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Tapis rouge à Paris pour Shimon Peres

Publie le vendredi 14 mars 2008 par Open-Publishing

Tapis rouge à Paris pour Peres lors d’une visite sous le sceau de "l’amitié"

Le président israélien Shimon Peres a bouclé jeudi sa visite d’Etat en France, placée sous le sceau de "l’amitié" retrouvée entre les deux pays, après avoir inauguré le Salon du livre, boycotté par des pays arabes et musulmans opposés au choix d’Israël comme invité d’honneur.

"Ceux qui veulent brûler les livres, boycotter la sagesse, empêcher la réflexion, bloquer la liberté se condamnent eux-mêmes à être aveugles, à perdre la liberté", a déclaré M. Peres, en inaugurant ce Salon, le plus grand rassemblement littéraire en France.

"S’ils boycottaient seulement les livres, mais ce qu’on ne leur pardonnera jamais, c’est qu’ils boycottent les dix commandements, y compris +Tu ne tueras point", a-t-il ensuite dit devant la communauté juive française au Palais des Congrès de Paris.

L’Etat hébreu était l’invité d’honneur du Salon du livre, à l’occasion du 60e anniversaire de sa création, et 39 écrivains israéliens dont des figures de la gauche, tels qu’Amos Oz ou David Grossman, y étaient conviés.

Plusieurs éditeurs et pays arabes et musulmans, notamment le Liban, pilier de la francophonie au Proche-Orient, ont boycotté l’événement.

Durant toute sa visite en France, qui a débuté lundi, M. Peres, qui a surtout un rôle représentatif, a mis l’accent sur les liens qui unissent les deux pays, dont les relations n’ont pas toujours été au beau fixe.

Vendredi soir, devant plus de 3.500 membres de la communauté juive, il a dit "merci de tout coeur" à la France pour l’aide apportée à l’Etat d’hébreu lors de la première guerre israélo-arabe en 1948.

Son discours a été interrompu durant plusieurs minutes par quelques jeunes militants qui l’ont traité de "traitre" en hébreu, et accusé l’artisan des accords israélo-palestiniens d’Oslo d’être responsable de la mort des huit jeunes juifs tués dans une yeshiva de Jérusalem jeudi dernier.

En début de semaine, M. Peres avait salué en Nicolas Sarkozy, "l’ami véritable du peuple juif, et ami honnête et vrai de l’Etat d’Israël".

De son côté, le président français avait assuré que la France, qui a déroulé le tapis rouge à M. Peres pour cette visite, serait "toujours aux cotés d’Israël quand son existence sera mise en cause".

Depuis son élection, M. Sarkozy a resserré les liens avec Washington, allié principal d’Israël, et accentué le rapprochement avec l’Etat hébreu, amorcé en juillet 2005 avec la visite à Paris de l’ex-Premier ministre Ariel Sharon.

Les relations entre les deux pays s’étaient notamment tendues sous le mandat du président Jacques Chirac (1995-2007), régulièrement accusé par Israël de mener une politique "pro-arabe".

Lors de leur rencontre, lundi, MM. Sarkozy et Peres ont condamné d’une seule voix le danger que représente, selon eux, un Iran doté de l’arme nucléaire.

Mais "l’air d’intimité" retrouvé, selon les mots de l’ambassadeur d’Israël en France Daniel Shek, n’a pas empêché la critique.

"Comme ami d’Israël, je vous dois le langage de la vérité : la sécurité d’Israël passe par l’arrêt de la colonisation", a lancé M. Sarkozy à M. Peres, alors qu’Israël vient d’annoncer la relance de la construction dans une colonie près de Jérusalem.

Le président français, qui doit se rendre en juin en Israël et dans les territoires occupés, a également appelé à la création "d’un Etat palestinien moderne, démocratique et viable avant la fin 2008".

Dans un message diffusé sur le "Mur pour la paix", un monument dans le centre de Paris, M. Peres a dit "entrevoir déjà l’ère toute proche où les murailles de la haine tomberont".

Lors de sa visite, la troisième d’un président israélien en France, M. Peres a également rencontré plusieurs responsables français dont le maire de Paris, Bertrand Delanoë, qui a salué le "miracle accompli" de la création de l’Etat d’Israël.

M. Peres devait rentrer vendredi matin en Israël.

http://www.lexpress.fr/info/infojour/afp.asp?id=7061&1435