Accueil > Suède : A quelques minutes de l’accident majeur nucléaire

Suède : A quelques minutes de l’accident majeur nucléaire

Publie le samedi 5 août 2006 par Open-Publishing
15 commentaires

Il y a une semaine, on est passé très près de la catastrophe nucléaire dans le réacteur de la centrale de Forsmark I en Suède. Suite à un court-circuit plusieurs systèmes de sécurité ont été défaillants. Un expert dans la
construction de ce type de réacteur affirme que le hasard a
évité la fusion du cœur.

L’Europe est vraisemblablement passée à deux doigts d’un nouveau Tchernobyl. Le réacteur numéro 1 de la centrale suédoise de Forsmark, située au nord de Stockholm, est devenu pratiquement incontrôlable à la suite d’un
court-circuit suivi d’une perte de réseau électrique. Dans le même temps, plusieurs systèmes de sécurité n’ont pas fonctionné comme prévu.

« Le hasard a évité qu’une fusion du cœur ne se produise ».
C’est ce qu’affirme à présent un homme qui doit savoir de quoi il parle. Lars-Olov Höglund a été responsable du département de construction dans l’entreprise Suédoise Wattenfall, il était responsable de la centrale nucléaire
de Forsmark et connaît le réacteur par cœur. « C’est l’évènement le plus dangereux depuis Harrisbourg et
Tchernobyl » a-t-til dit mercredi au quotidien suédois
Svenska Dagbladet.

Cette quasi-catastrophe s’est produite le 25 juillet peu
avant 14h lors de travaux de maintenance qui ont causé un
court-circuit qui a coupé la centrale nucléaire du réseau
électrique tout d’un coup. Le réacteur 1 s’est arrêté
automatiquement. Dans une telle situation, il y a
normalement 4 générateurs qui prennent le relais pour entre
autre alimenter les pompes de refroidissement en
électricité. Mais dans les faits, le court-circuit s’est
propagé à l’ensemble du circuit d’alimentation si bien que
les batteries des générateurs de secours ont elle aussi été
victimes d’un court-circuit.

Et ce n’est qu’au bout de 23 minutes que l’on a pu
reprendre le contrôle du réacteur, lorsque enfin deux des
quatre générateurs de même type de fabrication se sont mis
à fonctionner et faire fonctionner le système de
refroidissement d’urgence. Sept minutes plus tard, la
destruction du réacteur n’aurait pu être empêchée, sit
Höglund. Et la fusion du cœur qui s’en suit se serait
produite une heure et demi plus tard.

Problème supplémentaire à Forsmark : la coupure de courrant
à entraîné l’arrêt des ordinateurs, si bien que l’équipe du
centre de commandes a du agir en partie « à l’aveugle » :
beaucoup d’appareils de mesure n’ont pas fonctionné si bien
que l’équipe n’avait pas d’informations fiables sur l’état
du réacteur et les effets de ses agissements.

L’autorité suédoise du nucléaire "Statens
Kärnkraftinspektion" (SKI) prend la défaillance des
systèmes de sécurité au sérieux, elle a demandé une enquête
complète. Ingvar Berglund, le chef de la sécurité de
Forsmark, ne trouve « pas acceptable » qu’il puisse y avoir
des erreurs de conception des composants pouvant mener à
des courts-circuits en chaîne, sans pouvoir les contrôler :
« j’en avais entendu parler une fois dans le passé, mais
c’était à propos d’un réacteur russe ».

Selon Berglund, on a appris après l’incident que la firme
AEG qui a construit et livré ces générateurs défectueux au
début des années 90 avait connaissances de ces faiblesses.
AEG n’avait pas estimé nécessaire de transmettre ces
informations. Au contraire, Upsala Nya Tidming a affirmé à
notre journal que AEG avait informé la centrale nucléaire
de Forsmark suite un incident dans une centrale nucléaire
allemande.

Plusieurs réacteurs suédois et finlandais sont équipés de
ces mêmes générateurs. Berlund n’exclut pas qu’il s’agisse
d’un problème « mondial ». L’agence internationale de
l’énergie atomique AIEA a été informée.

Les exploitants de la centrales, tout comme l’autorité
étatique SKI estiment que l‘appréciation de l’expert en
construction de réacteurs est exagérée. La SKI a classé
l’incident provoqué par la perte de courrant comme « 
incident sérieux », étape 2 de l’échelle Ines qui en compte
7. Aucune radioactivité n’a été libérée.

Ole Reistad, directeur de l’institut norvégien de
protection contre les rayonnements ionisants dans le pays
voisin, prend cependant l’incident plus au sérieux que ses
collègues suédois. A Forsmark on est « passé près de la
catastrophe » et près de la défaillance de la dernière
barrière de sécurité, a-t-il déclaré au TAZ. « une telle
chose n’aurait jamais dû se produire. »

Source : quotidien allemand TAZ du 03 août 2006
Traduction : Cécile Lecomte


4 des 10 réacteurs suédois à l’arrêt après l’incident de
juillet

En Suède, 4 des 10 réacteurs nucléaires sont à l’arrêt
après un incident survenu le 26 juillet à la centrale
nucléaire de Formark 1. L’autorité responsable a annoncé
jeudi que c’était l’occasion de vérifier les systèmes de
sécurité.

Dépêche de la DPA du 03 août 2006
Traduction : Cécile Lecomte

Messages

  • CONCLUSIONS !!!

    Il faut cesser d’organiser la privatisation d’EDF et garder la maîtrise publique de toute la chaîne de production des éléments entrant dans l’équipement des centrales atomiques.
    Les promoteurs de la privatisation sont des criminels en puissance.
    Il faut les empêcher de nuire.
    Il faut réunir EDF et GDF dans un puissant groupe public de l’énergie et veiller à un contrôle démocratique extrêmement resserré.
    Cela implique de donner des droits aux personnels et aux usagers.

    NOSE DE CHAMPAGNE

    • Voilà, il faut cesser d’organiser la privatisation d’EDF et prévoir des moyens de production propres.

      De nombreux dossiers techniques circulent à ce sujet.

      Les alternatives sont nombreuses, crédibles. Les systèmes proposés permettent de fournir autant d’énergie que les réacteurs nucléaires.

      A terme, nous devrons apprendre à diminuer notre consommation électrique et apprendre à vivre au plus près de la nature.

    • La conclusion, c’est qu’il faut stopper le programme nucléaire.

      D’accord, il faut eviter de déléguer cela au privé.

      C’est evident, mais aucune société privée ne veut prendre en charge les risques du nucléaire.
      Donc soyez rassurés : un accident nucléaire sera une affaire publique, pendant que les bénéfices des ventes de l’energie nucléaire sera une aubaine pour le secteur privé.

      Mais pas d’accord : un monopole publique ne peut garantir à la rigueur que la pérennité des contrôles pour la sécurité, mais dans le cas de la france, les privatisations des services auront pour effet de déléguer de plus en plus ce qu’il y a de plus risqué dans le domaine publique.

      Traduction : les societés se foutent de quelle manière l’électricité est produite, ce qui compte c’est que le nombre de KW/Heure soit suffisant.

      Dans ce cas rien ne nous protège d’un Tchernobyl Français ; en cas d’accident grave, c’est l’état qui sera responsable, donc personne, puisque personne ne decide de continuer le programme nucléaire, sauf les sociétés privés qui achètent l’électricité.

    • et pas touche au comité d’entreprise d’edf ’ et au 1 p 1OO du chiffre d’affaire surtout !

    • Merci Michèle pour ce lien ou j’ai été faire le nécessaire.

      Je me joins aux autres auteurs pour dénoncer le DANGER que nous allons courir par une privatisation de l’énergie.

      J’ai lu sur ce site des rapports sur les conséquences du recours à la sous traitance en cascade, et la seule chose que je déduis, c’est que je suis déjà en DANGER alors que la privatisation n’est pas officiellement effective.

      Tous les pays ayant privatisé l’électricité ont mis en évidence les dérives d’une privatisation, en résumé :

      1_Le consommateur paye plus cher un service moins fiable.

      2_Le citoyen est entouré de centrales de production de moins en moins maintenues, ou "sécurisées", et donc de plus en plus polluantes et DANGEREUSES.

      Alors ne nous laissons pas embarquer dans des modes de fonctionnement intenables pour nous et nos enfants !

      PéKa

    • Je m’associe complètement au commentaire de nose de champagne. Le contrôle total autant technique, financier, securitaire, doit-être assuré par l’état. De plus, ce sujet ne peut-être limité à la seule France, mais à l’ensemble des pays qui ont étoiles sur le drapeau bleu
      SIRWA

    • Le contrôle technique oui !!

      Le contrôle financier n’existe pas, le démantèlement des coeurs n’est pas provisionné, pas plus que le stockage des déchèts et les restraites des agents ;

    • Salut à tous,
      C’est le nucléaire qu’il faut arrêter, nous avons des énergies renouvelables comme l’éolien qui ne sont exploitées qu’à 0,4% et qui ne polluent pas.
      Et par contre ne pas donner la gestion de ce genre de chose au secteur public parce qu’il n’ont pas la conscience professionnel du secteur privé.
      D’ailleurs un bon exemple, quand vous voyez que depuis plusieurs années des gens sont privés d’électricité pratiquement tous les ans à la suite de chute de neige importante en haute montagne, alors qu’il serait si facile d’enterrer les lignes.
      Le prix de revient n’en vaut pas la chandelle, qu’est ce que l’on a à foutre de quatre pélucres qui n’ont pas l’électricité, mais dites vous bien qu’un jour ce sera pareil au sujet de l’entretien des centrales prix de revient oblige...
      Bonne journée

  • Je préfèrerai qu’on supprime le nucléaire, et que nous passions à d’autres énergies moins dangereuses pour l’homme et sa survie.

  • ...Sept minutes plus tard, la destruction du réacteur n’aurait pu être empêchée. Et la fusion du cœur qui s’en suit se serait produite une heure et demi plus tard....
    Aucun soucis, cela laisse largement le temps aux personnes bien informées de l’étendue de la situation de prendre le premier avion ou un jet privé pour aller se mettre au vert loin de la catastrophe. Quand tout le monde sera au courant (24 heures après ou bien plus...), et que ce sera une indescriptible pagaille dans le pays pour sauver sa peau, eux regarderont le résultat des courses à la télé. Avec le nucléaire c’est comme la bourse : ce sont toujours les mêmes qui commettent les délits d’initiés et toujours les petits porteurs qui payent. Cela dit, ils ont raison : une poignée d’initiés et 60 millions de gogos ROYAL !!!!!!

    • une reponse sur le tard : il faut arreter la desinformation...

      Une fusion de coeur n’a rien a voir avec tchernobyl, qui etait une excursion du coeur en puissance et non une fusion du coeur... Il faudrait comprendre le sujet avant de comprarer de maniere stupdie des hoses sans rapport ... Raconter n’importe quoi discredite completement les personnes qui ont des opinions contre le nucleaire. Le terme fusion fait peur car il est completmeent incompris..

      La fusion de coeur n’entrainerait aucune explosion et aucun degat collateral en dehors de la centrale... Il faut arreter une fois pour toute de confondre bombe nulceaire necessitant une divergeance tres pecise et centrale nucleaire ...

      Bref s’il y avait eu fusion du coeur, personne n’aurait rien vu a part les informations comme quoi la centyrale etait arretee pour longtemps ... memem pas de fuite radio active a prevoir ...

      Le probleme tchernobyle n’a rien a voir avec ce type de probleme, et il n’y aurait pas a "sauver sa peau"

      Une personne fatiguee de toujours lire les memes inepties partout et de voir que les gens preferent se faire peur par plaisir plutot que d’analyser les vrais problemes, ce qui est bien plus complexe...

    • Arrêtons de couper les cheveux en 4. Fusion, fission, fuite, explosion, syndrome chinois ou je ne sais quoi encore... Mais on s’en fout !!!! Le fait est que ces saloperies de centrales sont dangereuses. Tôt ou tard, c’est une CERTITUDE STATISTIQUE, car le risque zéro n’existe pas, l’une d’entre elles nous pétera à la gueule, avec des millions de morts à la clé. Sauf si on les démantèle avant. Aujourd’hui, il est encore temps. Peut-être pas demain...
      La seule question qui vaut d’être posée est la suivante : est-ce que le jeu en vaut la chandelle ?