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Tarente conteste les « jeux d’eau » des Usa e de l’Otan
Publie le lundi 28 juin 2004 par Open-Publishing
de Checchino Antonini
Aujourd’hui inauguration controversée avec Ciampi
« Amène ton drapeau de la paix », recommandent les
pacifistes qui ont convoqué la protestation
d’aujourd’hui à Tarente à l’occasion de la visite de
Ciampi pour l’inauguration de la base navale de Punta
Chiapparo, définie comme port utilisable par toutes
les marines de l’Otan et dépôt Usa et de l’alliance. A partir de 9 heures, devant
les grilles de
l’installation militaire les citoyens et les
organisations du « Comité pour le non au risque
nucléaire et non à toute autre installation militaire à Tarente » manifesteront
la préoccupation de plus en plus grande du fait que leur ville soit devenue la
plus grande base navale de l’Otan en relation aux affaires de guerre dans la
Méditerranée, les Balkans et au Moyen Orient. Il y a aussi le fait que, selon
de nombreux documents, le commandement des forces navales Usa en Europe est en
train de se déplacer de Londres à Naples et, en même temps, la VI Flotte de l’Oncle
Sam,
de Gaète, viendrait s’installer justement dans la
ville ionienne devenue, à partir de l’automne 2002,
Quartier général Hrf Otan. C’est pourquoi naît le nouveau site de Punta Chiapparo,
60 hectares au moins
dont on envisage déjà des élargissement au sud est
jusqu’à Marechiaro et au nord ouest jusqu’à la Subfor, pratiquement en plein
centre. Et, dans le Mar Piccolo, la partie interne du golfe, il y a la Station
Torpilleurs qui fonctionne comme réserve au cas où à Punta Chiapparo les quais
ne suffiraient pas. Deux
bases, en somme, plus une troisième pour le support
logistique et tout cela marqué de la bannière étoilée.
Et l’étranglement de la ville devient complet par le
déplacement à Mar Grande des activités d’intervention
rapide de l’Arsenal, de fait la plus grande « industrie » de la ville et la possibilité,
en cours
de négociation, d’accostage pour les navires états-uniens dans une partie du
port commercial.
Au large, mais pas trop, une énorme antenne (120
mètres de hauteur) sur l’île de San Pietro (la plus
vaste des îles Cheradi) sert à relier Tarente avec la
centrale californienne de San Diego et des journaux
comme l’hebdomadaire du Corriere della Sera, Il Mondo,
affirment que la nouvelle base de Tarente peut inclure
les fonctions du centre d’écoute Echelon qui était en
fonction dans la zone de Brindisi, à San Vito dei
Normanni. Cela pourrait avoir un lien avec l’usage
dans la base du C4i, un système télématique intégré
avec une vocation poussée à l’espionnage. Si Echelon
était fixe, cette fois, les pions seraient les bateaux
tels que les bateaux italiens Etna et Garibaldi.
Le Comité des « Deux non » dénonce le processus
irréversible de pollution et le risque de radiations
nucléaires (que les autorités gardent jalousement
secret) et la probabilité inquiétante que, avec
l’excuse d’éventuels attentats terroristes, on
restreigne les espaces démocratiques en ville. «
Saluer de façon solennelle (comme le fera le Président
de la République, Ndr) cette installation signifie
éloigner la paix, alimenter la haine entre les peuples
», écrit le Comité qui a promu la contestation
d’aujourd’hui en rappelant l’exemple de Scanzano, qui
n’est pas très loin, où la mobilisation populaire a
éloigné le risque d’un immense dépôt de déchets
nucléaires.
Tarente est « déjà un port nucléaire », rappelle
Peacelink.it, site de contre-information qui participe
au Comité avec Cobas, Refondation, Slai, Tarantoviva,
Tarantosociale, Attac, Pax Christi, Altrimondi,
Legambiente, Wwf, Valdesi, Oltre le barriere,
Assopace. Avec la nouvelle base, Tarente sera le
théâtre d’ exercices préoccupants comme celui qui est
prévu en juin 2005 par l’Otan nommé « Sorbet Royal ».
Le « Sorbet Royal » n’est rien d’autre qu’une
répétition de ce qui arriva au Kursk, le sous-marin
russe coulé dans la mer de Barents le 12 août 2000
dans une catastrophe qui provoqua aussi la mort des
118 hommes de l’équipage. Le naufrage d’un sous-marin
nucléaire et le sauvetage de l’équipage est une
éventualité, selon Alessandro Marescotti de Peacelink,
qui n’est même pas prise en considération dans le plan
d’urgence de la préfecture bien que dans des
simulations analogues des sous-marins à propulsion
nucléaire français et états-uniens se soient promenés
de partout dans le golfe. C’était en 2000 et les
bateaux s’appelaient Jacksonville et Maison-Blanche.
La même année, leur « collègue » britannique Tireless
eut une grave avarie au large de la Sicile. Dans un
contexte comme celui que signale Marescotti, les
propos rassurants des différents gouvernements ne
valent rien ou presque rien. Le cauchemar de la guerre
s’ajoute à ceux qui concernent les risques pour la
santé et les droits démocratiques. Pour les mêmes
raisons, à côté du Comité, il y aura aussi les parents
des militaires morts en service en temps de paix comme
ceux qui ont été contaminés par l’uranium appauvri et
qui revendiquent une reconnaissance juridique.
Traduit de l’italien par Karl et Rosa
28.06.2004
Collectif Bellaciao