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TERNI ITALIE : La victoire des ouvriers

Publie le mercredi 25 février 2004 par Open-Publishing
1 commentaire

Traduction

LORIS CAMPETTI

La production de l’acier magnétique restera à Terni : la ThyssenKrupp qui croyait
pouvoir dicter des ordres en Italie et décider du destin des travailleurs a été contrainte à courber la tête face à l’extraordinaire détermination des ouvriers à ne pas se faire mettre à la ferraille avec leur installation sidérurgique. C’est cette détermination, c’est la rage des casques bleus qui a obligé la présidence du conseil à entrer en scène. Un résultat extraordinaire : pour les ouvriers qui ont retourné la table destinée à leur être précipitée dessus ; pour la communauté de Terni qui ne s’est pas avouée battue ; pour l’ensemble du mouvement ouvrier italien. Parce que cela apprend qu’il n’y a rien qui soit déterminé : le déclin industriel n’est pas un destin inéluctable, les diktat de la globalisation peuvent être retournés à l’envoyeur.

Il y a seulement un mois, le résultat d’aujourd’hui - provisoire mais important - semblait impensable : 900 travailleurs risquaient leur emploi parce que le géant allemand de l’acier avait décidé de retirer à Terni, le fleuron de la production sidérurgique, le magnétique. Qui sait, peut-être pour le produire chez eux, ou en France, ou en Chine, ou en Corée du Sud alors que l’Italie est le plus grand consommateur européen d’acier magnétique. Comment un rocher peut-il endiguer
la mer ? Tel était le refrain avec lequel la nouvelle avait été accueillie par ceux qui, gardant en mémoire le désastre de Fiat et la force d’un capital multinational dérégulé et incontrôlable, ont désormais introjecté l’idée de l’inutilité du conflit ouvrier et du conflit social. Mais un refrain que les victimes prédestinées se sont refusé à chanter et, avec elles, toute la communauté de Terni.

Des grèves à l’usine au blocage des marchandises à l’entrée, de l’implication de tous les
travailleurs de l’aciérie et de ses dérivés à une impensable cohésion sociale cette ville d’Ombrie dont le développement a accompagné celui de l’usine pendant 130 ans et qui s’est formée en carré autour de ses ouvriers d’aujourd’hui, pensant à son futur de demain. La ville entière s’est arrêtée, les commerçants ont abaissé leur
rideau, les ultras de la Ternana (équipe de foot de Terni, NdT) ont défilé en cortège avec le maire et les représentants de toutes les institutions locales, provinciales et régionales

Les routes et les autoroutes ont été bloquées et le différend devenait national, embarquant des gauches sans mémoire et des droites préoccupées. Les ouvriers ont manifesté à Rome devant palazzo Chigi et sont allés à Saint-Pierre pour s’assurer
de la solidarité du pape. Mais comme ThyssenKrupp est une multinationale, les syndicats européens ont été impliqués, la Ces et les institutions européennes.

Les travailleurs au chômage technique retourneront à l’usine, les 150 jeunes précaires déclarés en fin de contrat verront renouveler leur contrat, même si ce n’est que dans les formes indécentes que la loi permet. Et le magnétique, communique ThyssenKrupp, continuera à vivre. Les ouvriers de Terni et les syndicalistes - des gens qui ont les pieds sur terre - veillent au grain, ils expliquent que le différend n’est pas clos : il s’est simplement ouvert dans des conditions décidemment meilleures qu’il y a un mois, quand sous le chantage de la fermeture et des licenciements aucune négociation n’était possible. Maintenant il s’agit de voir le plan industriel
que l’entreprise s’est engagé à préparer en trois mois et de concrétiser les engagements pris : c’est ce dont les travailleurs ont commencé à discuter dès hier pour arriver à un bon accord. Terni ne se démobilise pas, les initiatives continuent. Mais la voix des ouvriers et des dirigeants Fiom a changé, tu vois
leurs yeux sourire, même au téléphone...

traduit de l’italien par Karl et Rosa

23.02.2004
Collectif Bellaciao

Messages

  • Cher collectif bellaciao, je vous remercie de m’avoir permis de trouver la bonne nouvelle de la victoire des ouvriers de Terni sur le web.
    Le problème est que quand j’ai voulu avoir la traduction en ITALIEN de cert article, il m’en est tombé une totalement fantaisiste, je pourrais dire en "italien de cuisine".
    Je suis professeur d’italien ; mes élèves travaillent actuellement sur ce qui s’est passé à TERNI, et je vais les envoyer consulter votre article très prochainement.
    Je serai obligée de les avertir au sujet de cette traduction, surtout à ne pas imiter !!!
    Utilisez-vous un de ces traducteurs "automatiques" ? ....

    ... parce que si vous avez besoin de traductions lisibles, on peut peut-être vous aider...

    Bien cordialement