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TOYOTA : "Plutôt crever que de payer les jours de chômage partiel à 100 % !"

Publie le lundi 13 avril 2009 par Open-Publishing
10 commentaires

de bruno M

"Plutôt crever que de payer les jours de chômage partiel à 100 % !", voilà la phrase lancée par D. Leroy, PDG du site Toyota d’Onnaing, qui a mis le feu aux poudres.

Depuis lundi 6 avril les travailleurs de Toyota sont en grève pour exiger le paiement à 100 % des jours de chômage imposés par la direction (contre 60 % du brut actuellement), pour refuser tous les reculs que les patrons veulent imposer en prétextant la crise, et pour obtenir le paiement des jours de grève.

Le mépris affiché par la Direction n’a plus de bornes : après avoir osé demander aux salariés de venir travailler gratuitement les vendredis d’avril et 3 samedis sans majoration, elle compte amputer leurs payes de 200 à 300 euros avec les deux semaines de chômage annoncées pour avril. L’entreprise, qui agite l’épouvantail de la crise, a pourtant réalisé 80 millions de bénéfice en 2007, 82 millions en 2008 (soit plus de 25 000 euros de bénéfice extorqué à chaque salarié), et a largement les moyens de payer le chômage partiel à 100 %.

Depuis une semaine, le mouvement, soutenu par la CGT et FO, ne cesse de se renforcer, de s’organiser à la base avec la mise en place de comités de grève dans chaque équipe, comités comprenant 6 ouvriers-ères élus (en majorité des non-syndiqués), et l’édition quotidienne d’un « Journal de la Grève ».

311 grévistes actifs dans les ateliers lundi, 384 mardi, 452 mercredi et jeudi, la grève s’enracine, convainc les hésitants, entraîne de plus en plus d’ouvriers dans la lutte malgré les pressions et les intimidations de la direction. Vendredi 10 avril, ils étaient près de 500 (soit 1 salarié sur 5) à se rassembler pour faire entendre leur voix. Des travailleurs d’autres entreprises de l’automobile (Sevelnord, MCA, Simoldès, Mercedes, UMV, Faurecia…) mais aussi de LME, de Jeumont Electric, des travailleurs Belges de la FGTB, des enseignants, des cheminots, des retraités du Collectif de lutte du Valenciennois étaient là pour les soutenir.

Chaque jour, c’est aux cris de « Ouvriers révoltés, c’est pas à nous de payer ! », « Chômage partiel à 100 % ! » qu’ils défilent sous les fenêtres de la direction et dans l’usine pour entraîner leurs collègues non-grévistes.

Cette grève est une première sur le site. Le mouvement se poursuit, se renforce et gagne en popularité. Déjà 600 ouvriers ont d’une manière ou d’une autre participé à tout ou partie du mouvement, en se mettant en grève la journée complète ou 1 quart ou 2. C’est déjà une victoire morale pour tous les salariés de l’entreprise en butte au mépris, au harcèlement et aux brimades quotidiennes de l’encadrement. L’un d’entre eux clamait très justement ce vendredi : « C’est la première fois que je suis fier de bosser à Toyota ! ».

Reste l’étape suivante, à savoir que cette grève « devienne un mouvement de toute l’industrie automobile du pays » car, comme l’ajoute Eric Pecqueur, délégué CGT de Toyota, « C’est pas parce qu’on n’a pas les mêmes patrons qu’on n’a pas les mêmes intérêts ».

Il est possible de gagner, d’imposer nos propres règles du jeu, à condition de s’y mettre tous ensemble, de suivre l’exemple des salariés de Toyota et d’engager une véritable épreuve de force.

Messages

  • Toyota : la grève se poursuit

    Posted By admin On 10 avril 2009 @ 22:58 In grève | No Comments

    Des ouvriers de l’usine Toyota d’Onnaing, près de Valenciennes, qui produit la Yaris, ont observé leur cinquième jour de grève ce vendredi et voté sa reconduction à l’issue du week-end pascal, afin d’obtenir le paiement à 100% du chômage partiel et une prime de 1 000 euros.

    Les grévistes étaient vendredi environ 400 sur les 2700 ouvriers du site répartis en trois équipes, à l’appel de la CGT et de FO, soit une ampleur et une durée inédites pour cette usine nordiste lancée en 2001.

    Ils réclament le maintien intégral de leur salaire pour les journées de chômage partiel (contre 60% du brut actuellement) imposées depuis septembre par la direction sous l’effet conjugué de l’effondrement du marché automobile et de la grève des salariés de l’équipementier Faurecia à Auchel en mars.

    Selon la direction, une réunion avec les syndicats s’est déroulée dans l’après-midi, lors de laquelle elle a indiqué qu’elle supprimait les deux jours de chômage partiel encore prévus et qu’il n’y en aurait pas d’autres d’ici septembre, ceci grâce à la reprise des commandes. La direction a également proposé d’étaler les retenues ou de les compenser par l’utilisation de la cinquième semaine de congés payés.

    Au cours d’une assemblée générale de quelque 500 ouvriers, selon la CGT, il a été décidé de poursuivre le mouvement mardi et de demander en outre un débrayage de solidarité mercredi aux non-grévistes. « Ce que la direction a proposé ne lui coûte rien du tout et nous maintenons donc nos revendications », a indiqué à l’AFP Eric Pecqueur, délégué CGT.

    sources : nordeclair.fr

    http://www.7h10.com/2009/04/10/toyota-la-greve-se-poursuit/print/

  • "Venir travailler gratuitement les vendredis d’avril"

    Avant d’écrire de telles conneries, il faudrait d’abord savoir de quoi on parle !
    L’industrie automobile est frappée de plein fouet par la crise économique. Toyota comme les autres n’y échappe pas. En janvier dernier, il avait été proposé aux syndicats de Toyota Onnaing de maintenir les emplois et les salaires grâce à la mise en place d’un système de modulation pluriannuel du temps de travail.

    Des entreprises qui s’engagent sur le maintien de l’emploi et des salaires, à part Toyota, quelles sont celles qui ont une telle stratégie avec leurs salariés ??

    La plupart des organisations syndicales ont refusé ce projet d’accord, poussant ainsi Toyota à se tourner vers le chômage partiel. Il ne faut pas s’étonner maintenant de l’application du chômage partiel par l’entreprise. Tout cela démontre un défaut d’information tant de l’entreprise que des syndicats vers les salariés qui sont aujourd’hui manipulés par des élus syndicaux n’ayant qu’un seul objectif : faire durer le conflit au maximum pour leur publicité personnel et au détriment des employés qu’ils disent défendre !

  • 25000 euros par employé extorqués ? Cela n’est pas de l’extorquassions mais du profit. Nous vivons dans un système capitaliste ; ne le saviez-vous pas ?

  • A l’un des commentateurs...

    "de maintenir les emplois et les salaires grâce à la mise en place d’un système de modulation pluriannuel du temps de travail."

    C’est-à-dire augmenter le temps de travail, ou passer à des horaires "normaux" remplaçant les horaires en heures sup, ou augmenter la productivité en augmentant le temps de travai annuel.

    C’est toujours la même chanson pour augmenter la plus-value.

    Soleil Sombre

  • comme d’habitude, certains volent au secours du capitalisme !

    Le commentaire de "sam gratte" est une honte !

    Mais on voit bien de quel genre de "syndicaliste" cela doit provenir

    Lire les articles d’Haydée Sabéran sur Libé Lille (et le forum de chaque article, où des ouvriers de Toyota interviennent)

     Grève surprise chez Toyota

     A Toyota, la grève continue, mais « pas de discussion »
     Toyota : au troisième jour de grève, on se parle

    extrait :

    (...)

    La CFDT, elle, ne juge "pas utile de faire grève".

    "On a les chiffres. Toyota ne peut pas sortir d’argent pour nous payer à 100%", indique une syndicaliste CFDT, tracts à la main. Elle demande "du respect pour les non-grévistes", et annonce avoir discuté avec la direction le matin même, et obtenu quelques "résultats". Entre autres, "le chômage partiel sera échelonné sur deux mois afin de minimiser l’impact sur les fiches de paie, une semaine en avril et une semaine en mai". La direction confirme qu’il y a eu un échange avec la CFDT ce matin -"Elle a demandé à être reçue"- mais n’en dit pas plus.

    sur le forum de l’article, Fred apporte quelques précisions pas tristes

    Hier, pendant la grève, quatre représentants de la CFDT discutaient et se moquaient ouvertement des grévistes en compagnie d’un représentant des ressources humaines. Apres avoir regardé ce représentant dans les yeux pour lui montrer qu’un cégétiste était présent, ce haut gradé est devenu rouge comme une tomate et a immédiatement cessé des parler. Voila la réalité des choses. Et nous devrions faire confiance à la CFDT. Ces sois disant représentants des ouvriers qui remplacent les grévistes sur lignes. Bravo !!!Qu’ils préparent leurs cartons dans deux ans aux prochaines élections ces gens là n’auront plus de mandats pour les protéger et profiter du CE…. Car il y a anguille sous roche, comme on dit, au CE.

    Que font les dirigeants de la CFDT. Il serait temps de leur rappeler que la CFDT est censée défendre l’ouvrier et ne pas casser les grèves.

    Rédigé par : fred | le 08/04/2009 à 18:55

    • Si les syndicalistes CFDT ne veulent pas faire grève, grand bien leur fasse, et que la direction patronale accède aux exigences des cégétistes, soit un paiement du chômage partiel à 100 % ! On verra après ce qu’en pense la CFDT !

      Par ailleurs, il serait intéressant de mettre à plat une question importante, à savoir : combien de jours travaillés faut-il au salarié pour se constituer son salaire mensuel, et combien vont au profit de l’entreprise.

      Exemple : un contrôleur technique, genre Véritas, qui perçoit environ 2200 € net/mois, mettra 4 jours x 600 € pour se constituer l’équivalent de son salaire, et travaillera 20 jours gratos pour son patron !

      Alors, quand un gugus comme Gad Elmaleh braille parce qu’il travaille 15 jours pour lui, les 15 autres étant versés au fisc, il nous fait doucement rigoler, ainsi que celui qui affirme plus haut que les 25 000 € fournis par le travailleur de Toyota sont en fait des bénéfices ! C’est qui qui les gratte ?

      Est-ce que quelqu’un pourrait sortir une grille comparative, si toutefois celle-ci existe ?