Accueil > Travail le dimanche FO et UNSA l’organisent dans le dos des grevistes
Travail le dimanche FO et UNSA l’organisent dans le dos des grevistes
Publie le samedi 13 décembre 2008 par Open-PublishingAPRES UNE CAMPAGNE DE FO CONTRE LE TRAVAIL LE DIMANCHE, ils l’organisent en douce contre l’avis des grevistes...
ça ne peux plus durer de subir des traitrises de part et d’autre....
Médiathèques : l’intersyndicale explose
Logo de l’agglomération de MontpellierAprès la signature par FO et l’UNSA d’un accord portant notamment sur le travail le dimanche, les agents ne peuvent plus compter que sur leur unité et leur mobilisation pour montrer à la direction de l’agglo leur détermination. Test grandeur nature avec la grève de demain après-midi. CGT et Sud restent au côté des grévistes. Derrière ce conflit, c’est la conception fondamentale de la méthode de représentation des salariés qui est posée.
Médiathèque Montpellier grèveDans un conflit social, il y a une intersyndicale, un patron, des salariés, des revendications, une grève et, à la fin, c’est le patron qui gagne. Ce scénario, mille fois rejoué, pourrait se produire dans le réseau des médiathèques de l’agglomération. Avec, comme moment clé, la grève de demain où les agents pourront envoyer un message de mobilisation à la direction contre l’ouverture des médiathèques le dimanche. Ou de découragement par un "personnel qui se sent trahi par rapport à l’éclatement de l’intersyndicale", comme l’explique une agente. L’intersyndicale était composée de FO et de Sud, deux syndicats bien représentés dans les médiathèques et de l’UNSA et de la CGT, moins présents dans le réseau. À noter également que FO et l’UNSA sont arrivés en tête lors des dernières élections professionnelles à l’agglo.
Le flottement a commencé à se faire sentir la semaine passée avec, en point d’orgue, la réunion des agents vendredi 5. Sentant qu’il se passe quelque chose, nous cherchons à joindre Edwige Hernandez, très active jusqu’alors sur le conflit. Pas de nouvelle jusqu’à mercredi 10 où la déléguée syndicale FO finit par nous rappeler en fin d’après-midi. Elle nous apprend que des négociations, débutées lundi, sont sur le point d’aboutir. C’est à dire confirme ce que François Delacroix, le directeur général des services, a déclaré la veille en ouverture du JT de France 3 Montpellier. Et l’accord sera signé, dès le lendemain matin, par FO et l’UNSA.
Contre l’avis de la majorité
La décision de ces syndicats soulève plusieurs questions. En premier celle du mandat pour aller négocier. L’assemblée du 5 décembre s’était majoritairement prononcée contre le travail du dimanche même si une trentaine d’agents (sur une centaine présente) était favorable à "des négociations sur le travail le dimanche dans les meilleures conditions". FO a visiblement pris la décision, contre l’avis de la majorité des salariés, d’aller négocier avec la direction. Ce que le syndicat explique, dans un courrier cosigné par l’UNSA (1), affiché hier à la médiathèque centrale : "Par déontologie syndicale et en accord avec nos valeurs morales et politiques qui régissent nos organisations, nous ne pouvions pas continuer à faire croire l’impensable aux agents des médiathèques (suppression de l’ouverture du dimanche)."
Tout a sans doute basculé quand François Delacroix a reçu les syndicats individuellement, officiellement pour rencontrer les nouveaux élus du Comité technique paritaire. Sud et la CGT voulaient que l’intersyndicale soit reçue collectivement. FO et l’UNSA ont vu les choses différemment. Que s’est-il dit dans le bureau du DGS ? Mystère. "On remet en cause la méthode consistant à aller négocier sans mandat", déclare Jean-Marie Mas de Sud. Quant à Jacqueline Bouvot de la CGT agglo, elle déclare : "Nous on est très soucieux d’assemblées générales pour que ce soit les agents qui donnent leur avis et on suit cet avis. Un syndicat propose mais ce n’est en aucun cas lui qui décide."
Informer les salariés
Reste aussi la question du déroulement des négociations. Pourquoi ne pas avoir informé les salariés au moins de l’ouverture de négociations ? Par l’intranet ou les panneaux d’affichage syndicaux, par exemple. Réponse laconique d’Edwige Hernandez : "Je ne sais pas. C’est vrai qu’on aurait pu le faire et on ne l’a pas fait." Se refusant à critiquer FO, Jacqueline Bouvot explique comment elle aurait procédé si elle avait eu à négocier : "J’aurais fait une assemblée générale, expliquer - peut-être - pourquoi il fallait négocier et demander si les agents étaient d’accord et comment. Et à la limite prendre un représentant du personnel avec moi pour aller négocier, syndiqué ou pas, pour qu’il voie comment ça se passe. Un peu expert, observateur. Une négociation ça engage beaucoup de choses et il faut absolument que les agents soient complètement partie prenante."
Côté FO-UNSA, on met en avant les avancées de l’accord signé, notamment : suppression de la sanction à l’encontre d’une agente, maintien des régimes de travail à Émile Zola et Fellini, heures du dimanche payées double, titularisation de 4 agents contractuels, diminution de la proportion d’agents titulaires (60%) réquisitionnés le dimanche par rapport aux vacataires (40 %), ouverture dominicale repoussée début octobre au lieu de mi-septembre. Sur le volontariat, rien de nouveau : s’il n’y a pas assez d’agents volontaires, la direction les désignera. Et Edwige Hernandez tient à souligner que des agents sont venus la remercier pour cet accord. Combien ? La déléguée syndicale ne nous a pas répondu. Le nombre de grévistes, demain, devrait permettre de mesurer plus précisément la mobilisation.
(1) Sollicité, Mohamed Chebli de l’UNSA n’a pas donné suite à notre demande d’entretien.
Par Jacques-Olivier Teyssier à 14:34