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Violences CRS /passeurs : insécurité programmée, traitement médiatique différent

Publie le dimanche 3 septembre 2006 par Open-Publishing
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CALAIS

Le blocage des frontières anglaises provoque une série de catastrophes : en premier lieu la présence d’une importante force de police diversifiée dont le premier soit-disant travail est de contrôler les étrangers sur notre sol
(2200 personnes oeuvrent pour la police). Et en deuxième lieu la présence des passeurs nécessaires à l’exécution des droits d’asile garantis par la convention de Genève. Tout être humain a le droit de s’échapper de son pays.

Le tout étant de lui permettre de voyager dès le franchissement de la frontière.

Les violences des CRS sont trop répétitives pour n’être le fait que de simples bavures.

Les violences des passeurs qui tiennent à leur place monnayable de passage, sont rarement pris en compte par les forces de l’Ordre. A la vue de la surveillance de tous les lieux des réfugiés, on peut raisonnablement s’étonner que la police ne cherche pas à arrêter toutes les nuits les
passeurs, au lieu de réveiller et arrêter avec plus ou moins de violences et d’humiliations, les réfugiés dans leurs abris.

La semaine dernière, la police a capturé des aides au passage pour érythréens. Ces derniers forment un gros contingent de jeunes et de femmes, et malheureusement pour Sarkozy, leur pays est une dictature militaire. Ce
sont de véritables réfugiés politiques, comme la plupart de ceux qui survivent à Calais.

Mais les médias se complaisent à ne montrer que le côté humanitaire et la violence entre réfugiés. La télé et les journaux de Sarkozy participent à l’attaque des Droits d’asile politique. On pleure sur leur sort et on
s’épouvante de la violence, sans jamais montrer la violence perpétuelle des CRS qui fabrique une insécurité permanente.

Autre fait étonnant : les passeurs kurdes très agressifs ont semble-t-il beaucoup plus de chance de perdurer dans leurs activités. L’un d’eux l’année dernière se vantait auprès d’iraniens de n’avoir aucun problème avec la
police. Et si l’on se souvient du soudanais assasiné en 2004, la police de Lille n’a jamais proclamé avoir retrouvé le coupable, un coupable que tous les soudanais avaient vu sortir libre de la PAF, alors que 6 d’entre eux,
premiers témoins, avaient été mis en prison !

En ce qui concerne la bagarre meurtrière de mercredi, la plupart des victimes sont irakiennes, deux seraient à l’hôpital de Calais, deux autres à l’hôpital de Boulogne sur Mer, dans un état très grave, l’une des victimes
est somalienne.

La police a quadrillé jeudi dans la soirée, tout Calais, à la recherche des afghans. On se serait cru dans un film sur Pinochet.

Il y aurait aussi un mort à la morgue de Calais et semble-t-il le corps d’un autre mort aurait été transporté de l’hôpital de Calais à celui de Boulogne.

Pourquoi ? Mystère ! La police des Frontières a pris en main le dossier, aidée par la police de Lille. Si ce sont les mêmes qu’au meurtre du soudanais et à la fausse accusation de viol d’une femme handicapée, gageons que la police
risque encore de déraper.

Et déjà, nous en voyons les effets : ce samedi soir vers 21.30, les CRS sont venus arrêtés principalement des somaliens au squat, somaliens qui montraient des papiers en règle. Pourquoi des somaliens ? Le chef de secteur
CRS m’a répondu que c’était un ordre, qu’il fallait me souvenir de la bagarre du mercredi. Les afghans sont désignés comme les agresseurs des kurdes. Aucun africain n’a participé à la bagarre. Est-ce parce que nous avons réussi à parler avec la victime somalienne ce même jour ? Qu’ont-ils
encore à cacher ?

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