Accueil > "Un travail de refondation"
Marc Lazar, vous êtes historien des partis communistes.
Le week-end des 21-22 avril a marqué en France et en Italie une étape dans leur effacement : Marie-George Buffet a obtenu un score de 1,93 % à l’élection présidentielle et le congrès des Démocrates de gauche (DS), issus du Parti communiste italien (PCI), a décidé la fusion avec les centristes de La Marguerite dans un Parti démocrate. Comment analysez-vous ces événements ?
Les deux trajectoires sont différentes. Le PCI a renoncé au communisme en 1991 et s’est transformé en un parti social-démocrate, laissant à sa gauche un parti communiste maintenu, Rifondazione comunista, qui oscille entre 5 % et 7,5 % des suffrages.
De son côté, le Parti communiste français (PCF) se réduit comme peau de chagrin, mais en maintenant envers et contre tout son identité communiste. L’histoire joue un rôle. Le PCI et le PCF ont été dans l’après-guerre les deux plus grands partis communistes du monde occidental. Le PCF, qui recueille son plus fort pourcentage des voix en 1946 (28,6 %), s’est toujours pensé comme davantage fidèle à l’Union soviétique et à une vision ouvriériste de la société. Le PCI, dès 1956, a cherché à prendre de l’autonomie à l’égard de Moscou, à assouplir ses règles de fonctionnement et à s’ouvrir à d’autres catégories sociales. Ce qui lui a permis de culminer à 34,4 % des voix en 1976.
Pourquoi des réactions aussi opposées ?
Les différences sont liées aux réalités politiques, économiques et sociales des deux pays et aux choix délibérés des directions. Les anciens communistes italiens ont entrepris un travail de refondation de leur culture politique autour de la notion de réformisme. Ils n’ont pas hésité à étudier les propositions du SPD allemand et du Labour britannique et à les adapter aux réalités italiennes. C’était impensable à l’intérieur du PCF, resté accroché à la culture révolutionnaire et à la radicalité. Cet antiréformisme, qui remonte pour une part à la Révolution française, se retrouve dans les partis trotskistes et certains courants du Parti socialiste.
La gauche française a du mal à penser une culture réformiste et à lui donner une légitimité. Cela dit, l’accouchement du Parti démocrate italien se fait dans la douleur. Il y a des défections. Sur des questions comme la laïcité ou la reconnaissance des couples homosexuels, il est difficile de trouver l’équilibre entre les sensibilités de gauche et démocrates-chrétiennes. Le regroupement repose sur un constat, celui que les DS et La Marguerite recueillent plus de voix ensemble que séparément ; et sur une hantise, celle de voir se reconstituer un centre autonome, avec les anciennes composantes de la Démocratie chrétienne.
Messages
1. "Un travail de refondation", 4 mai 2007, 22:40
je crois que la solution est de rassembler ce qui est a gauche du ps, car nos differences dans un seul parti ou nous combattons ensemble est possible, mais ne devenons pas social-democrate, salut anar votant et encarte Die linke, jean francois dieux stuttgart