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En ce jour international de la Poésie proclamé par l’UNESCO, il nous a paru important de rendre hommage à deux figures incontournables du monde des lettres que sont Aragon et Eluard.
Leur talent, leurs convictions, leurs idéaux forcent le respect.
Parce que l’émancipation, par l’Art et la culture est depuis toujours au cœur du projet communiste, voici quelques poèmes engagés de ces grands communistes, qui évoquent la Résistance, la solidarité de classe par l’hommage rendu aux FTP MOI salis par les nazis, et la soif de liberté.
L.P.
de LOUIS ARAGON in « La Diane Française » 1944
Du Poète à son Parti
Mon parti m’a rendu mes yeux et ma mémoireJe ne savais plus rien de ce qu’un enfant saitQue mon sang fût si rouge et mon coeur fût françaisJe savais seulement que la nuit était noireMon parti m’a rendu mes yeux et ma mémoireMon parti m’a rendu le sens de l’épopéeJe vois Jeanne filer Roland sonne le corC’est le temps des héros qui renaît au VercorsLes plus simples des mots font le bruit des épéesMon parti m’a rendu le sens de l’épopéeMon parti m’a rendu les couleurs de la FranceMon parti mon parti merci de tes leçonsEt depuis ce temps-là tout me vient en chansonsLa colère et l’amour la joie et la souffranceMon parti m’a rendu les couleurs de la France

Liberté de Paul Eluard in "Poésie et vérité" 1942
Liberté
Sur mes cahiers d’écolierSur mon pupitre et les arbresSur le sable sur la neigeJ’écris ton nomSur toutes les pages luesSur toutes les pages blanchesPierre sang papier ou cendreJ’écris ton nomSur les images doréesSur les armes des guerriersSur la couronne des roisJ’écris ton nomSur la jungle et le désertSur les nids sur les genêtsSur l’écho de mon enfanceJ’écris ton nomSur les merveilles des nuitsSur le pain blanc des journéesSur les saisons fiancéesJ’écris ton nomSur tous mes chiffons d’azurSur l’étang soleil moisiSur le lac lune vivanteJ’écris ton nomSur les champs sur l’horizonSur les ailes des oiseauxEt sur le moulin des ombresJ’écris ton nomSur chaque bouffée d’auroreSur la mer sur les bateauxSur la montagne démenteJ’écris ton nomSur la mousse des nuagesSur les sueurs de l’orageSur la pluie épaisse et fadeJ’écris ton nomSur la vitre des surprisesSur les lèvres attentivesBien au-dessus du silenceJ’écris ton nomSur mes refuges détruitsSur mes phares écroulésSur les murs de mon ennuiJ’écris ton nomSur l’absence sans désirsSur la solitude nueSur les marches de la mortJ’écris ton nomSur la santé revenueSur le risque disparuSur l’espoir sans souvenirJ’écris ton nomEt par le pouvoir d’un motJe recommence ma vieJe suis né pour te connaîtrePour te nommer
de Louis Aragon (1955) in « Roman inachevé »
Strophes pour se souvenir (L’affiche rouge)
Vous n’avez réclamé ni gloire ni les larmesNi l’orgue ni la prière aux agonisantsOnze ans déjà que cela passe vite onze ansVous vous étiez servis simplement de vos armesLa mort n’éblouit pas les yeux des PartisansVous aviez vos portraits sur les murs de nos villesNoirs de barbe et de nuit hirsutes menaçantsL’affiche qui semblait une tache de sangParce qu’à prononcer vos noms sont difficilesY cherchait un effet de peur sur les passantsNul ne semblait vous voir Français de préférenceLes gens allaient sans yeux pour vous le jour durantMais à l’heure du couvre-feu des doigts errantsAvaient écrit sous vos photos MORTS POUR LA FRANCEEt les mornes matins en étaient différentsTout avait la couleur uniforme du givreA la fin février pour vos derniers momentsEt c’est alors que l’un de vous dit calmementBonheur à tous Bonheur à ceux qui vont survivreJe meurs sans haine en moi pour le peuple allemandAdieu la peine et le plaisir Adieu les rosesAdieu la vie adieu la lumière et le ventMarie-toi sois heureuse et pense à moi souventToi qui vas demeurer dans la beauté des chosesQuand tout sera fini plus tard en ErivanUn grand soleil d’hiver éclaire la collineQue la nature est belle et que le coeur me fendLa justice viendra sur nos pas triomphantsMa Mélinée ô mon amour mon orphelineEt je te dis de vivre et d’avoir un enfantIls étaient vingt et trois quand les fusils fleurirentVingt et trois qui donnaient le coeur avant le tempsVingt et trois étrangers et nos frères pourtantVingt et trois amoureux de vivre à en mourirVingt et trois qui criaient la France en s’abattant

-Billet original : http://mjcf13.gauchepopulaire.fr/in...
-Billet antifasciste : http://mjcf13.gauchepopulaire.fr/in...
-Sur le blog des Jeunes et Etudiants Communistes des Bouches du Rhône : http://mjcf13.gauchepopulaire.fr/in...
Messages
1. Un peu de poèsie !, 22 mars 2007, 16:32
C’était autrefois, quand les cocos entraient en résistance et contre les lois iniques , maintenant celui qui fout en l’air sa carriere professionnelles et l’avenie de ses enfants en militant sans être un élu, le staff senat, conseiller regionnaux ou autre petit bourgeois élu sous la bannière pc
en a rien a foutre de celui qui n’a pas les moyens d’internet.
Le temps passe quand même pour tout le monde, et la terre continue de tourner avec ou sans nous ;
Qu’aurons nous fait d’autre que de la sucer telles des tiques sur le dos d’un chien ?
1. Un peu de poèsie !, 22 mars 2007, 22:51
je ne comprends pa s le sens de ce message !pourrait-on m’expliquer je dois être un peu débile
2. Un peu de poèsie !, 24 mars 2007, 08:54
ARAGON et ELUARD ! La belle affaire ! Le beau duo ! Les poètes du Parti qui n’en sont jamais partis. Des staliniens purs souches qui non seulement ont renié leur engagement de jeunesse (l’époque surréaliste) mais de plus ont infecté la poésie en la qualifiant de militante ! Rien de plus mauvais que les poèmes engagés. Deux belles ordures à oublier.
Vive Péret et "Le déshonneur des poètes" qui fut une cinglante réponse au texte d’Eluard "L’honneur des poètes" !!
1. Un peu de poèsie !, 24 mars 2007, 09:51
Voilà ce qui arrive quand on veut regarder les plus grands de ses contemporains par le petit bout de sa lorgnette anti-communiste : on ne voit que le trou de son cul !
Francis G
2. Un peu de poèsie !, 24 mars 2007, 10:12
Faut il être stupide et inculte pour écrire cela....
Vous ètes un tout petit crétin, un foutriquet.
Jips
3. Un peu de poèsie !, 24 mars 2007, 11:22
aragon sur le tard en viendra à mesurer ses "aveuglements" ses soutiens honteux,ses silences coupables,c’est bien le moins.
D’autres poetes avaient vu depuis longtemps l’horreur stalinienne.
Je prefere l’aragon pote de breton ,sa jeunesse flamboyante,sa periode surrealiste.
Oui grand écrivain assez classique avecl’âge.
MAIS...... ;je ne pourrais jamais passer sous silence ses compromissions avec le stalinisme.
on cte l’affiche rouge certes et c’est sublime ,mais n’oublions pas les odes à thorez:il revient...
ha la nullité et la honte !
Allez je remets l’affiche rouge,sur le phono Avec Ferré l’anarchiste..c’est trop beau.
4. ffcih"e Rouge, 24 mars 2007, 11:32
Oui remettez l’affiche rouge. et réflechissez. Prenez du la hauteur. ne jugez pas avec 50 de recul, c’est trop facile. Remettez le dans son époque.
Et puis, vouloir réduire l’oeuvre d’Aragon à ses écrits politiques est un "crime culturel" ! L’auteur d’Aurélien est multi forme lui qui a su sans autre pareil dire comment vivent les Hommes de toutes conditions.
Quelle tristesse d’une époque qui crache sur Aragon et Eluard alors que ses figures intellectuelles les plus en cours sont les nains, BHL, Onfray, Glusksmann, etc ....
Jips
5. Un peu de poèsie !, 24 mars 2007, 18:10
Je partage entièrement votre analyse. L’Aragon du "Paysan de Paris" quel éclat ! Ensuite, il fut l’incarnation de sa Moscou la gâteuse…
3. Un peu de poèsie !, 24 mars 2007, 23:35
quelqu’un pourrait me dire pourquoi l’affiche présente que 10 condamné alors que la chanson en évoque 23 ??? réponder assez vite svp c urgent
merci d’avance