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Un président pour l’Italie, un calendrier pour Prodi
Publie le samedi 13 mai 2006 par Open-Publishingde Paul Falzon
Politique . L’élection de l’ex-communiste Giorgio Napolitano comme nouveau chef de l’État permet enfin au futur premier ministre d’envisager la formation rapide de son gouvernement.
Un mois après les législatives, le marathon électoral italien a pris fin hier avec la nomination du nouveau président de la République. Le sénateur Giorgio Napolitano a été désigné chef de l’État par le collège de 1 010 grands électeurs qui tentaient de se mettre d’accord depuis lundi. L’ancien dirigeant du Parti communiste italien, dont la personnalité aura été jusqu’au bout contestée par la droite, a recueilli 543 voix, soit le soutien des 541 représentants de la majorité de centre gauche et de deux autres grands électeurs. Quasiment aucun membre de l’opposition n’aura porté sa voix sur Napolitano, alors que des centristes de l’UDC laissaient entendre qu’ils étaient prêts à voter pour lui. Silvio Berlusconi a donc provisoirement réussi à polariser le débat politique de façon radicale, dans le droit fil des législatives où il n’a cessé de dresser ses électeurs contre la coalition de Romano Prodi et de crier au danger d’une « dictature » des ex-communistes.
« La gauche occupe toutes les charges institutionnelles », a fait mine de regretter le premier ministre sortant. « Il Cavaliere » a cependant « salué » la victoire de Giorgio Napolitano et espéré « qu’il accomplira sa mission avec impartialité ». Ses alliés ont réagi de façon plus positive, à l’image du chef de groupe de l’Alliance nationale, Ignazio La Russa, pour qui la « personne » de Napolitano n’est pas contestable. Une façon de dire que le parcours du chef de l’État au sein du PCI n’était pas un problème, et, partant, de prendre ses distances avec le discours alarmiste de Silvio Berlusconi et de la Ligue du Nord. Il sera intéressant de suivre l’attitude de l’AN et de l’UDC dans les prochaines semaines pour voir si ces deux formations accentuent leur stratégie de « modération » destinée à capter l’électorat centriste et à isoler Silvio Berlusconi.
À gauche, c’est le soulagement
L’élection du président signifie que le gouvernement pourra être investi dans moins d’une semaine, après un vote de confiance des sénateurs puis des députés. - Romano Prodi a espéré entrer en fonction « d’ici mardi ». Il a aussi souligné que, malgré la difficulté de trouver un candidat consensuel pour la présidence, « la majorité est restée unie ». La fragilité de la coalition au pouvoir ne semble pas effrayer l’ancien président de la Commission européenne qui semble avoir trouvé l’équilibre nécessaire dans son futur gouvernement. Il a indiqué hier qu’il souhaitait faire entrer dans son équipe le président des Démocrates de gauche (DS), Massimo d’Alema. Le forfait de d’Alema, suite à un veto de la droite, avait permis à la gauche de se mettre d’accord sur la personnalité plus consensuelle de Giorgio Napolitano.