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Utiliser la peur : vieille et permanente méthode de la droite et de l’extrême-droite

Publie le mardi 3 avril 2007 par Open-Publishing
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de LEGRAND Jean-Paul

L’utilisation des peurs est une vieille et permanente méthode de la droite et de l’extrême-droite particulièrement utilisée avant les élections.

Cette société est tellement injuste et inhumaine qu’elle secrète la violence, l’incivisme et la peur permanente. Le chômeur a peur de ne pouvoir continer à vivre sous son toit et de ne jamais retrouver un emploi stable. La femme a peur d’être agressée dans la rue. Le jeune a peur de ne pas trouver de boulot ou d’être racketté à la sortie du lycée. Le malade a peur que l’hôpital ne puisse le soigner correctement. Le parent a peur pour l’avenir de ses enfants.

Les capitalistes et les donneurs de leçon à droite disent qu’il est naturel dans une société d’être exposé à des risques, aux inégalités, à la précarité. C’est d’autant plus facile de dire cela qu’on a de l’argent, qu’on est protégé, qu’on a des relations et du pouvoir.

Ces gens là malgré leur assurance et leur condescendance ont peur aussi : peur que leurs privilèges soient remis en cause, peur que le communisme grandisse et que la démocratie devienne l’affaire du plus grand nombre. C’est pourquoi même si les anti-libéraux, les anti-capitalistes, les communistes, pour l’instant sont minoritaires dans les sondages, la grande bourgeoisie a retenu les leçons de l’histoire : elle doit en permanence mener une guerre des idées contre le communisme et les idées de progrès en général ( y compris en assimilant le communisme à sa forme dégénérée que fut le stalinisme) et favoriser tout ce qui éloigne les gens de l’esprit critique et de la réflexion.

Pour elle rien de mieux que d’exploiter les événements violents qui émaillent la vie quotidienne de cette société d’insécurité permanente et parfois même d’en provoquer pour que la peur grandisse et que le réflexe réactionnaire de l’ordre autoritaire revienne comme un sauveur de la classe capitaliste. Toutes les classes dominantes ont toujours pratiqué cette vieille méthode en utilisant des provocateurs à leur solde ou parfois même l’appareil d’Etat et sa police.

Ce qui distingue notre époque c’est que dans cette guerre des idées, les médias qui pour la plupart appartiennent aux grands groupes capitalistes peuvent relayer des événements et les monter en épingle, en faire de véritables spectacles, pour accroître cette peur et tenter obtenir l’adhésion populaire à une politique répressive qui se présente comme indispensable et qui devient la règle non pour défendre les gens du peuple qui sont toujours plus exploités et laissés à l’abandon, mais pour défendre l’ordre établi des propriétaires du capital et des dirigeants politiques qui les soutiennent.

Les gens du peuple ont besoin par conséquent de s’organiser pour rompre leur isolement, vaincre la peur, analyser ce qui se passe réeellement dans la société, comprendre quelles sont les véritables causes des problèmes, échanger entre eux, agir ensemble en essayant toujours de garder la "tête froide" pour ne pas se laisser embarquer par quelque idéologie que ce soit. Ils ont besoin de développer cette démocratie permanente fondée sur des valeurs humanistes, sur la fraternité, la solidarité, le refus de toute division. Les gens du peuple ont besoin de s’unir, de se forger une expérience collective qui doit être théorisée pour devenir un outil de lutte et d’émancipation. C’est ce que les marxistes nomment la conscience de classe. Cette conscience de classe permet de mieux interpréter les phénomènes politiques et sociaux et d’éviter de devenir les instruments, même inconsciemment, de la classe capitaliste. Le fait que des ouvriers votent pour Le Pen est une manifestation de ce problème du recul de la conscience de classe : des exploités votent pour leur pire ennemi qui est un milliardaire de la classe capitaliste et de surcroît l’un des pires défenseurs des idées les plus violentes et rétrogrades de notre époque. Cette conscience de classe nous permet de nous situer dans notre conquête de liberté.

L’union des gens du peuple, la connaissance notamment de l’histoire et de la philosophie, l’éducation, la pratique de la démocratie, l’action citoyenne par les luttes et le vote sont les meilleurs outils contre cette peur sociale qu’utilisent tant les possédants pour nous maintenir assujettis à leur système inhumain.

Notre époque est aussi celle d’une élévation des connaissances sans précédent, celle d’expériences alternatives de démocratie et de communication qui ouvrent des perspectives inédites. Des milliards d’hommes et de femmes prennent conscience de leur individualité comme interagissant avec les autres en terme de responsabilité à l’échelle du village juqu’à l’échelle planétaire. Des millions d’hommes et de femmes découvrent que leur souffrance ne découlent pas d’un ordre naturel (à quelques exceptions près comme les catastrophes naturelles qui ont cependant des conséquences sociales) mais d’un ordre social bien défini, le capitalisme et comme toute organisation sociale qu’elle peut être transformée. Cette prise de conscience de masse que ce sont les hommes qui font l’histoire est un phénomène d’une ampleur jamais connue dans toute l’histoire de l’humanité. Lorsque des millions de citoyens deviendront les décideurs en toute responsabilité de choix collectifs d’où seront bannis toute idée d’exclusion, de division, de domination d’une classe sur une autre, lorsque la primauté sera donnée à la politique sur l’économique, autrement dit à l’homme sur l’argent, un bond considérable de civilisation s’opérera. Le communisme est ce mouvement, cette lutte au quotidien pour cette transformation sociale en profondeur. Le communisme est cette lutte permanente pour que la coopération humaine et le partage deviennent plus forts que la division et la peur !

http://creil-avenir.com

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