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Troisième édition du festival Enrageons-nous !

Publie le vendredi 5 mars 2004 par Open-Publishing

Le Collectif enragé organise la troisième édition du festival Enrageons-nous !, un festival différent et pas pareil qui tente de remettre du politique dans notre quotidien et lutte contre la tristesse de notre époque :le monde est trop complexe, barbare, inégal pour essayer d’en modifier la trajectoire. Face au sentiment d’impuissance, nous souhaitons répondre par la puissance de la fête, de l’imagination, de la rencontre.

Le festival a déjà permis la création d’un collectif d’associations sur Brest et de nombreux liens en France et à l’étranger,il fut le déclic à la création d’initiatives collectives (télé associative, collectif de soutien aux Sans-Papiers, compagnie de théâtre, moments de débats et d’éducation populaire dans les manifestations de l’entre deux tours de la dernière présidentielle, etc.), il a permis également à de nombreuses personnes de trouver où s’investir pour lutter, réfléchir, inventer, s’exprimer.

Les éditions précédentes
En 2000 et 2002 ce furent une douzaine de jours mêlant cinéma, musique, théâtre, jeux, expos et de nombreux débats,cafés-citoyens, moments informels...Beaucoup de moments forts : rencontre avec René Vautier, Miguel Benasayag, Pierre Carles, l’association Ne Pas Plier, le Collectif Sans-Tickets de Bruxelles oul’Antifa Press Archiv et la Rosa Antifa d’Allemagne et d’Autriche...Les musiciens des Fils de Teuphu jouant au milieu de la nuit pendant que les acteurs du festival s’activent à nettoyer la salle de spectacle ; un échange violent et saisissant entre deux mondes - entre deux jeunes et l’économiste René Passet - et une entrée remarquée d’un comédien des Périphériques vous parlent. Un concert de La Rue Kétanou qui se termine en acoustique au milieu du public et qui avait commencé à la maison d’arrêt de Brest...

De multiples débats, sur la scène d’un vieux cinéma avec les acteurs du film La Commune de Peter Watkins ou sur les pavés de la plus vieille rue brestoise pour parler du chômage, des débats sur la démocratie participative, sur le Mouvement des Sans-Terre au Brésil, sur les projets alternatifs en milieu rural, les lois sécuritaires ou la Palestine...Des soirées théâtres aux salles combles, un spectacle autour d’une soupe où une quarantaine de comédiens et militants associatifs nous invitent à une soirée unique qui se termine en manif... Des rencontres qui s’improvisent dans un bar ou sous un chapiteau, quelqu’un ramène un magnétoscope, l’autre une télé, le troisième un canapé, le débat est lancé !...Un bulle de liberté qu’on ne veut pas crever.

L’édition 2004
Une cinquantaine d’associations, de mouvements locaux, nationaux et inter-nationaux impliqués dans la réalisation du festival, 2.500 personnes accueillies durant la première édition, 6.000 pour la seconde... le festival fait respirer. Alors on en profite pour faire autre chose : nous quittons le centre ville de Brest pour rejoindre un quartier populaire et vertical, le quartier de Kérédern. Objectifs : nous appuyer sur notre expérience, notre exigence pour enclencher une démarche d’éducation populaire et politique avec les habitants et les associations du quartier pour imaginer ensemble comment nous pouvons commencer à construire une autre réalité. Depuis plus d’un an les rencontres vont bon train sur le quartier de Kérédern, de réunions en halls d’immeubles. Nous restons convaincus que nous ne pouvons pas changer le monde sans commencer au pied de chez soi. Il y aura bien sûr de la musique, du théâtre, du cinéma... mais où on ne les attend pas. Les moments d’échanges,organisés ou informels, restent le coeur du festival : nous nous décontaminons du discours dominant pour mieux pouvoir penser les alternatives au système qu’on nous propose… broyeur de femmes et d’hommes, broyeur d’imagination. Débats et Cafés-citoyens resteront des lieux ouverts à tous, sans experts ni spécialistes, mais avec des acteurs du mouvement social.

Le contexte politique
Le festival cherche à élargir les champs du possible dans un contexte qui tend à les réduire par tous les moyens : réduire la richesse de l’humanité en expulsant les étrangers, réduire les possibilités de chacun en remettant en cause des droits fondamentaux (formation continue, indemnités de chômage, RMI, etc.), en exacerbant les inégalités sociales, en poursuivant des politiques néolibérales et sécuritaires largement rejetées par les citoyens du Nord comme du Sud... Et en réduisant aussi les voix dissidentes au silence, en supprimant certaines aides financières au monde associatif par exemple ! Le festival Enrageons-nous ! ne souhaite pas s’arrêter parce qu’un ministère ne souhaite plus financer cette initiative ou parce que ses crédits sont revus à la baisse, le festival est un geste politique et nous assumons nos choix. Nous avons donc décidé de lancer une campagne de souscription pour que cette troisième édition puisse voir le jour, malgré des vents contraires. Nous revendiquons ainsi notre autonomie et notre capacité de mobilisation.

Donner 15 € c’est permettre à cette petite bulle de liberté et d’ébullition d’exister et nous permettre de continuer à semer les graines de la dissidence, à tracer des chemins de traverse loin des autoroutes macdonaldisées.