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Un rappeur réunionnais chante sa douleur. Lâché par tous, il sera bientôt dans la toumente judiciare

Publie le mardi 9 janvier 2007 par Open-Publishing
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RAP CONTRE LES POLICIERS PORTOIS

La BAC verbalement attaquée

Consternation au commissariat du Port. Une chanson RAP met directement en cause les fonctionnaires de police, et particulièrement la brigade anti-criminalité. Le Syndicat général de la Police - Force Ouvrière dénonce les insultes et menaces proférées dans la chanson.

SOCIÉTÉ

“Fait bour la BAC” fait le tour de la ville du Port, alors que la Police s’inquiète des conséquences certaines des propos tenus dans cette chanson. « La BAC i fé lé sérié, mais ça zot i conné pas dann Port na guerriers. Mon vie bana i essay pou contrôler, mais quand jeunesse va péter, lo bann volaille va fé pitié », entend-on dans le refrain. Véritable déclaration de guerre, cette chanson n’a en effet rien de rassurant. D’ailleurs, c’est une première. Jamais une chanson n’aura été aussi agressive, appelant à l’émeute contre les forces de l’ordre. Les auteurs de ce texte se préservent par l’anonymat, mais dans les rues du Port la chanson circule, et serait même diffusée via Internet.

Pour Thierry Flahaut, responsable du SGP-FO, il importe que la hiérarchie de la police nationale dépose plainte, et diligente une enquête dans les plus brefs délais. La hiérarchie ne s’est d’ailleurs pas fait attendre. Une plainte a en effet été déposée par le commissaire central François Perrault. A la préfecture, représentant du parquet et commissaire central se sont réunis autour du préfet. L’enquête a été confiée aux enquêteurs du commissariat du Port, avec le soutien de la sûreté urbaine départementale de Malartic, pour débusquer le ou les auteurs de ce RAP. Affaire à suivre.

Bbj

La chanson incriminée ...

Témoignages publie le texte incriminée, pas pour publicité, mais pour que vous vous fassiez votre idée sur cette consternante déclaration de guerre contre les policiers du Port, et particulièrement contre la BAC portoise.

La création artistique ne peut se prévaloir d’aucun mérite si elle confond rébellion et irresponsabilité, provocation gratuite et incitation à la haine.

La bac i déconne

Ça c’est un morceau spécialement pou bana même ça,

Le chien crévé
 
La bac i mérité ganyé coup de claque,
Un de ces quat’ nou va fé pèt zot Rav4
Nou va mett à zot à quat’ pattes
In matraque dan la chat’
Parce que band steack la, c’est band moukate
Dans la cour bana i fil pa les gars
Quand zot i passe, bana i rod pour claque les gars
Zot i en profite bien band gâteurs
Zot tout l’emprofiteur, un jour zot va rèt à terre
 
La bac i fé lé sérié
Mais ça zot i conné pas dann Port na guerriers.
Mon vié bana i essay contrôler,
mais quand jeunesse va péter, lo band volaille va fé pitié
 
bana i croit que zot lé intouchable
bana i calcul que lé gars lé pas capable
attention un jour la jeunesse va bloquer
tout le temps mon band dalon dan la cour se font menotter
si zot i arrêt pas déconné, nou va passe à l’attaque
dessi zot loto nou va bèze coup d’cap
deux trois coups d’cocktail molotov sans hésiter
après zot va respecter
 
zot i fé lo z’hommes, mais fé lo z’hommes jusqu’à la fin
oublie pas les gars dann port lé malin
zot i aime tabasse band jeunes gars pou rien
dann cachot zot i prend lé gars pou lochien
la loi na point respect pou domoun
pou ça mêm mêm, que les jeunes nana la rage dans les veines
c’est bana mêm qui sème les problèmes
rod pas pou quoué, les gars dans mon ville lé en graine
 
band chien crévé arrêtent fatigue la tête domoun
avec zot PV i fé chier
laisse les gars apprécier
arrêt mailler avec zot fouille ou contrôle papiers
avec zot flashball, zot i fé le guerrier
mais en fin de comptenn zot sé in band gars n’importe quoué
au lieu de protégern zot i fé que enrager
quand nout tête va bloquer, nous va pousse à casser
 
yes man, spécialement dédicacé pour la BAC
lo Port lé chaud, les gars lé enragé
la BAC i déconne si lé gars
mais nous laissera pas nous band complice à terre

http://www.temoignages.re/article.p...


Le piège...

LIBRES PROPOS

J’ai tenu, samedi matin dès la première heure de la matinée, à remettre à Madame le Commissaire de Police du Port, avec copie à Monsieur le Directeur départemental de la Sécurité Publique, la lettre suivante.

« Je viens de prendre connaissance de l’existence d’un CD dont les paroles ne peuvent susciter que la réprobation de l’immense majorité de la population.
Parce que je n’ignore pas les conditions parfois difficiles dans lesquelles les agents de la Police Nationale ont à exercer leurs missions de maintien de l’ordre public, parce que je sais aussi que votre hiérarchie n’hésite pas à sanctionner ceux des siens qui outrepasseraient leur rôle, je tiens à faire part de mon soutien à l’ensemble de ceux qui ont été choqués par la violence des propos rapportés.

La population réunionnaise apprécie de pouvoir vivre dans un État de droit, avec ses imperfections qu’il nous faut ensemble corriger. Elle ne saurait se reconnaître dans certaines positions qui toujours pèseront sur la tranquillité des plus pauvres.
En vous demandant de bien vouloir exprimer mon soutien à vos agents et à leurs syndicats, je vous prie de croire, Madame le Commissaire, en ma parfaite considération ».

Ceci dit, je ne tomberai pas dans le piège que certains, inconsciemment ou pas, montent et aiment bien monter sur l’image qu’ils voudraient que l’opinion publique retienne “des” jeunes du Port.

Les jeunes du Port sont dans leur majorité soucieux de solidarité vraie, d’engagements civiques. Et ils le prouvent. Ils participent à la vie sportive et culturelle, à de multiples activités sociales, dans la société civile ou religieuse.
Ils aiment leur ville et détestent que, comme partout ailleurs mais pas plus, certains contribuent à en donner une image négative.

Et les familles réunionnaises, qu’elles soient du Port, de Saint-Denis, du Tampon, de Saint-Louis, de Saint-Benoît, de Saint-Joseph, de Saint-Paul, des Avirons ou d’ailleurs encore, n’ont comme recours que la Police et la Justice quand elles se sentent menacées. Même si elles savent que cette Police et cette Justice manquent de moyens et souffrent des imperfections qui sont le propre de tout ce qui est l’œuvre des hommes et des femmes.

Il est heureux que - selon ce qui m’a été rapporté - un des auteurs des paroles incriminées ait publiquement dit qu’il ne visait pas finalement à véhiculer un message de haine. Les mots auraient donc dépassé la pensée. Dont acte...

Raymond Lauret

http://www.temoignages.re/article.p...

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