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Un étudiant sans-papiers de Nanterre échappe à son expulsion !
Publie le dimanche 25 mai 2008 par Open-Publishing1 commentaire
Le 24 mai,
Communiqué de l’AGEN (Association générale des Etudiants de Nanterre)
Un étudiant sans-papiers de Nanterre échappe à son expulsion à une semaine des examens
Mamy Ramarojaona est un étudiant en master 1 de droit à Nanterre Paris X. Il vient d’échapper vendredi 23 mai à une expulsion programmée grâce à la mobilisation des passagers de son vol prévenus par une vingtaine d’étudiants et d’enseignants de Nanterre qui s’étaient rendus à Roissy.
Mamy est un étudiant malgache qui s’est retrouvé sans-papiers alors qu’il étudie depuis plusieurs années en France où il a rejoint sa famille. Sous le coup d’une OQTF (Obligation de quitter le territoire français),comme au moins 30 autres étudiants de Nanterre, il a été arrêté le 14 mai, placé en centre de rétention et vendredi il devait être expulsé par le vol Air France Paris-Roissy-Antananarivo de 10h15. Les passagers ont refusé d’embarquer et le commandant de bord a demandé que Mamy soit sorti de l’avion.
Convoqué samedi 24 mai à la 17ème chambre correctionnelle de Bobigny, il en est sorti libre. Une nouvelle audience pour fixer son sort se tiendra le 10 juillet.
La solidarité doit se poursuivre et s’amplifier ! Déjà des enseignants de l’université soutiennent les étudiants sans-papiers et déclarent "Nombreux sont les étudiants menacés de reconduite à la frontière bien qu’ils poursuivent sérieusement leurs études en France. Mamy va perdre une année d’étude. Quel est l’intérêt de telles actions pour la collectivité ?"
Nous appelons tous les étudiants à se rendre pour le 10 juillet à Bobigny.
Pour que la lutte des étudiants sans-papiers prenne de l’ampleur il faut actuellement surmonter deux obstacles.
Premier obstacle, l’attitude paternaliste de l’Unef qui s’était "chargée" du dossier de Mamy, ne le défendant que par ce qu’il le "mérite" au vu de ses résultats et qui n’a rien dit de son arrestation le 14 mai au prétexte de faire jouer des "relations". Le critère sarkozyste de mérite va à l’encontre du principe "français-étrangers, égalité des droits !" et exclut, comme c’est le cas en ce moment, des dossiers d’étudiants sans papiers menacés. D’autre part, la méthode des "relations" est inefficace et organise le silence autour des étudiants sans-papiers.
Deuxième obstacle, la direction de l’université qui n’a pas levé le petit doigt contre l’arrestation de Mamy pendant plus d’une semaine et qui en général refuse de soutenir sérieusement les étudiants sans-papiers.
Certes, la nouvelle présidente de l’université Paris-X Nanterre, Bernadette Madeuf, a écrit jeudi à la préfecture de Seine-Saint-Denis pour demander le report de l’expulsion d’un étudiant malgache afin de réexaminer son dossier. "J’ai été alertée sur le cas de cet étudiant qui doit être expulsé en principe demain (vendredi) matin. J’ai demandé à la préfecture de repousser cette expulsion pour qu’on puisse rediscuter du dossier", a expliqué Mme Madeuf à l’AFP."La rapidité d’exécution de ce jugement me parait précipitée, d’autant plus que cet étudiant a suffisamment avancé dans ses études", a-t-elle ajouté, précisant que les examens ont lieu dans quinze jours.De son côté, la direction de l’UFR de droit avait manifesté leur soutien par un communiqué intitulé "Reconduisez-les à l’université" mais celui-ci date de vendredi soit le jour même de l’expulsion ! Certains viendront se satisfaire de ces belles déclarations, un son de cloche en apparence si différent de ce que pratiquait Olivier Audéoud, ancien président de l’Université.
Pourtant ni les expulsions, ni le fonctionnement de la fabrique de sans-papiers, ni le pseudo critère du mérite ne sont remis en cause
En fait, la direction de l’université laisse croire qu’elle n’est en rien responsable de la situation des étudiants sans-papiers. Pourtant lors d’une rencontre entre le CSP 92 (collectif des sans-papiers) et le secrétaire général de la préfecture de Nanterre, ce dernier a affirmé que la fac était "corresponsable " de la situation des étudiants sans-papiers. Selon lui, sur présentation d’une lettre sérieuse de soutien, leur situation pouvait être régularisée. Or, le sécrétaire général a fait savoir au CSP 92 qu’il n’avait pas reçu ces lettres de l’université. Il faut dire que la direction universitaire de Nanterre s’est débarrassée du problème en le confiant à...Jean-Luc Guinot, responsable sécurité, chef des vigiles. Tout un programme !
Ces deux obstacles ne pourront être surmontés que par l’affirmation autonome des étudiants sans-papiers en lutte (sans que les soutiens décident à leur place) et par le renforcement de la solidarité.
Pour la régularisation de tous les sans-papiers !
A bas l’apartheid universitaire !
Français-étrangers : égalité des droits !
AGEN
Association Générale des Etudiants de Nanterre
http://agen-nanterre.over-blog.com/
agenparis10@hotmail.com
Messages
1. Un étudiant sans-papiers de Nanterre échappe à son expulsion !, 25 mai 2008, 13:44
L’attitude de l’UNEF de nanterre est bien plus cynique que celà. Le cas de Mamy était signalé a la direction nationale de ce "syndicat" depuis le mois de janvier, date a laquelle Jean Baptiste Prevost (son président) avait envoyé une lettre au préfet de l’essonne. Malheureusement, le manque de sérieux (et la volonté politique de maintenir la cause des sans papiers sous la férule de ma majorité -proche du Ps- de ce "syndicat") a fait que les militants sincères de nanterre n’ont pu organiser la résistance qu’au dernier moment, alors que Mamy croupissait au centre de rétention depuis plusieurs jours.
Irresponsables, les militants de base de ce pseudo-psyndicat doivent dénoncer cette attitude qui prend les étudiants sans papiers en otage de gueguerre de tendances et les privent d’un recours collectif efficace.
ps : la porte parole de l’UNEF (dont les journaux répètent en boucle le nom) n’était, dans l’aéroport qu’une spectatrice inefficace !
Ridicule : on ne joue pas avec l’avenir des gens que l’on défend !