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VENDREDI, 18H, RASSEMBLEMENT MAXI-LIVRES EN GRÈVE
Publie le vendredi 12 mars 2004 par Open-PublishingAujourd’hui, vendredi 12 mars 2004, 18h Rassemblement de soutien devant le MAXI-LIVRES en grève de Gare de Lyon (couloir de métro "galerie diderot" direction ligne1)
ARTICLE DANS LIBÉRATION
"CHEZ MAXI-LIVRES, LA MICTION EST UNE FICTION
Des salariés d’un magasin parisien font grève pour leur droit à... uriner.
Par Cécile DAUMAS vendredi 12 mars 2004
Pour aller aux toilettes, ils doivent prendre un couloir de métro, passer les tourniquets, traverser le hall d’entrée de la station et là, au pied de l’escalier qui mène à la lumière, c’est la libération : des toilettes à la bonne odeur de pisse, sans papier hygiénique ni savon. Depuis lundi, les trois salariés du magasin Maxi-Livres situé en sous-sol de la gare de Lyon à Paris sont en grève. Dans leur boutique, coincée dans un coin de couloir de métro, il n’y a ni toilettes ni point d’eau. 30 mètres carrés saturés de best-sellers à prix cassés sur Van Gogh ou le Kama Sutra mais rien pour boire ou se soulager immédiatement. « Parfois, j’ai tellement envie que je n’ai pas le temps de baisser le rideau et courir jusqu’aux WC, alors je pisse dans une bouteille », dit un des vendeurs. Depuis juillet, les salariés ont accès à des toilettes bien plus propres, mais payantes et toujours aussi éloignées de leur boutique. La direction leur paie un ticket par jour, 50 centimes d’euro.
Les trois salariés assurent aussi le ménage du magasin. « Pour aller chercher un seau d’eau, je fais le même trajet que pour les toilettes », explique Latifa Abed, responsable de la boutique et déléguée CGT. Dans ce couloir de métro sans aération, une poussière noirâtre se dépose sans arrêt sur les étagères de livres. « On a beau faire le ménage, on s’en met plein les mains dès qu’on cherche un ouvrage. » Des traces noires qu’elle enlève avec des lingettes, faute d’eau courante.
Pour vestiaire, les salariés bénéficient de trois casiers format boîtes aux lettres cachés dans un placard sans fond. « Je ne peux mettre ni mon sac ni mon manteau », dit Latifa Abed. Pour accéder à un casier de la taille d’un manteau, il faut aller à la réserve. La porte est juste en face de la boutique. Là, un escalier descend à une cave. Partie commune partagée avec le métro. Il fait chaud et humide. « En plein hiver, je me fais piquer par des moustiques », raconte la responsable. Dans le couloir de la cave, il y a aussi les poubelles du métro entreposées là. « Et parfois on enjambe des clochards qui dorment. Eux aussi ont la clé. » Dans la réserve, de la taille d’une cave, les casiers-vestiaires sont bien là, rouillés et déglingués par l’humidité.
Mercredi, Maxi-Livres a ouvert des négociations. La direction a accordé l’accès illimité aux toilettes payantes. Elle s’est par ailleurs engagée à faire une étude pour des travaux d’eau. « Mais notre marge de manoeuvre est étroite, dit la direction. Nous ne sommes pas propriétaires des lieux, nous devons demander l’accord à la RATP. » La direction, qui regrette qu’une grève de trois salariés sur 500 entache l’image du groupe, assure qu’elle a tout mis en oeuvre pour améliorer les conditions de travail. Et ne comprend donc pas pourquoi la grève perdure."
Pour apporter votre soutien financier aux grévistes, envoyez vos dons à l’UL CGT, 12 rue Chaligny 75012 Paris avec la mention "Solidarité financière Grève Maxi-Livres". Merci
cgtmaxilivres@voila.fr
site avec revue de presse : http://lemaxisyndicat.site.voila.fr/
Latifa Abed, CGT MAXI-LIVRES, membre du Réseau Stop Précarité : Tel. 06 83 56 34 57
Magasin Gare de Lyon Tel. 01 44 68 06 09