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Unité et respect de la démocratie !

Publie le dimanche 10 juillet 2005 par Open-Publishing
1 commentaire

La victoire du « non » de gauche, le 29 mai, doit donner tous ses fruits : l’extraordinaire élan unitaire qui en a été la caractéristique sur le terrain, dans toute la France, doit se retrouver, à l’intérieur et entre les partis, les syndicats, les associations, les comités qui ont permis le succès pro européen, social, antilibéral, de ce « non »

Cela implique de mener deux combats de front :

 Le premier en défense, pied à pied, du sens progressiste de ce « Non », car, comme avant le 29 mai, les ouiiiistes continuent de le nier, de le caricaturer, de le dénaturer. Ce n’est pas un « non » jetable, mais un « non » durable.
 Le second consiste à traduire la force de ce « non » unitaire en une triple unité : unité de la gauche sans exclusive, unité des socialistes autour du message du 29 mai, unité des socialistes de gauche pour peser en ce sens. La victoire contre la droite, contre Chirac-Villepin-Sarkozy, est désormais possible si la gauche réussit à se réunifier autour des motivations du « non ». Beaucoup de partisans du “oui de gauche” le comprennent dorénavant, honnétement, aprés coup.

Mais nous devons d’abord défendre l’importance de la victoire : 75 % du salariat, et 75 % de la gauche ont voté « non ». C’est un « non » de classe sans équivoque. Pour la première fois depuis plus de 20 ans les thèmes de l’extrême droite xénophobe et nationaliste ont reculé : ce sont les thèmes de la gauche, ceux de l’Europe sociale, qui ont dominé.

Et nous autres, socialistes, y sommes pour beaucoup car, au cœur du non de gauche, il y a eu une majorité de « non socialiste » : 59 % de l’électorat socialiste a voté « non ».

Il y a pas « photo » possible entre le vote désormais discutable du Ps le 1er décembre, « en interne », et le vote indiscutable en « externe » : si jamais il y a eu une légitimité le 1er décembre, la seule désormais réelle est celle du 29 mai. Comment croire à un « respect de la démocratie militante » alors que chacun sait que le vote des grandes fédérations socialistes était pour le moins insincère : elles ont voté à plus de 60 % pour le « oui » et les électeurs ont donné 70 à 80 % pour le « non ». Expliquez nous donc cela par la démocratie, si vous osez ?

En fait, la démocratie est de notre côté, de ceux du « non socialiste » qui ont osé mener campagne !

La démocratie n’est pas dans les votes douteux ni chez ceux qui ont cru qu’il fallait les respecter.

La démocratie est du côté des « minoritaires » (ils ne le sont plus) qui ont pris leurs responsabilités, ont mouillé leur chemise, on redonné confiance à l’électorat socialiste, l’ont remobilisé, ont permis qu’il s’affranchisse de la campagne des pro « oui ». Ils ont sauvé l’Europe et la France de cette constitution libérale ! Que ceux qui n’y sont pour rien ne viennent pas nous
donner des leçons, nous menacer, nous prendre de haut, faire mine de récolter ce qu’ils n’ont pas voulu semer, un peu d’écoute sinon d’humilité et de réalisme, quand même !

C’est soir après soir, ville après ville, meeting après meeting, voix après voix, dans un gigantesque effort, dans 20 régions, grâce au « non socialiste » au sein du « non » de gauche unitaire que la décision historique s’est construite !

Les socialistes qui ont mené campagne pour le « non » à cette constitution libérale, ont sauvé l’honneur de leur parti, permis qu’il conserve ses liens avec la majorité de la gauche ! Ils n’ont pas à se défendre, ni à rendre des comptes, ils doivent être fiers de ce qu’ils ont fait, ils sont l’avenir, ils ont répondu à l’attente de la majorité écrasante du peuple de gauche !

Ce serait un paradoxe inquiétant pour les socialistes, si, au lieu d’entendre ce message clair et fort, le congrès socialiste du 18 novembre etait celui de la revanche des « oui », celui de la victoire des battus du 29 mai. Ce serait un autre paradoxe si tous ceux qui ont fait la victoire du « non » en interne comme en externe au Ps, n’étaient pas capables de réaliser entre eux l’unité qui s’est faite au sein de la gauche, tout au long de la campagne ! On ne doit pas trahir les attentes créées.

Le Ps doit tirer la leçon du 29 mai 2005 comme il devrait tirer la leçon du 21
avril 2002 : il faut un nouveau parti socialiste, ancré à gauche. Le peuple de gauche lui demande dans tous les cas, dans les grèves et dans la rue en 2003, dans les urnes en 2004 et 2005, de rompre avec le sociallibéralisme, d’avancer un vrai projet de transformation social, alternatif pour battre la droite !

Messages

  • Je cherche,
    mais ne trouve pas...

    Je ne vois pas comment,
    par quel miracle,
    la gauche du parti socialiste ne sera pas le dindon de la farce...

    Mais, dieux, que faites-vous là dedans ?

    Lang, Jospin, Strauss-Kahn, Fabius, Hollande ?
    Tels sont les seuls choix qu’offre le Parti Socialiste,
    un choc de personnalités,
    d’ambitions,
    avec les médias trillant dedans qui sera invité sur le ring...
    au dernier souper au chateau...

    et on pourra demander aux adhérents du parti socialiste leur aval.... :
    "à 70%" bien sûr....

    La bataille du referendum a été l’inverse de celà, et les amis ici l’ont rappelé,
    pour leur belle campagne avec des moyens ridicules,

    Comme pour le reste de ceux qui ont sauvé l’honneur de la gauche en se battant pour le non...

    Cette bataille était tout autre, à la base (non en l’entendant comme opposée au sommet mais comme le lieu normal, entre nous, ...), et sur le seul média où on pouvait se battre à armes égales, à moyens égaux, j’entends par là le "net"..

    Le net a permit d’ancrer les argumentations, de trouver rapidement les munitions pour les discussions au travail, à côté de soi, en bas comme dirait l’autre,
    Ce média a été très profitable par son absence de censure, de controle par des médias aux ordres, par des pouvoirs privés ou étatiques... + interessant encore, par son inter-activité, il mettait le simple citoyen à armes égales avec n’importe lequel d’un quelconque inculte style July ou BHL, qui apparemment n’ont pas pris la peine de lire la constitution proposée...leur imaginaire leur suffisant apparemment pour se pronnoncer...

    Dans ce média un argument est un argument , bien + qu’un quelconque effet de manche à la télé d’un des petits protégés du microcosme, ni d’une grande plume tremblante de haine contre la démocratie et la population...

    Il a été efficace pour tester, organiser, developper les argumentations, ce qu’aucun autre média ne permettait sauf de façon totalement dévoyée, lente dans les processus et très parcellaire.

    Il a été efficace egalement en permettant de faire péter les frontières des diverses écuries du nonisme de gauche, les arguments rebondissant d’un site à l’autre à grande vitesse...

    De nouveaux acteurs apparaissaient comme des ponts, un continum commun entre des partis, courants et associations de gauche, grace à ce média.

    Aller + loin c’est diversifier encore + les sites de "gauche", leurs moyens, developper l’acces et la massivité de ce média, organiser toujours + de liens entre l’immensité des sites sur la toile...

    Le socialisme a enfin trouvé une partie de ses outils .
    Un outil qui ne se suffit pas à lui-seul, qui ne remplace pas tout, qu’il va falloir proteger des attaques, des tentatives de controle, des manipulations par la bourgoisie.

    Et qu’il faut encore faire monter en puissance, le doter de radios et de télés indépendantes,

    Le doter de toujours + d’outils à l’élaboration et au débat, à la construction argumentée...