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Sur l’organisation du Congrés extraordinaire du PCF

Publie le mardi 24 juillet 2007 par Open-Publishing
5 commentaires

Je suis particulièrement inquiet concernant le Congrès extraordinaire de notre parti en décembre.

En effet, le rapport de Marie-George Buffet au Conseil National des 22 et 23 juin, et le contenu de la discussion au CN, mettent en lumière la volonté de la direction du parti de poursuivre et amplifier la liquidation du PCF et de son héritage communiste.

Ces dernières semaines, les appels et pressions se sont multipliés pour obtenir une recomposition politique à la gauche du PS. Que ce soit l’appel "Gauche Avenir" regroupant des membres du PS et du PCF ou les appels du pied de Jean-Luc Mélenchon, abondamment relayés dans l’Humanité en faveur d’une recomposition du style Die Linke.
L’objectif de tout cela c’est que le PCF se fonde en un grand parti "antilibéral" réformiste, abandonnant définitivement toute référence au marxisme et au communisme.

En Allemagne, le nouveau parti Die Linke qui est présenté comme un modèle à suivre dans l’Humanité risque d’adopter comme programme politique le programme du SPD d’avant 1998 (depuis 1959 le SPD a abandonné toute référence au marxisme).

Veut on forcer le PCF à faire lui aussi son Bad Godesberg ?
Il n’en est pas question ! Il nous faut résister aux sirènes de la recomposition politique. De plus, ces débats autour de la recomposition de la gauche permettent d’éluder le vrai débat qui doit être "quel programme pour le PCF". Plutôt que de s’interroger sur les faiblesses réformistes du programme du PCF, on essaye de nous faire regarder du côté de la recomposition politique.

Une autre inquiétude concernant l’organisation du Congrès : l’appel insistant de la direction du parti aux contributions externes au parti. On demande à ce que les non-communistes donnent leur opinion, et cela risque de dessaisir les militants communistes de leur souveraineté.

En outre, la direction du parti dit que le débat doit avant tout porter sur "la gauche". Comme si le PCF n’avait pour seule vocation que d’être un parti de gauche et de prendre la place que le PS a laissé en virant à droite. Mais le PCF a vocation à être un parti de gauche certes, mais aussi un parti anticapitaliste et communiste. Etre de gauche c’est bien, être marxiste et révolutionnaire c’est mieux !

Autre chose qui me gêne dans la préparation de ce congrès c’est qu’il n’y aura pas de base commune ni de textes alternatifs. Les communistes n’auront pas la possibilité de débattre sur des textes d’orientation politique. Et c’est là que cela m’amène à une autre critique : le risque d’étouffement du débat démocratique. Les différentes sensibilités (je ne dis pas tendances, car le mot est tabou au PCF) qui s’expriment au sein du parti auront-elles la possibilité de partager leurs analyses auprès des militants ? Ou va-t-on comme au 33ème Congrès et durant le processus unitaire antilibéral donner principalement la parole à la direction bufféiste, avec éventuellement quelques miettes pour les huistes et les refondateurs, histoire de donner une illusion de pluralisme, mais une censure complète des orthodoxes et des marxistes ?

Messages

  • Oui, j’ai bien les mêmes inquiétudes que toi, ainsi que les mêmes constats.

    Fraternellement

    Le Renard Rouge

    • BFOU !!! camarades je viens de réadhérer. Mais où est-ce que je me suis fourrée !!!

      J’espère que ceux qui veulent maintenir le PCF debout et régénéré, rénové, dynamique et révolutionnaire prévoient dans leur tête de se regrouper pour un nouveau départ si nous n’arrivons pas à renverser la vapeur. Laissons les autres faire leur cuisine lamentablement de notables électoralistes.

      Il nous en faudra du courage et une bonne capacité d’analyse et d’action !!

      Maguy

  • BIEN D’ACCORD !

    Notre parti ne souffre pas de trop de réelle démocratie prenant en compte chaque militant (je dis bien chaque militant), bien au contraire. Certaines directions (comme à Marquillies/voir sur ce site Bellaciao) font fonctionner correctement le parti et ont le souci de tous les camarades ; d’avancer avec tous... Mais dans beaucoup trop de structures, on ne réunit même pas les comités électoraux, il y a des camarades qui n’ont pas vu un membre de la direction depuis des années, on n’a pas le souci d’intégrer à la vie du parti chaque camarade, etc. Quant à l’armement idéologique c’est du même tonneau...
    Alors, pour la stratégie et l’avenir du parti, oui, on a "des cheveux à se faire" ou plutôt à perdre quand on voit comment tout çà embraye et qu’en plus, c’est pas 1 mais 2 congrès qu’"on" a imaginé nous faire tenir !

    NOSE

    • Pas de parti communiste sans militants communistes !!

      on ne nait pas communiste , on le devient , pas de militants communistes sans formation communiste .

      j’ai pour ma part , dans les années 60 , participé à une école de cellule , une école de séction , et l’école fédérale , dans toutes les cellules que j’ai connues , il y avait un camarade chargé de la formation , comme un CDH , un trésorier et un secretaire .

      je n’ai pas souhaité suivre l’école centrale , et encore moins passer un an à Moscou , filliere des futurs cadres .

      reviendrons nous au camarades formation ? sans eux , pas d’espoir de renouveau communiste .

      claude en vacances dans l’ile .

  • Au fond de moi, j’ai les mêmes inquiétudes que la plupart d’entre-vous !

    Si je ne suis pas d’accord pour tirer sur les états-majors et encore moins sur les permanents du parti - qui faut-il le rappeler ne roulent pas sur l’or - ni pour crier au grand complot ; je ne peux pas ne pas être sceptique devant la multiplication des initiatives "hors-parti" qui se multiplient alors qu’il convient d’abord de discuter entre-nous. Le congrès du PCF doit être celui des communistes adhérents et militants avant d’être celui des alternatifs, des mouvementistes et des amis de Jean-Luc Melenchon et je dis cela avec le plus grand respect pour ces camarades de lutte. Mais lors d’un congrès - qui plus est "extraordinaire" - il me parait juste que le débat ne s’organise pas ailleurs !

    Etait-il opportun pour certains camarades d’aller ostentatoirement s’investir dans des groupes, clubs ou collectifs divers à l’heure où la survie même du parti est en débat ? N’y avait-il pas d’autres moments ? Je ne suis pas un "orthodoxe", je suis marxiste et je défend le PCF que je vais rejoindre à la rentrée en adhérant à la fois pour ce qu’il représente et pour les perspectives qu’il peut construire, ce qu’aucune autre forme partisane ne me parait être même de conduire aujourd’hui.

    Je vois bien sur Bellaciao, dans les contributions publiées dans l’Huma comme auprès des camarades communistes que je connais, a quel point les divisions, les querelles, les accusations sont nombreuses. Mais les dirigeants du parti doivent les premiers éviter de diviser d’avantage, en particulier en évitant ces gestes ou choix qui risquent de compliquer un peu plus la situation ! Sinon, il ne faudra pas se plaindre que des camarades en viennent à accuser la direction actuelle de brader le parti ou de le conduire au "dépôt de bilan" politique.

    BIBI (33)