Tiens, le temps se dévoile...

On ne peut rabâcher à longueur d’année que les intermittents volent à moitié
l’argent que l’Assedic leur attribue si généreusement et expliquer au 20h
que les deux plus gros festivals du Finistère risquent le dépôt de bilan en
cas d’annulation. Alors, on sert à rien ?

Les réactions aux grèves ou menaces de grève qui touchent les festivals
montrent que la lutte a touché juste. L’importance de la perte économique
redoutée dans les villes qui accueillent les festivals vient contredire d’
une manière simple et évidente le soupçon de parasitisme et remet à sa juste
place la notion même de déficit de l’UNEDIC. L’impuissance des pouvoirs
publics face à la défection de quelques dizaines ou centaines d’
intermittents rappelle la spécificité et la spécialisation profonde de nos
métiers. Quoi, si peu de gens dans un lieu ou une ville génèrent autant de
retombées économiques ? Les flics peuvent vider et tabasser les salles, ils
ne les rempliront pas. Pour une fois les grévistes ne seront pas remplacés
par l’armée ou alors je veux être sur les gradins pour voir ça.

N’oublions pas que les déclarations d’Aillagon sont de la poudre aux yeux.
Il était peu probable qu’il allait se déballonner sur F2 et dire « pouce, on
arrête tout, vous avez raison ! ». Les promesses de ces gens-là valent peu,
ou rien, et le problème n’est pas qu’un problème de rustine misérable pour
les Compagnies quand par ailleurs le budget du ministère de la culture est
en fonte constante. C’est l’accession des INDIVIDUS les plus faibles qui est
encore plus menacée qu’hier.
Un ministre c’est avant tout un fusible et que ce que nous avons entendu
hier soir sont les déclarations d’un fusible potentiel. Régine Chopinot
rapelait ce matin sur France-Cult que le public est majoritairement
solidaire des intermittents et qu’il ne faut pas se laisser intoxiquer par
ces conneries de public pris en otages etc. Ce sont les mêmes conneries qui
ressortent à chaque fois.
Le mouvement atteint enfin le seuil de visibilité dont nous rêvions depuis
longtemps, c’est maintenant que tout commence. Courage à toutes et tous !