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Une photo de Fidel au cœur de Bratislava
Publie le lundi 27 novembre 2006 par Open-Publishing1 commentaire
Les Pays-Bas et leur 16.6%, l’ Equateur qui bascule, le monde bouge ... et nous on s’étripe pour le nom DU candidat.
PENDANT 36 jours, tous les passants qui circulaient sur l’avenue L. Svobodu, qui longe une des rives du Danube, à Bratislava, la capitale de la République slovaque, ont pu voir un immense panneau avec une photo du Président cubain Fidel Castro.
Sur ce panneau publicitaire, situé à deux mètres de hauteur, on pouvait lire clairement une inscription en slovaque située dans la partie supérieure, qui disait : « Nous aussi, Slovaques, félicitons Fidel pour son anniversaire. »
Cette publicité a largement été commentée dans les médias locaux, à cause de son caractère inusité, et elle a suscité la controverse.
Le photoreporter Andrej Palacko, un citoyen slovaque, est l’auteur de ce projet photographique intitulé « Fidel, la personnalité du siècle ». Ce panneau a donc été installé dans le courant du mois de juillet et l’intention était de féliciter Fidel, au nom des Slovaques, pour son quatre-vingtième anniversaire, le 13 août. « J’ai tenu à installer ce panneau parce que je considère le leader cubain comme une personnalité politique immense et un excellent chef d’État, et cela vaut pour le siècle dernier comme pour les années actuelles », a précisé le photographe.
La photo du leader de la plus importante île des Antilles a été prise par Palacko lui-même lors des célébrations du Premier mai de cette année sur la Place de la Révolution à La Havane, où il avait été invité en tant que membre du Comité d’amitié Slovaquie-Cuba.
Les habitants de Bratislava se sont donc réveillés, ce 26 juillet 2006, avec la photo de Fidel affichée sur une des avenues les plus passantes de la ville. La nouvelle a fait accourir de nombreux citoyens, certains étaient contents, d’autres, moins.
« Ce fut un geste mûrement réfléchi. J’ai voulu ainsi susciter un débat ici, en Slovaquie, sur Cuba », a déclaré Palacko à Granma international ainsi qu’à tous les autres médias qui l’ont questionné à ce propos. « Ici, en Slovaquie, depuis 20 ans, il y a un blocus total à propos de cette île merveilleuse. On ne sait rien du processus révolutionnaire en cours. Personne, en Slovaquie, ne connaît les progrès, les percées et le développement de cette nation souveraine et indépendante qui lutte depuis plus de 45 ans contre le blocus économique, financier et commercial le plus honni qu’ait connu l’histoire de l’humanité », a-t-il ajouté.
« Contrairement à ce que certains médias ont pu affirmer avec tant d’empressement, comme les chaînes télé TA3 et Marikza, ce panneau n’a rien à voir avec la maladie de Fidel. Le panneau a été conçu et installé publiquement bien avant que Fidel annonce, dans une lettre publique, sa maladie », a révélé Palacko qui a visité l’île cubaine pour la deuxième fois cette année. Il voulait à cette occasion remettre à Fidel ainsi qu’à d’autres personnalités cubaines un livre de photos réalisé dans le cadre de son projet « Fidel, la personnalité du siècle ». Ces photos ont été prises lors de son premier séjour à Cuba.
Selon Vladimir Demmer, le secrétaire du Comité d’amitié Slovaquie-Cuba, « les jeunes posent beaucoup de questions à propos de Cuba et ils ont donc commencé à se questionner. Notre comité compte près de 600 membres, majoritairement des jeunes. »
« Cet événement a suscité une grande polémique à Bratislava, a souligné Palacko, avec un sourire d’enfant. C’est la première fois en cinquante ans qu’un phénomène d’une telle ampleur se produit. Mais cette réaction est bénéfique. On se met à discuter entre nous. Même si on n’est pas tous d’accord et que surgissent des points de vue antagoniques, le rideau va enfin tomber et on finira par découvrir la réalité. »
En Slovaquie, selon Palacko, l’État ne dispose que de trois médecins pour soigner une population de près de 600 000 habitants. Le système de santé national repose donc entre les mains des cliniques privées, et leurs tarifs sont extrêmement élevés.
Comme de nombreux autres Slovaques, Palacko a lui-même été victime de la privatisation des soins de santé, alors que la société avait connu auparavant la socialisation de tous les services publics. Il a bien failli perdre sa mère. Celle-ci avait besoin de traitements d’hémodialyse intenses mais n’avait pas les moyens de se les payer. Palacko a dû travailler fort et redoubler d’efforts pour acquérir et installer chez lui l’équipement nécessaire, qu’il met désormais au service de ceux qui en ont besoin. Cela a coûté trois millions de couronnes slovaques, soit 100 000 dollars ou 80 412 Euros. Mais cette pratique a suscité la colère du gouvernement qui a tenté de fermer cette clinique et a menacé les médecins qui participaient à ce projet de leur couper les vivres. « Les polycliniques d’hémodialyse constituent une source de revenus très lucrative, ajoute Palacko, les neurologues qui travaillent dans ces cliniques privées gagnent beaucoup d’argent. Aussi n’osent-ils pas contredire ceux qui fixent les règles du jeu. »
À la fin de l’entrevue, Palacko nous révèle un souvenir qu’il garde précieusement en mémoire : à l’âge de 12 ans, en ce jour mémorable de 1962 alors que le chef d’État cubain visitait le monument au soldat inconnu lors d’une visite dans l’ex-république socialiste de Tchécoslovaquie, il avait reçu un autographe des mains de Fidel.
Messages
1. > Une photo de Fidel au cœur de Bratislava, 27 novembre 2006, 10:32
Oui companero JP c’est triste.
Mais force est de constater, pour qui soutient les peuples en lutte, que le nom du candidat n’est pas anodin : je ne voterai pas pour quelqu’un, comme Autain qui interrogée sur Cuba par Jean-Michel Apathie, ne peut que bredouiller sur "le manque de liberté" et de démocratie à Cuba. Et pensant ne pas avoir été assez claire elle enfonce le clou dans son blog : "à la question "Castro : révolutionnaire ou dictateur", aucune réponse sérieuse ne saurait tenir en quatre mots. Alors, à question simpliste et pour éviter toute mauvaise interprétation, voici ma réponse simpliste : "révolutionnaire puis dictateur". Effectivement, les dérives anti-démocratiques des révolutions qui à travers le monde se sont réclamées du "socialisme réél" nous interrogent toutes et tous, et particulièrement dans la gauche anti-libérale".
Jips