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Violence des échanges en milieu tempéré

Publie le vendredi 25 avril 2008 par Open-Publishing

Réalisé par Jean-Marc Moutout
Avec Jérémie Renier, Laurent Lucas, Cylia Malki

Synopsis :

A 25 ans, Philippe arrive de province pour intégrer à Paris un grand cabinet de consultants en entreprise. Le matin de son premier jour de travail, il rencontre Eva, jeune mère célibataire dont il s’éprend.
Sa première mission, qu’il aborde avec enthousiasme, est de préparer le rachat encore confidentiel d’une usine par un grand groupe.
Ses premiers rapports sont convaincants. Il gagne la confiance de son chef qui lui confie une nouvelle responsabilité : sélectionner le personnel apte à travailler dans la nouvelle organisation de l’entreprise.
Dès lors, Philippe doit se convaincre et convaincre Eva du bien fondé de sa tâche et faire face aux hommes et aux femmes dont il prépare le licenciement.

Critique :
Voici un très, très, très bon film...que l’on peut trouver en DVD ou qui doit passer sur les chaînes de cinéma, et qui m’avait beaucoup plu.
Le thème n’est pas souvent traité au cinéma, et il l’est ici avec beaucoup de finesse, et servi par des acteurs très bons (en particulier l’acteur principal Jérémie Renier).
Le scénario est très bien écrit, les dialogues sont très bien sentis et ne versent ni dans la caricature, ni dans le pathos.

Jérémie Renier, le consultant, se trouve confronté à une entreprise difficile, à savoir l’élaboration d’un plan de restructuration.Tout en prenant la mesure de la crainte qu’il inspire, de par sa mission, il sympathise avec certains employés.

Peu à peu, il se heurte à sa morale et a de plus en plus de mal à accepter son rôle, déterminant pour sa carrière aussi bien que pour les employés évidemment. Car derrière cette force productive qui accomplit un travail, il y a des hommes et des femmes qui ont eux même une famille, des problèmes, etc. Et c’est détruire des vies entières que de licencier ces gens :
C’est ce qu’il perçoit, au cours notamment des bilans individuels de compétence (épreuve qu’il exècre), et qui doivent l’aider à choisir entre les employés ceux à garder ou non. Tout ceci accompagné d’une recherche de productivité plus importante, par une augmentation des cadences surtout, ainsi que par l’élimination du moindre "temps mort".

Sa mission finit par affecter de plus en plus le personnage lui même, mais également ses relations avec les autres (sa petite amie par exemple, à qui il fait part de ses doutes). Face à cela, la réponse de son supérieur est toujours la même, "si on ne le fait pas, c’est toute l’usine qui devra fermer", etc etc...

Conclusion :
C’est un film très juste, et magnifiquement interprété, qui fait méditer sur l’économie aujourd’hui et les rapports humains qui en découlent, déshumanisés justement, où les existences sont réduites à leur simple dimension économique.