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Vague de répression antisyndicale à la Cinémathèque !

Publie le mardi 15 juin 2010 par Open-Publishing
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Une vague de répression antisyndicale sans précédent s’abat sur la section CNT de la Cinémathèque Française.

En 2006, déjà, la direction a tenté de licencier notre camarade Valérie, sa virulence à défendre les droits sociaux dans son service étant du point de vue de nos patrons, tout à fait intolérable ! Une grève générale de 5 jours a permis son maintien dans l’entreprise. Pourtant, ce lundi, elle est une nouvelle fois visée par une procédure de licenciement, et son statut de déléguée syndicale en faisait une cible idéale.

Entretemps, la CNT devenue majoritaire aux dernières élections professionnelles (10 élus sur 22), sur un programme d’action s’appuyant sur des pratiques de syndicalisme révolutionnaire et de luttes de classes et massivement soutenu par les travailleurs de la Cinémathèque, a réussi à s’opposer avec succès à de nombreuses tentatives de régression sociale de la part de notre direction tellement « de gauche » : remise en cause de la Mutuelle d’entreprise, remise en cause de l’ancienneté, réorganisations de services tous azimuts et anxiogènes (le syndrome France Télécom n’est pas loin), interdiction faite aux syndicats de pouvoir utiliser la messagerie électronique pour communiquer. A chaque fois, la CNT a pu déjouer ces plans foireux, avec le soutien et la participation des salariés.

C’est ce que ne supporte pas la Direction, qui a donc décidé de dégommer « au bazooka » une organisation syndicale très radicale, beaucoup trop remuante à son goût, et surtout incorruptible. Eh oui, ces dirigeants prétendument de « gauche », Costa Gavras (celui de Z, de l’Aveu, quelle misère !), Serge Toubiana, qui n’ont de cesse de défendre les cinéastes victimes de répression dans leurs pays, de les accueillir à bras ouverts dans les locaux de Bercy, font régner la terreur antisyndicale pour leurs salariés.

En quelques mois, quatre salariés militants syndicaux (3 CNT et 1 CGT) ont été punis pour des motifs futiles voire inexistants. Il y a deux ans, 3 militants CNT ont été soit virés, soit poussés au départ négocié. Mais cette fois la Direction va plus loin et tente de décapiter notre syndicat. Elle entame aujourd’hui une procédure de licenciement à l’encontre de Valérie, déléguée syndicale et élue du CE, en montant de toutes pièces un dossier à charge unilatéral accusant notre camarade de harcèlement dans son service, alors que c’est elle qui est victime de placardisation, de harcèlement moral et de discrimination syndicale : retrait de dossiers à traiter dans son service, mise à l’écart dans son propre bureau, absence de réponses à ses demandes de rendez-vous, contrat de travail non conforme (depuis 5 ans !), agressions verbales à son encontre lors des séances de CE, tout ceci sous l’œil goguenard de ce que l’on ne peut appeler des syndiqués (qui sont en fait représentants d’une organisation aux pratiques locales pro-patronales et dont nous tairons le nom de peur de vomir, mais qui, indice furtif, portent haut les valeurs des chefs et de l’encadrement), et sous les vivats d’une poignée d’ex-syndiqués d’un jaune canari très vif. Mais comme le disait Frédéric Dard, la merde fertilise les roses et, malgré tout, les roses sentent bon ! En d’autres termes, les remugles remontant des égouts patronaux et de leurs complices boutons d’or, ne nous empêcheront pas d’exhaler des parfums de révolutions et de combat.

Nous comprenons l’intérêt considérable que porte la direction à notre élimination du paysage syndical local (mais y’aura du boulot et du temps avant qu’elle n’y parvienne, la bougresse). C‘est qu’elle a encore de plus beaux projets dans ses cartons ! En effet, opérateur de l’Etat, la Cinémathèque Française applique avec zèle la RGPP (réduction générale des politiques publiques), dont l’une des mesures phares est le non remplacement d’un départ sur deux à la retraite. Par ailleurs, les restrictions budgétaires vont entraîner à coup sûr une baisse d’activités et donc un plan social très prochainement, à l’horizon 2011/2012. Il est donc stratégiquement essentiel de se débarrasser des gêneurs, en commençant bien entendu par les syndicats remuants (enfin… LE syndicat remuant, car il y a lurette que les autres sont planqués sous la couette pour une longue et inexorable hibernation). Nous ne pouvons compter que sur le secours de la CGT Cinémathèque pour travailler en intersyndicale et donc élargir le socle de résistance. C’est pas dans les salons qu’on obtiendra satisfaction, comme dit la chanson ! Le syndicalisme mollasson et d’accompagnement imposé par les grandes confédérations n’a pas d’avenir. Alors que le patronat et sa roue de secours gouvernementale nous plongent cent ans en arrière, il serait temps, n’est-ce pas, de revenir à des pratiques plus guerrières, sous peine de crever déjà couchés, sans avoir ne serait-ce que relevé la tête (ou un doigt… d’honneur, il va de soi).

Dans ces moments difficiles, nous en appelons donc à la solidarité des salariés de la Cinémathèque, bien sûr, mais aussi à la solidarité interprofessionnelle. Outre un appel à la grève, un rassemblement aura lieu en début de semaine prochaine, devant la Cinémathèque. La date sera communiquée très prochainement. Nous vous attendons nombreux. Nous ne lâcherons rien ! Un coup porté contre l’un de nous, est un coup porté à tous.

NO PASARAN

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