandisation”. Je fais ce métier de prof de lycée depuis 38 ans et je peux dire, non sans une certaine fierté, que même à l’époque de la pire ”finlandisation” des annés 70, exprimer des opinions antisoviétiques, ou des opinions de toute autre nature (sauf racistes) étaient permises dans les établissements scolaires qui sont publics pour la plupart. Les cas de l’autocensure concernaient les maisons d’édition qui sont des établissements privés. Cela dit, ce n’est pas toujours l’idylle, l’école finlandaise, mais selon l’évaluation de PISA les collégiens finlandais sont normalement à la tête de liste du monde entier.

    En tant que prof d’histoire dans un établissement public, vous êtes censé enseigner votre matière dans l’esprit de la Charte des Nations unis. Cette charte n’est pas sans affinités avec la constitution de la République Francaise. Or, Israël est un pays sans constitution, sans frontières permanentes, sans citoyenneté normale. Dans le cas d’Israël, il faut se tenir à ce qui est acquis en matière du droit international. Le 1er juillet en 2002, la Cour Penale Internationale a été fondé. C’est à elle de décider des crimes de guerre qui ont été définis dans les accords de Genève. Le rapport de Goldstone (encore un juif !) vient d’être publié, je vous recommande de le lire. Les Israëliens commencent à s’inquiéter sérieusement, il y a des militaires qui annulent leurs voyagent à l’étranger parce qu’ils ont peur d’être arrêtés. La situation a duré tellement longtemps que l’idée même d’Israëliens qui doivent répondre à la Cour Pénale Internationale de ce qu’ils ont fait paraît invraisemblable, mais croyez-moi, ce jour-là viendra.

    Si votre cas est celui de l’ignorance, ce n’est pas grave, ca se soigne. Moi aussi, j’étais assez ignorant en 1971 à l’occasion de mon premier voyage à Beyrouth quand je suis tombé sur un camp de réfugiés palestiniens (Shatila) où j’ai visité un modeste musée de Résistance. On y avait exposé des jouets piégés qu’on avait fait tomber des avions israëliens, petits camions, tracteurs, poids lourds truffés d’explosifs. Je refusais d’y croire. J’ai vérifié par la suite : cela s’est prouvé vrai. Un État qui a fait cela ! Curieuse besogne pour un fonctionnaire public : fabriquer de tels jouets. Et ce n’est qu’un tout petit détail dans ce conflit. Il y a des ONG et des gens honnêtes qui travaillent pour un paix durable : Robert Fisk, Norman Finkelstein, Jeff Halper (ICAHD), ”réfusniks” (Breaking the Silence), Gush Shalom etc. Prenez la peine de prendre connaissance de leurs textes et activités. Si vous y trouvez UNE faute, UNE falsification, UNE action de malhonnêteté, vous m’en ferez part et je vous en félicite. Il n’y a que la vérité qui blesse.

    En Europe, il y souvent une berlue dans les plaidoyers pour la politique d’Israël basés sur la notion de justice et de droit. On dit que cette politique est justifiée sur le fond des souffrances des juifs, qu’il ont droit à leur pays. Les meneurs de cette politique se moquent de tels propos. Ils disent franchement (Menachim Bégin, premier ministre et ancien terroriste qui en est fier, Moshe Dayan entre autres) que nous prenons ce pays parce que nous sommes les plus forts, si nous étions des Palestiniens, on s’y prenait comme eux.

    Dans ces conditions, il m’est de plus en plus difficile d’exercer le métier de prof de francais, la prolifération des nouvelles incroyables (des fois carrément loufauques) dans votre pays en est la cause. Heureusement la civilisation francaise est aussi celle de la résistance et de la révolte.

    En attendant une réaction de votre part, la nouvelle du petit fait divers, qui a eu lieu dans votre établissement, va circuler dans ce village qu’est le monde d’aujourd’hui.

    Veuillez agréer mes salutations collégiales,
    Heikki Jäntti, professeur de francais, latin, grec, philosophie
    Lycée de Mäkelänrinne, Helsinki, Finlande