(Télé)spectateurs ! réveillez vous !!

de Angela Anaconda

Si je me souviens bien, Marie Georges-Buffet vient de dénoncer une conception de la politique où le peuple reste spectateur.

Je trouve même que la soi-disant société de consommateurs est de fait une société de spectateurs. Qu’est-ce qu’un spectateur ? N’est-ce pas une personne qui regarde les événements de façon passive, sans participer et sans avoir la possibilité (ni peut-être la volonté ?) d’intervenir ? Qui de ce fait a fait sienne un perception du monde purement oculaire, pour qui les êtres et les événements sont de l’ordre de la fiction et du spectacle ? Là, j’exagère. Mais n’est-ce pas une personne qui, chez elle, se trouve constamment à côté de l’action, assise devant le tableau, devant la scène, devant le plateau, devant l’écran, bref là, dont la "vraie vie" est la passivité et la banalité, et dont les yeux sont rivés vers une vraie vie illusionnaire inatteignable mais ô combien enviée d’quelques actions et quelques acteurs ?

Marie-Georges Buffet pose à trois reprises la question de l’émancipation : "Nicolas Hulot a prôné l’idée d’une écologie ni de droite ni de gauche... Ainsi c’est la vision de l’écologie comme lutte d’émancipation humaine qui est posée. [… ] La première question que nous devons nous poser est bien celle de notre ambition politique globale. Le communisme est-il juste un mot, un héritage de notre histoire ? Ou est-il la visée d’émancipation humaine que nous avons pour la société ? […]

Quelle société voulons-nous les communistes ? Face à toute cette insécurité, cette précarité, quelle société de droits, de garanties ? Face à cette fragmentation, quelle conception de la place de l’individu, de son parcours personnel dans le cadre d’avancées collectives ? Bien sûr il faudrait prendre d’autres exemples sur la conception que nous avons du monde, le partage des pouvoirs, des savoirs des avoirs, le féminisme comme vecteur d’émancipation humaine...

Emancipons-nous de notre état de spectateurs. Réveillons-nous. Faisons de nous les acteurs de notre propre vie, de notre vie ensemble, chaque jour un peu plus, en commençant dès maintenant.

Je dirais que c’est ce travail-là qui est important. Il conditionnera toute notre bataille pour transformer la société.