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Villiers-le-Bel : l’opposition dénonce une opération spectacle avant les municipales

Publie le lundi 18 février 2008 par Open-Publishing
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Le coup de filet très médiatisé opéré lundi par la police dans plusieurs cités du Val-d’Oise dont Villiers-le-Bel a provoqué une polémique, l’opposition dénonçant une opération de "politique spectacle sécuritaire" destinée à influencer l’opinion à trois semaines des élections municipales.

"Quand des caméras accompagnent des opérations policières massives en période municipale, je pense en effet que c’est une façon d’influencer l’opinion, de vouloir faire peur", a déclaré Ségolène Royal sur France-Inter. La candidate socialiste à l’élection présidentielle de 2007 a accusé Nicolas Sarkozy de "revenir aux vieux réflexes de politique spectacle sécuritaire" alors qu’il a "échoué sur le plan économique et social".

Au ministère de l’Intérieur de 2002 à 2007, Nicolas Sarkozy avait ordonné plusieurs opérations très médiatisées qui avaient suscité la polémique. En septembre 2005, il avait ainsi annoncé un coup de filet antiterroriste une semaine auparavant à la télévision.

"S’il y a des interpellations à faire, elles peuvent parfaitement avoir lieu individuellement et à l’abri du système médiatique", a estimé Mme Royal, appelant les Français à "sanctionner par le vote ce type de manipulation". Le Parti communiste a lui aussi dénoncé un "gigantesque cirque médiatique".

A l’unisson, François Bayrou a déploré la "communication" autour l’opération. "On ne doit pas mélanger la justice et la mise en scène", a jugé le président du MoDem et "troisième homme" de l’élection présidentielle de 2007.

Les journalistes, prévenus, ont assisté aux 33 interpellations opérées par un millier de policiers dans différentes cités du Val d’Oise dans le cadre de l’enquête sur les émeutes qui ont eu lieu les 25 et 26 novembre dernier à Viliers-le-Bel. Le maire socialiste de Villiers-le-Bel Didier Vaillant a jugé "surprenant" d’avoir été prévenu après les médias.

Des syndicats de policiers, à l’image de l’UNSA-Police, ont eux aussi déploré la "surmédiatisation" de l’opération, "qui met en danger la sécurité des fonctionnaires intervenant pour faire leur travail". "On ne peut pas empêcher les gens de travailler", a en revanche estimé Patrice Ribeiro, secrétaire général adjoint de Synergie Officiers.

En réponse, Michèle Alliot-Marie, tout en se félicitant de cette "très belle opération", a "regretté profondément que des fuites aient conduit à une médiatisation importante de cette opération". Ces fuites "pouvaient nuire à la bonne réalisation de l’opération et elles pouvaient également mettre en jeu la sécurité et des policiers, et des journalistes", a estimé la ministre de l’Intérieur. Son porte-parole Gérard Gachet, interrogé sur LCI, a laissé entendre que les syndicats de policiers avaient prévenu les journalistes.

L’opération montre qu’il "n’y a pas de zone de non-droit" en France, s’est réjoui pour sa part le ministre du Travail Xavier Bertrand.

"A Villiers-le-Bel, il y a quand même eu des incidents graves. Il y a eu surtout des tirs par balles", a rappelé le secrétaire général de l’UMP Patrick Devedjian. "Le gouvernement a bien fait de prendre des précautions. S’il n’en avait pas pris, les mêmes le lui reprocheraient."

"Ce qui s’est passé à Villiers-le-Bel nécessite cette ampleur qui a été déployée sur le terrain", a également estimé la porte-parole de l’UMP Nadine Morano. Saluant "une opération efficacité", elle a accusé Ségolène Royal et François Bayrou de "se contenter de la compassion et de l’inaction" alors que les Français "attendent" une politique de "zéro tolérance" contre la délinquance. AP

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