Accueil > Tony Blair sort renforcé d’une semaine chaotique

Tony Blair sort renforcé d’une semaine chaotique

Publie le lundi 11 juillet 2005 par Open-Publishing
1 commentaire

de Mike Peacock

LONDRES - Tony Blair sort renforcé d’une semaine où se sont télescopés le meilleur et le pire, de la victoire de Londres 2012 au sommet du G8 assombri par les attentats qui ont visé la capitale britannique.

En pleine euphorie après s’être vue attribuer, mercredi par le Comité international olympique, l’organisation des JO 2012, au terme d’une campagne de lobbying dans laquelle Blair s’est personnellement impliqué, la Grande-Bretagne était frappée en son coeur par quatre explosions qui ont fait plus de 50 morts.

L’attaque coordonnée contre les transports publics londoniens a modifié l’ordre du jour du G8. Mais le Premier ministre britannique, la mine sombre mais déterminée, a obtenu de ses partenaires un doublement de l’aide au développement à destination de l’Afrique et la promesse d’une libéralisation des échanges avec ce continent souvent désavantagé par les subventions dont bénéficient les agriculteurs occidentaux.

L’accord a paru insuffisant à certains mais il a le mérite de constituer un résultat sans précédent dans un sommet des pays les plus industrialisés. Blair a voulu établir un lien entre le sommet et les attentats, en déclarant que cette avancée donnait l’exemple face aux terroristes.

"Ce que nous proposons aujourd’hui marque un contraste avec la politique de la terreur", a-t-il déclaré aux journalistes sur les marches de l’hôtel de Gleneagles, en Ecosse, où se déroulait le sommet.

Bob Geldof, chef de file d’une campagne en faveur de l’annulation de la dette en Afrique, a salué les efforts déployés par Blair. Mais dans l’entourage politique du Premier ministre, on souligne également que les attentats lui ont donné un coup de pouce supplémentaire.

LE TRIOMPHE DE GORDON BROWN REMIS A PLUS TARD

Ses rivaux politiques vont dès lors devoir lui opposer un front uni.

Des mesures controversées comme l’instauration de cartes d’identité, qui selon certains ministres permettra de mieux lutter contre le terrorisme, seront certainement adoptées sans être entravées par l’aile gauche du Parti travailliste, jusqu’ici sceptique.

Quant aux travaillistes qui militent pour que le chancelier de l’Echiquier, Gordon Brown, remplace Blair à la tête du gouvernement, ils vont se faire discrets. "Gordon va avoir du mal à défier Tony dans un futur proche, même en privé", estime ainsi un député travailliste.

Il y a deux mois, après que Blair eut remporté les élections législatives pour la troisième fois consécutive mais avec une majorité amputée, la classe politique tout entière s’interrogeait sur la longévité du Premier ministre, jugé en fin de course.

Brown avait joué un rôle crucial dans la campagne électorale des travaillistes, tant il était apparu évident que seul son bilan économique pourrait permettre à son parti de l’emporter malgré l’hostilité de l’opinion publique à la guerre en Irak.

Ses alliés le voyaient déjà au pouvoir avant la fin 2006, en misant sur l’échec d’un référendum sur la constitution européenne que Blair a promis d’organiser mais, d’après les sondages, voué à l’échec au vu des "non" français et néerlandais.

Mais les événements de cette semaine rendent plus crédible la promesse qu’a faite Blair de mener son troisième mandat à son terme, et il est possible qu’il ne cèdera sa place que peu de temps avant des élections qui auront vraisemblablement lieu en 2009.

Au cours de la campagne électorale, les sondages ont montré que si Blair avait perdu de sa popularité, il était encore le dirigeant que voulaient les Britanniques en temps de crise nationale, une tendance qui s’explique notamment par sa capacité à se mettre au diapason de ses concitoyens et à sa stature internationale.

Son investissement personnel dans la candidature de Londres pour les JO 2012 - il a passé deux jours auprès des membres du CIO à Singapour avant le vote - en est la preuve. Paris était donnée favorite, Jacques Chirac s’était aussi déplacé à Singapour, mais la capitale française n’a pas été retenue.

Chirac lui-même a reconnu que Blair avait "fait ce qu’il fallait faire, au moment où il fallait le faire".

http://www.liberation.fr/imprimer.php?Article=310274

Messages

  • "Son investissement personnel dans la candidature de Londres pour les JO 2012 - il a passé deux jours auprès des membres du CIO à Singapour avant le vote - en est la preuve. Paris était donnée favorite, Jacques Chirac s’était aussi déplacé à Singapour, mais la capitale française n’a pas été retenue. Chirac lui-même a reconnu que Blair avait "fait ce qu’il fallait faire, au moment où il fallait le faire".

    Et Delanoë l’accuse aujourd’hui -à mots à peine couverts- de corruption de membres du CIO...

    Quant à "il sort politiquement renforcé" des attentats"... c’est une hyène, ce mec-là si sa popularité se nourrit des cadavres britanniques après les cadavres irakiens !