Turquie/Irak nord : Possible Action Militaire Turque Contre le PKKurde

Turquie/Irak nord : Possible Action Militaire Turque Contre le PKKurde Coordonnée avec les US

Des sources fiables du renseignement turc prédisent une opération transfrontalière coordonnée avec les US dans le nord de l’Irak contre des camps du PKK, qui probablement aura lieu fin février début mars.

C’est très probablement ce mercredi que les US décideront d’autoriser l’armée turque à mener une opération transfrontalière dans le nord de l’Irak, fin février, début mars, pour neutraliser les forces du PKK/Kongra Gel (le parti des travailleurs turcs déclaré hors la loi et le Congres du peuple du Kurdistan) et leurs logistiques. Mais cette opération devrait être limitée dans le temps, probablement deux semaines et en profondeur – pas trop à l’intérieur de l’Irak, selon une délimitation géographique déterminée par les US.

Ces sources du renseignement on confié à Zaman que des conseillers de la CIA et du Conseil National de Sécurité US auprès du président Bush, de même que la secrétaire d’état à la défense Condoleezza Rice et le secrétaire à la défense Robert Gates ont prévu de se réunir le 24 janvier pour décider quoi faire avec le PKK.

« Cette rencontre voudra dire que les US sont sur le point de prendre une décision concernant le sort du PKK. A la fin de la semaine nous saurons précisément quelle décision sera prise suite aux recommandations faites par ses conseillers. C’est difficile de dire actuellement ce que les conseillers vont recommander, mais une opération transfrontalière coordonnée avec les US n’est pas à exclure » selon un haut responsable des renseignements turcs.

Il est possible qu’une telle décision soit prise pour agir contre le PKK, le gouvernement turc reprochant au gouvernement irakien son inefficacité contre le PKK qui, selon les turcs, possède plusieurs bases dans différents camps de réfugiés kurdes turcs, dont le plus important est le camp situé dans les montagnes du Qandil dans la partie kurde au nord de l’Irak. Le gouvernement turc reproche également aux kurdes irakiens de ne pas avoir répondu favorablement à leur demande de ne pas laisser les membres du PKK agir librement dans la région.

Selon les sources militaires turques, une zone d’environ 20 à 30 Kms à l’intérieur de l’Irak à partir de la frontière turque, est contrôlée par le PKK, favorisant les infiltrations et des attaques à l’intérieur du territoire turc, surtout au sud est.

Aux vues d’une possible action unilatérale de la Turquie contre le PKK, Washington a nommé l’été dernier un coordinateur spécial pour s’occuper du PKK, le général à la retraite et ancien commandant des forces de l’OTAN Joseph Ralston. A la suite de cette nomination, le gouvernement turc a lui –même nommé le général à la retraite Edip Baser comme coordinateur turc en charge pour s’occuper aussi du PKK.

Suite à des récriminations du premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, accusant la coordination d’être inefficace à neutraliser le PKK en Irak, une première incursion a été menée la semaine dernière, par les forces US et irakiennes dans le camp de Makmur dans le nord de l’Irak, où vivent 12 000 familles turques d’origine kurde qui se sont enfuies de Turquie dans les années 90. Le gouvernement turc accuse le PKK d’y recruter des jeunes.

Selon les mêmes sources, Le Gl Ralston devrait se rendre en Turquie et en Irak en fin de mois pour finaliser cette opération transfrontalière turque coordonnée avec les US. Les US comptent sur les turcs irakiens pour ne pas faire de problème à partir du moment ou eux – mêmes coordonnent cette opération.

Pour la Turquie, cette opération transfrontalière a aussi pour objectif d’empêcher le Congres PKK/Kongra Gel qui doit se tenir fin février en Irak du nord.

Cette opération impliquerait des troupes aéroportées soutenues par des hélicoptères d’attaque, plutôt que des attaques aériennes contre des cibles du PKK. Limitée dans le temps, elle semble plutôt être une opération de prestige pour Erdogan qui doit se présenter aux élections présidentielles de mai, sachant aussi qu’il y aura une élection générale en fin d’année. Elle a aussi pour but de redorer le blason de l’armée turque, politiquement puissante mais aux prises avec un mouvement de résistance kurde turc jusqu’à présent invincible, et aussi de gagner la sympathie de la majorité de l’opinion publique turque qui a tendance à blâmer les US pour l’augmentation des attaques du PKK dans le sud est.

L’armée turque considère, tout en reconnaissant les risques encourus, que cette opération contre le PKK vise également à intimider les kurdes irakiens, en laissant planer la menace d’une possible future attaque contre la riche ville pétrolière de Kirkuk en Irak du nord.

Source des informations : article du Zaman 22/01/07
http://www.todayszaman.com/tz-web/detaylar.do?load=detay&link=100633