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Taxe d’habitation : sa suppression entraîne de nouvelles taxes locales
par Christophe Ponzio
Publie le dimanche 1er avril 2018 par Christophe Ponzio - Open-Publishing1 commentaire
Les petites taxes locales fleurissent pour compenser la disparition de la taxe d’habitation, effective pour tous à compter de 2020.
Sur le papier, c’était simple, mais la suppression annoncée de la taxe d’habitation vire au casse-tête. Cette suppression, qui concerne dans un premier temps 80% des foyers assujettis, puis tout le monde à partir de 2020, donne du fil à retordre à Bercy. Le ministère des Finances s’arrache les cheveux pour trouver un moyen de compenser cette rentrée en moins dans les caisses, promesse d’Emmanuel Macron. Huit milliards d’euros au total. Les maires se débrouillent tant bien que mal, et finalement les contribuables en font les frais.
"Si on en fait la liste c’est coquet, une seule page ne suffira peut-être pas", explique Luc, propriétaire d’un quatre pièces dans le Val-de-Marne. Celui-ci se dit "assommé" par les nouveaux impôts locaux. Des lignes apparaissent, d’autres s’étoffent, comme l’explique le jeune retraité.
"C’est un diagnostic, par exemple sur l’assainissement, qui revient à 120 euros. Les abris de jardin, la taxe foncière... Des 0,43% qui passent à 0,47%, des micro-augmentations un petit peu partout", qui finissent par peser lourd sur le budget annuel de Luc. "Cela représente 200 euros. Ça commence à faire".
Les crèches, ça n’est pas obligatoire pour une ville. Il y a beaucoup de choses dans l’action sociale que le maire n’est pas tenu de faire.
Cette augmentation des taxes locales est pourtant la solution qu’ont trouvé de nombreuses communes pour prendre les devants et éviter d’être pénalisées par la suppression de la taxe d’habitation, première recette fiscale des maires. "C’est environ 30 millions de moins de rentrée fiscale pour ma ville", explique Rémi Muzeau, maire de Clichy, dans les Hauts-de-Seine.
Rémi Muzeau a créé une "taxe balayage" pour compenser la baisse des dotations de l’État et devrait continuer en ce sens. "Je supprimerai des services. Par exemple là, nous allons supprimer les travaux d’activités périscolaires. (...) Les crèches, ça n’est pas obligatoire pour une ville", lance-t-il.
"Il y a beaucoup de choses dans l’action sociale que le maire n’est pas tenu de faire. Je suis obligé de faire des coupes sombres", reconnaît Rémi Muzeau. L’élu espère, même s’il sera peut-être trop tard, que le gouvernement tiendra sa promesse de compensation, à l’euro près, de la suppression de la taxe d’habitation.
Messages
1. Taxe d’habitation : sa suppression entraîne de nouvelles taxes locales, 2 avril 2018, 09:34, par irae
Toute la politique de griboulle d’énarques qui ne comprennent rien à l’économie et usent de recettes éculées des années 80 qui n’ont jamais rien donné sous couvert de modernisme.
D’une main je te prends ce que je te donne de l’autre ça fait toujours de beaux effets d’annonce mais au final ça change strictement rien.
Un peu comme le retour annoncé de la défiscalisation des heures supp dont on finit toujours par payer les impôts sous une forme où une autre. Ou l’école obligatoire à 3 ans alors que 99 % des enfants sont déjà scolarisés pur effet d’annonce.
Seule mesure radicale rapide et efficace la suppression à effet immédiat de l’ISF. Quant aux bavardages de b. lemaire sur la lutte contre la fraude fiscale on n’en verra jamais la couleur.