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Un « Appel des syndicalistes pour un Nouveau Parti Anticapitaliste » a été lancé

Publie le dimanche 24 août 2008 par Open-Publishing
11 commentaires

Le Comité Syndicaliste Révolutionnaire de Toulouse leur répond

Chers camarades,

Nous avons lu avec intérêt l’appel que vous avez diffusé largement à destination des syndicalistes. Nous partageons avec vous le besoin de faire émerger une alternative politique à l’éparpillement des luttes dans les entreprises. Par contre, nous nous étonnons de certains propos véhiculés par vos comités : « Pour militer dans les entreprises, nous avons besoin d’un projet et d’un outil, d’un parti politique ». Pour militer dans l’entreprise nous avons surtout besoin d’une section syndicale et on ne voit pas très bien pourquoi il ne serait pas possible de débattre de stratégie anti-capitaliste au sein de la section syndicale. Car c’est par nature l’outil pour lutter contre l’exploitation capitaliste. C’est donc le lieu privilégié pour débattre et mener la bataille avec les travailleurs conscients de la nécessité de s’organiser collectivement pour défendre leurs intérêts de classe.

Le syndicalisme-révolutionnaire, n’a jamais été hostile aux partis politiques en soit (confère la Charte d’Amiens). Un parti communiste ou anti-capitaliste peut, en effet, être utile pour développer une propagande révolutionnaire dans la société et inciter les travailleurs à se syndiquer pour mener le combat de classe. Nous constatons que malheureusement les comités du NPA n’ont pas, pour l’instant, pris en charge cette activité qui rappellerait que « le syndicat c’est l’école du communisme ». Bien au contraire, nous avons l’impression que les camarades du futur NPA ont tendance, ces derniers temps, à s’éloigner de la lutte syndicale… au moment où l’on a besoin de troupes pour la bataille dans les entreprises.

Nous vous avouerons même que nous nous inquiétons de la dérive qui accompagne la création du NPA dans certains milieux syndicaux. La constitution de votre parti s’aligne de plus en plus sur le schéma social-démocrate traditionnel : le syndicat organisant les luttes « économiques » et le parti se spécialisant dans les mots d’ordre « politiques ». Cette dérive a pour danger d’enfermer les équipes syndicales dans l’entreprise, dans des logiques corporatistes. Le parti deviendrait alors le lieu de coordination entre les secteurs professionnels, et à vrai dire on ne voit pas très bien comment. Cette vision porte aussi en elle une remise en cause de l’indépendance politique du mouvement syndical, c’est à dire sa propre capacité à produire sa politique. Le danger existe également à voir, à nouveau, le mouvement syndical devenir un terrain d’affrontement entre organisations philosophiques qui viendraient y recruter des militants.

Vous n’êtes pas sans savoir que le syndicalisme de classe n’est pas né de la pensée lumineuse de quelques intellectuels mais de l’expérience interprofessionnelle menée dans les Bourses du Travail puis dans les organisations territoriales de la CGT (UL et UD). Vous n’êtes pas non plus sans savoir que depuis une vingtaine d’années les militants, qu’ils se disent révolutionnaires ou non, ont tendance à fuir le syndicalisme de classe et se concentrer sur leurs revendications de boite. Ils sont, pour la plupart d’entre eux, totalement absents de leurs organisations de classes (UL et UD). Nous ne voyons donc pas très bien en quoi la création d’un parti politique servirait exclusivement de « débouché politique ». Bien au contraire, si l’on suit ce schéma simpliste, cela aurait pour conséquence de remplacer le syndicalisme de classe par des discours virtuels sur la « lutte révolutionnaire ». Il n’y aurait alors aucune pratique réelle si ce n’est des « tracts de boite » sans implication concrète dans les organisations syndicales.

Comme nous l’avons déjà dit, nous ne rejetons pas les organisations politiques. Nous refusons cependant le schéma social-démocrate qui sépare artificiellement « le politique » et « l’économique ». Le capitalisme est un système, un tout en soit et le combat de classe est lui aussi un tout en soit. Saucissonner ce combat de classe c’est prendre le risque de créer la confusion, de favoriser des dérives réformistes et institutionnelles dans la tête des travailleurs. Les débouchés aux luttes d’entreprise ce n’est pas faire élire des révolutionnaires dans les institutions bourgeoises (conseils municipaux, généraux, …). Le seule débouché politique réellement anti-capitaliste c’est coordonner ces luttes de boite dans une démarche interprofessionnelle et construire une contre société ouvrière : mutuelles syndicales, coopératives de production et de diffusion, associations culturelles et sportives ouvrières, éducation populaire,…. Ces deux conditions sont les seules qui peuvent donner un sens à la perspective de la grève générale expropriatrice, puis la construction du Socialisme. Car une classe ne se lance pas collectivement dans la prise du pouvoir si au quotidien elle n’est pas structurée sur des bases interprofessionnelles.

Aucun bilan sérieux n’a été produit sur l’échec des « révolutions » dirigées par des partis politiques (Russie, Chine, Cuba, Nicaragua,…). C’est pourtant la nature même du Socialisme qui est posé à travers un bilan de ces expériences passées. Une révolution socialiste, c’est le parti ou le prolétariat qui prend le pouvoir ? Si c’est la classe, alors c’est à l’organisation de la classe, le syndicat, d’impulser la révolution puis d’organiser la gestion socialiste des usines et des services. Dès 1906, les syndicalistes de la CGT avaient élaboré ce programme révolutionnaire à travers la Charte d’Amiens. Cette stratégie a ensuite été remplacée par un autre modèle, celui du parti qui devait se substituer à la classe. Une multitude d’échecs se sont naturellement produits, discréditant au passage tout projet de transformation socialiste. Une bureaucratie, issue de « l ’avant garde », a remplacé l’ancienne classe exploiteuse. Il n’y a rien d’étonnant à cela puisque le parti révolutionnaire a reproduit le schéma bourgeois selon lequel c’est aux cadres (dénommés « révolutionnaires » pour l’occasion) que revenait la gestion des usines et des services.

Aujourd’hui, les syndicalistes doivent se réapproprier leur stratégie historique et se libérer des visions simplistes issue de la culture capitaliste. Nous comprenons très bien ce qu’il y a de plaisant dans la création d’un nouveau parti . Depuis 20 ans, les syndicats ont perdu bien des défaites dans les entreprises, la lutte y est plus que jamais difficile. Il est donc tentant de trouver des solutions miracles et des raccourcis politiques. Cela apparaît d’autant plus confortable qu’il n’y a pas besoin de combattre de front les bourgeois dans les entreprises. Mais dans la lutte révolutionnaire il n’y a pas de raccourci car la classe ne peut prendre le pouvoir que quand elle dispose des capacités et des organisations qui le lui permettent.

Le syndicalisme de classe passe par un travail de terrain, patient, fait d’organisation et de formation. Mais c’est la seule façon de bâtir sur des bases solides et d’impulser des mobilisations interprofessionnelles. Ce sont ces bases solides qui ont permis les grèves générales de 1919, 1936, 1944 et 1968. Quel rôle ont joué les « partis révolutionnaires » dans ces mobilisations ? Ces victoires n’ont été possibles que grâce à l’existence de sections syndicales fédérées dans leurs Unions Locales et leur fédération d’industrie. Ce ne sont pas les partis qui ont structuré le mouvement mais les réseaux de solidarité qui existaient dans les quartiers, dans les UL. Si ces mobilisations n’ont pas débouché sur la prise du pouvoir par le prolétariat, c’est justement parce que l’on a dit alors aux travailleurs que les partis devaient prendre en main les « perspectives politiques ». La CGT n’a pas pris le pouvoir… et le capitalisme est resté, rénové par l’intégration de partis autrefois révolutionnaires.

Nous pensons comme vous que les révolutionnaires doivent se rassembler. Mais ils doivent le faire dans le cadre de la lutte des classes, aux côtés des autres travailleurs, c’est à dire dans leurs organisations de classe et de masse. Une organisation révolutionnaire doit émerger de la classe et de ses combats. Elle passe nécessairement par la constitution d’un courant syndical regroupant les militants révolutionnaires. Cela oblige ces derniers à assumer leurs responsabilités collectives et à ne pas renvoyer constamment les échecs aux « bureaucraties syndicales ». Les débats politiques doivent se mener au cœur même de l’organisation syndicale avec le maximum de travailleurs et non pas de l’extérieur de façon incantatoire et inefficace.

Depuis des décennies, bien des partis politiques ont tenté, en France et ailleurs, de rivaliser avec le Parti Communiste et de reproduire son influence. Mais c’était oublier que le PC français, tout comme de nombreux autres PC, n’avait acquis son influence ouvrière qu’en 1923 grâce l’adhésion massive des syndicaliste-révolutionnaires de la CGTU. Avant de devenir progressivement un parti institutionnel, le PC était avant tout une tendance syndicale issue de la CGTU. A cette époque déjà, de nombreux syndicalistes ont cru à la nécessité d’un parti comme « débouché politique ». Mais l’histoire a parlé. Aujourd’hui, la confusion est encore plus grande et la culture syndicaliste a perdu du terrain et avec elle les repères de classes naturels. Si les nombreuses luttes sociales ne trouvent pas de débouché ce n’est pas en raison de l’absence d’un parti guide. Des milliers de militants sont désorientés car ils ne disposent pas de la formation et de l’expérience syndicaliste qui leur permettrait de comprendre comment utiliser les outils à leur disposition. Combien de militants savent ce qu’est un « syndicat d’industrie », une fédération, une Bourse du Travail, … ? Quand on veut construire une maison il faut savoir utiliser les outils et les matériaux. Alors comment s’étonner que l’on ne sache pas même monter droit un mur en briques ?

Chers camarades, que vous soyez ou non adhérent à un parti politique, nous espérons vous voir très prochainement à nos côtés dans vos organisations de classes : vos syndicats d’industrie (regroupant tous les travailleurs d’une même branche) et vos Unions Locales. Car c’est là nous réapprendrons l’expérience du syndicalisme de classe.

Nous nous permettons de reproduire la Charte d’Amiens qui sert de fondement stratégique au syndicalisme de classe depuis 100 ans… et que de nombreux militants n’ont jamais lu.

La Charte d’Amiens

Le Congrès confédéral d’Amiens confirme l’article 2, constitutif de la CGT : " La CGT groupe, en dehors de toute école politique, tous les travailleurs conscients de la lutte à mener pour la disparition du salariat et du patronat ". Le Congrès considère que cette déclaration est une reconnaissance de la lutte de classe, qui oppose sur le terrain économique, les travailleurs en révolte contre toutes les formes d’exploitation et d’oppression, tant matérielles que morales, mises en oeuvre par la classe capitaliste contre la classe ouvrière. Le Congrès précise, par les points suivants, cette affirmation théorique : dans l’oeuvre revendicatrice quotidienne, le syndicalisme poursuit la coordination des efforts ouvriers, l’accroissement du mieux-être des travailleurs par la réalisation d’améliorations immédiates, telles que la diminution des heures de travail, l’augmentation des salaires, etc.

Mais cette besogne n’est qu’un côté de l’oeuvre du syndicalisme ; il prépare l’émancipation intégrale, qui ne peut se réaliser que par l’expropriation capitaliste ; il préconise comme moyen d’action la grève générale et il considère que le syndicat, aujourd’hui groupement de résistance, sera, dans l’avenir, le groupe de production et de répartition, base de réorganisation sociale.

Le Congrès déclare que cette double besogne, quotidienne et d’avenir, découle de la situation des salariés qui pèse sur la classe ouvrière et qui fait, à tous les travailleurs, quelles que soient leurs opinions ou leurs tendances politiques ou philosophiques, un devoir d’appartenir au groupement essentiel qu’est le syndicat. Comme conséquence, en ce qui concerne les individus, le Congrès affirme l’entière liberté pour le syndiqué, de participer, en dehors du groupement corporatif, à telles formes de lutte correspondant à sa conception philosophique ou politique, se bornant à lui demander, en réciprocité, de ne pas introduire dans le syndicat les opinions qu’il professe au dehors.

En ce qui concerne les organisations, le Congrès déclare qu’afin que le syndicalisme atteigne son maximum d’effet, l’action économique doit s’exercer directement contre le patronat, les organisations confédérées n’ayant pas, en tant que groupements syndicaux, à se préoccuper des partis et des sectes qui, en dehors et à côté, peuvent poursuivre en toute liberté la transformation sociale. Résultats du vote : Pour 830 - Contre 8 - Blanc 1 Amiens, 8-16 octobre 1906, XVe Congrès national corporatif - IXe de la CGT

Pour plus d’infos :
http://kaou.phpnet.org

Messages

  • Et allez, Hop ! Une initiative de plus et un mouvement supplémentaire pour accentuer la division... On court à la catastrophe, les camarades !

    cdrhum

  • Pour unir les prolétaires, un parti de plus.... avec une tendance syndicale en supplémment, le tout pour quelques centaines de militants qui n’osent plus dire qu’ils sont communistes. Marx reveille-toi !

    CN46400

  • je partage le contenu de ce texte . c’est bien beau de gueuler union ; union ; mais sur quelles bases ? sur des bases social démocrate comme cela a été le cas jusqu’à maintenant tant syndicalement que politiquement . ou sur des des bases de classe . prendre des raccourcis pour éviter de parler de ce qui fâche on sait depuis longtemps ou sa mène . évidemment aborder le contenu de classe c’est beaucoup plus compliqué ; car là on est dans l’essentiel et les masques tombent . sam 82 .

  • "des militants s’éloignent du syndicat" normal quand on regarde le positionement de la confédération CGT sur l’Europe, la représentativité...) il ny a aucune volonté de faire du "tous ensemble" les permanents des FD et grosses entreprises renoncent depuis longtemps, alors oui il faut faire vivre autre chose qu’une organisation dépassée dans son mode de fonctionnement.

    • Dans cette réponse de syndicalistes révolutionnaires à l’appel de syndicalistes pour le NPA, je ne trouve pas un seul mot sur le ralliement en 1914 de la CGT dirigée par des syndicalistes révolutionnaires à l’Union Sacrée avec les partis politiques contre l ’Allemagne. Alors que la Charte d’Amiens est largement citée ! J’aimerais bien savoir quel bilan tire ses camarades de cette trahison.

      Albret

    • Chers camarades de bella ciao ,il serait correct de publier l appel du npa dont il est question pour en débattre .la on discute sur l analyse critique d un texte que l on n a pas !A part cela savez vous si la proposition de manif de besancenot pour le retrait des troupes d afhganistan a été acceptée par le pc et le ps ?

    • Je trouve cet article intéressant pour la réflexion qu’il peut susciter sur le syndicalisme de classe et le regroupement des luttes syndicales pour lutter contre l’éparpillement corporatiste gaspilleur d’énergie, qui repousse indéfiniment la lutte globale décisive contre le patronat (car lui pas fou !, n’a qu’un seul syndicat) qui travaille pour sa classe en fédérant les intérêts de tous les exploiteurs.

      C’est bien au coeur de l’exploitation capitaliste dans les entreprises que tout commence et que se forgent l’expérience, la conscience de classe et grandit la possibilité de convergeance des luttes syndicales.

      En effet, une réflexion approfondie sera nécessaire sur le rôle des partis et des syndicats, sur leurs pratiques de "dialogue social" au niveau des dirigeants, et leur efficacité au regard des résultats et du manque d’enthousiasme et de culture syndicale de la base, savamment entretenus, pour permettre à une "caste" d’y siéger à vie ou presque, et de se contenter de la confortable "délégation de pouvoir" (génératrice d’élite) de la démocratie bourgeoise, confondant trop souvent la lutte des places avec la lutte de classe et donnant le spectacle de partis et syndicats qui s’installent et se lovent dans le cadre corrupteur du système capitaliste, au bénéfice de quelques dirigeants ou élus.

      Dés lors, les mots, les phrases, les quelques raisonnements de cette élite carriériste de "camarades", si anticapitalistes de consonnance soient-ils, n’ont plus l’impact qu’ils devraient avoir, ni l’effet mobilisateur tant espéré.

      Réflexion également, sur l’histoire et l’évolution des pratiques des partis et des syndicats révolutionnaires et les raisons internes des échecs et des déviances depuis presque 100 ans et au delà, comme sur les Universités populaires et les formations internes et les gardes-fous à mettre en place pour préserver la démocratie prolétarienne et son pouvoir de décision et de contrôle à tous les niveaux de ces organisations.

      Comment lutter contre la mondialisation capitaliste, en commençant par l’Europe libérale, si nous ne faisons pas converger toutes les luttes syndicales tant sur le plan national dans chaque pays, qu’européen ?

      Maguy

  • Belle rhétorique, mais ne tombons pas dans la caricature qui a tant fait de mal aux militants, ni dans les excès idéologiques qui ont conduits aux dérives toujours douloureuses pour les peuples dans certaines régions du monde. Après avoir été salarié, je travaille pour ma part à mon compte, de temps en temps avec des camarades partenaires, et il a bien fallu que je trouve les moyens financiers pour lancer mon entreprise individuelle. Il s’agit bien d’un capital, gagné grâce aux fruits d’un travail précédent. Ce n’est pas "le capital" qu’il faut fustiger, ni les entrepreneurs qui travaillent et prennent des risques, ce sont ceux qui détournent ce capital en ne rémunérant pas le travail au niveau convenable compte tenu des résultats de l’entreprise au profit de laquelle ce capital a été investi (capital obtenu par le travail des investisseurs qui ont accepté un certain risque en échange d’une juste rémunération).
    Ce que nous devons rechercher, c’est le contrôle du bon fonctionnement et de la juste répartition des résultats, sans décourager ceux qui acceptent d’investir pour que l’entreprise progresse et se développe, et en les respectant, car il peut aussi s’agir des contribuables dans le cas des administrations. Et c’est dans ce but que doivent exister des syndicats et des instances représentatives DE TOUS LES TRAVAILLEURS, dirigeants compris, dotées de pouvoirs réels et exercés démocratiquement, respectueux des décisions majoritaires, avec pour objectif le développement de l’entreprise au profit de ceux qui y travaillent et de ceux au profit desquels elle exerce son activité, dès l’instant ou l’organisation, qu’il s’agisse d’une administration ou d’une entreprise privée, dépasse une certaine envergure au delà de laquelle la concertation personnelle n’est plus possible.

    • "Ce n’est pas "le capital" qu’il faut fustiger, ni les entrepreneurs qui travaillent et prennent des risques, ce sont ceux qui détournent ce capital en ne rémunérant pas le travail au niveau convenable compte tenu des résultats de l’entreprise au profit de laquelle ce capital a été investi (capital obtenu par le travail des investisseurs qui ont accepté un certain risque en échange d’une juste rémunération). Ce que nous devons rechercher, c’est le contrôle du bon fonctionnement et de la juste répartition des résultats, sans décourager ceux qui acceptent d’investir pour que l’entreprise progresse et se développe, et en les respectant, car il peut aussi s’agir des contribuables dans le cas des administrations." dit plus haut CSR

      Comme si les travailleurs ne prenaient pas de risque en allant travailler !!!

       se faire exploiter comme du bétail avec des salaires indigents.
       se faire licencier sans pouvoir contester, selon la conjoncture ou la décision de sanction radicale pour activité syndicale et résistance au patronat de droit divin
       mal être au travail etc, etc ...

      (tout ceci constituant des atteintes aux droits de l’homme dont on ne parle pas)

      En réponse, voir les extraits importants de "LE CAPITAL FINANCIER" de R. HILFERDING (édit. de minuit) publiés par la Louve le 4 Avril 2008.

      http://bellaciao.org/fr/spip.php?article64316

      Dont voici quelques extraits en gras et en italique pour la "mise en bouche" :

      "La politique du capital financier signifie l’expansion la plus énergique et la recherche permanente de nouvelles sphères de placements et de nouveaux débouchés....."

      Certes la vie des petits entrepreneurs n’est pas un long fleuve tranquille face à la déesse aux 4 bras : "Marchandisation-Capitalisation-Financiarisation-Concurrence enragée", mais ils se retrouvent prisonniers de cette logique qui les condamne eux aussi, au nom du "démerdes-toi comme tu peux" et de la non moins fameuse "prise de risques" (emprunts et risque de faillite => Concurrence Individualiste oblige !! ...). à un comportement d’exploiteurs mettant en péril "la juste répartition des résultats" dont vous parlez en toute bonne foi, peut-être, sauf qu’elle est aveugle à la perversité de la logique de profits et au cadre corrupteur qui ne vous laissent que le choix de rogner sur la juste rétribution de la force de travail de vos salariés pour vous en sortir. Car,

      Que vous le vouliez ou non cher CSR, ce système économique du capital financier vous positionne comme couche opposée à la classe ouvrière (intérêts divergents), mais non à la grande industrie dont une grande partie des petites entreprises dépendent de plus en plus aujourd’hui et sont acculées au mimétisme d’exploitation impitoyable.

      Extraits : "Ce qui nous intéresse c’est le changement de structure apporté dans les petites entreprises industrielles et commerciales par le développement capitaliste moderne. Une grande partie d’entre-elles sont les succursales des grandes (directement ou indirectement) et par conséquent intéressées à leur extension....."

      "Une partie beaucoup plus grande encore des petites entreprises ne sont indépendantes qu’en apparence : en réalité elles sont tombées sous la dépendance directe du capital (Sombart) et devenues par là SERVES du capital (Otto Bauer)."

      "Elles constituent une couche en voie de disparition, de faible capacité de résistance et dénuée de toute capacité d’organisation, complètement dépendantes de grandes entreprises capitalistes, dont elles sont les agents. En font partie, par exemple la masse des petits cabaretiers (agents de vente de brasseries), propriétaires de magasins de chaussures (installés par une fabrique de chaussures), ébénistes et tailleurs etc, etc (Sombart - CAPITALISME MODERNE)."

      Donc : "ces couches de la population où la petite entreprise domine, ne voient leur salut que dans le développement plus rapide du capitalisme dont elles sont elles-mêmes le produit et qui élargissent le champ de leur activité."

      Résultat => : elles entrent en conflit de plus en plus violent avec la classe ouvrière dans la mesure où elles emploient des salariés, pendant que leur hostilité à l’égard du grand capital perd de son acuité.

      C’est plutôt ça la réalité.

      Maguy