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Vers un regime mondial des migrations

Publie le mercredi 28 janvier 2004 par Open-Publishing

Pourquoi avons-nous de tres bonnes raisons de nous battre contre
l’Organisation Internationale pour les Migrations ?

La plupart des gouvernements dans le monde sont d’accord sur l’idee que
les mouvements migratoires representent un probleme et meme un risque de
securite. De meme ils pensent que les migrations internationales
necessitent une politique et un controle internationaux. L’Union
europeenne donne le ton en imposant un regime europeen des migrations
mais l’objectif vise va plus loin : la creation d’un regime international
des migrations.

En decembre 2000, les 93 Etats-membres de l’Organisation Internationale
pour (sic) les Migrations (OIM), institution jusque-la peu remarquee,
demandaient a cette derniere de prendre la tete de ce processus.
Similaire dans son fonctionnement au Fonds Monétaire International (FMI)
pour les finances, ou à l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) pour le
commerce, l’OIM doit reguler les mouvements des personnes.
L’OIM (in english « IOM »), fondee en 1951 sous les auspices des Etats-Unis
(a l’epoque en contre-poids du HCR), est une organisation internationale
complexe, evoluant sans cesse et rapidement, financee par une centaine
d’Etats-membres. Presente sur toute la planete, l’OIM, dont le quartier
general est à Geneve, fonctionne avec 19 centres de coordination et plus
de cent bureaux locaux. L’OIM s’est bien adaptee aux exigences
économiques et sociales de la « mondialisation », s’autoproclamant
« organisation internationale-leader en matière de gestion des
migrations ».

L’OIM n’est pas seulement un organisme d’informations, elle est aussi
partie prenante des politiques des pays où elle est implantee : Europe de
l’Est, Caucase, Asie centrale, Amerique latine, Pacifique, Irak, etc. -
c’est-a-dire, partout. Par exemple, dans les Etats baltes ou en Ukraine,
elle travaille a la bunkerisation des frontieres orientales dans la
perspective de l’elargissement de l’UE vers l’Est.
L’exemple des contacts entre l’OIM et la Turquie permet de mettre a jour
les procedes par lesquels l’OIM s’introduit au coeur de la gestion du
regime des migrations internationales et essaie d’imposer ses methodes
partout ou elle le peut. C’est l’integration hypothetique a l’UE qui est
en jeu (avec les debats que cela a suscite recemment, en France
notamment). L’OIM apparait alors comme une institution anticipant les
decisions politiques et preparant le terrain avec l’imposition de
standards europeens en matiere de controle des migrations.

Ainsi, l’OIM
suggere aux autorites turques : 1. de cooperer avec les organisations
internationales pour etre une aire de transit dans les programmes de
« retours volontaires » et de rapatriement des migrants irreguliers vers
leurs pays d’origine ; 2. que le « transport » de migrants doit etre puni
par la loi turque ; 3. de promouvoir un echange d’informations entre les
gouvernements des pays d’origine et ceux des pays de destination des
« trans-migrants » afin de prevenir les migrations illegales et de
combattre le « transport » ; 4. que les controles aux postes-frontières
turques doivent etre un outil fondamental dans la lutte contre les
migrations « illegales ». Avec de telles suggestions, l’OIM se presente
comme une agence au service des interets occidentaux, veritable
mercenaire toujours du cote « du plus fort » : il s’agit de transferer le
controle des migrations vers des avant-postes eloignes tenant compte de
l’extension potentielle du regime europeen en matiere de frontiere, sous
couvert humaniste-humanitaire de « lutte contre les trafics ».

En france, l’OIM est partenaire privilegiee de l’IHESI, Institut des
Hautes Etudes en Securite Interieure, vitrine intellectuelle du ministere
de l’Interieur depuis les annees 90. L’OIM a egalement ete impliquee dans
les programmes de « retours volontaires » des refugies afghans de Sangatte.

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