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Une bonne nouvelle

Publie le samedi 3 mars 2007 par Open-Publishing
7 commentaires

Celeste

Dans l’actualité les bonnes nouvelles sont rares, que dis-je, rarissimes, c’est pourquoi je ne voulais pas passer sous silence le fragile rayon d’espérance lu le 1 mars dans la presse.

Le groupe pharmaceutique Sanofi-Aventis et la fondation DNDi (Drugs for Neglected Deseases initiative) lance l’ASAQ, un nouveau médicament contre le paludisme. Non breveté, ce qui permet un prix très bas, il sera accessible aux populations les plus pauvres.

Les principaux contributeurs ont été Médecins sans frontières, l’Institut Pasteur, l’Union Européenne, l’Agence française de développement et d’autres financeurs publics.

Autrement dit, il semblerait qu’un large consensus au sein du monde occidental se soit mobilisé pour une cause humanitaire essentielle, la lutte contre la malaria.

Le geste est d’autant plus appréciable que la maladie ne sévit pas dans nos contrées mais sur les continents les plus pauvres, là où les conditions sanitaires ne permettent pas de se protéger.

Les chiffres sont effrayants, toutes les 30 secondes, un enfant africain meurt du paludisme. Chaque année, 350 à 500 millions de cas apparaissent dans le monde et plus d’un million de personnes sont tuées par la maladie.

La malaria, transmise par une piqure de moustique et contre laquelle aucun vaccin n’existe à ce jour, est en pleine recrudescence, elle touche particulièrement les plus faibles parmi les plus pauvres : les enfants en bas âge, les femmes enceintes, les personnes âgées.

Ce fléau, qui décime des familles entières, n’a jamais attiré les lumières des médias.
Maladie de pauvres.
Maladie d’anonymes.

Le touriste qui traverse des régions infectées se protège en faisant une prophylaxie préventive, ou, tout simplement, en s’enduisant d’insecticide et en dormant sous une moustiquaire. Mais même ces mesures simples sont inaccessibles à beaucoup de -populations.
Achète-t-on une moustiquaire quand l’argent manque pour se nourrir ?

Il convient quand même de relativiser la bonne nouvelle.
L’ASAQ existe et son efficacité a été prouvée. Le prix d’un traitement complet sera de moins d’1 dollar pour un adulte et de 0,50 dollar pour un enfant.

Mais - pourquoi faut-il qu’il y ait toujours un mais ? – l’opération ne sera pas financièrement rentable, et il est peu probable qu’une firme pharmaceutique accepte de financer des essais cliniques sur une molécule dont elle n’aura pas le monopole de production. Les ONG et les universités devront donc prendre le relais.

Le médicament sera proposé à prix coûtant aux structures publiques des pays touchés, aux institutions internationales, aux ONG et aux pharmacies adhérant aux programmes d’accès aux antipaludiques de Sanofi-Aventis.

Certes, un énorme travail reste à accomplir au niveau des conditions sanitaires, mais, pour la première fois, grâce à une mobilisation de plus en plus forte des consciences, un médicament créé pour soigner les plus pauvres a vu le jour.

Ce n’est pas un hasard, et, moi qui suis d’un tempérament optimiste, j’y vois un signe de solidarité, d’humanité.

Non pas que les firmes pharmaceutiques soient devenues philanthropes, elles sont avant tout des entreprises, des multinationales soucieuses de vendre leurs produits, de ce côté-là, il faudrait être bien naïf pour leur attribuer des sentiments humanitaires.

Non, ce qui a changé, c’est le poids du peuple occidental.
Toutes nos voix.
Tous nos écrits
Toutes nos pétitions.
Les mouvements altermondialistes.
Les manifestations.
Les blogs.
Tout ce qui bouge
Remue, pense aux autres.

Et finalement, ça nous donne un sacré pouvoir.
Celui de perfectionner le monde.

Il faut y croire, ne plus courber le front devant ceux qui s’imaginent contrôler la planète.
Tous ensemble, les humbles, les petits, les oubliés ont un pouvoir énorme, celui du peuple.

Puisse ce premier pas être suivi de beaucoup d’autres.

http://celestissima.blog.20minutes.fr

Messages

  • Je partage completement ton optimisme pour au moins deux raisons

    Premierement parceque l’optimisme est le pouvoir des humbles

    deuxiemement parceque je suis convaincu que la vie n’est pas ausi pourrie que certains veulent nous la soumettre et nous contraidre a la vivre mal

    Je rajouterais une troisieme raison ; une bonne campagne avec des militants motivés peut tout changer

    TOUT CA EMPECHE CEUX QUI VEULENT NOUS ASSSOUVIR D’ETRE AUSSI A L’AISE DANS LEUR BASKETS QU’ILS LE PRETENDENT

    louis coconuts

  • Bonne bonne bonne bonne bonne nouvelle !
    Léa.

  • Oui, c’est une bonne nouvelle, indéniablement.

    Je réagis surtout afin de souligner que les titres de la presses font pour la plupart la part belle à SANOFI.

    "Le groupe pharmaceutique Sanofi-Aventis et la fondation DNDi comercialisent un nouveau médicament" voilà comment est décrite la nouvelle : la presse reprend mot pour mot le communiqué de presse de ce groupe pharmaceutique, alors qu’il n’intervient que dans la PRODUCTION du médicament, jamais dans sa conception, encore moins pour l’appel des fonds que l’on ne doit qu’à MSF.

    Dans mon souvenir (article du monde Diplo ou du monde, je ne sais plus) c’est le fruit d’un gros gros gros travail de partenariat entre l’industrie (certes) mais aussi les fondations charitatives et des instances internationales (OMS je crois)

    D’accord avec l’article : C’est une belle opération de com pour SANOFI et peut-etre même un bon plan économiquement parlant.

    Claudio Matzke