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Violences policieres a Montpellier

Publie le jeudi 12 juin 2003 par Open-Publishing

Objet : 20 secondes pour en finir avec le spectacle vivant
ou
De l’art de critiquer le MEDEF et la politique de Raffarin en étant soit
même une preuve vivante de la capacité à vivre un démocratie locale

Pour information, vous trouverez plus bas un compte-rendu de la nuit
d’occupation de l’opéra-comédie et de son évacuation par les forces du
progrès et du dialogue que représentent les CRS !

Des images de l’évacuation, à laquelle les forces de l’ordre ont procédé
"gentiment et sur ordre du directeur du théâtre de l’Opéra Comédie" ont
été transmises à M 6 Montpellier dans la nuit.

Je rappelle à ceux qui ne le savent pas que ce théâtre appartient à la
Ville de Montpellier dirigée depuis quelques années par Georges Frêche,
parti socialiste, à la tête d’une coalition "de gauche" représentée
quelques heures avant sur les lieux par Henri Talvat, élu, en charge de
la Culture à la Ville qui prônait le dialogue social et la solidarité
avec nos revendications...

Il y a des gens dans ce pays qui ne veulent pas se souvenir que les
artistes et techniciens du spectacle ont pour la plupart eux aussi une
carte d’électeur et qu’ils comptent bien s’en servir contre tous les
démagogues qui les prennent pour des imbéciles.

Paul-Marie PLAIDEAU
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Ce mardi 10 juin, les salariés du spectacle vivant en
Languedoc-Roussillon, intermittents et permanents, ont défilé aux côtés
de l’ensemble des professions menacées. A l’issue de la manifestation
qui a réuni environ 50 000 personnes à Montpellier, notre corporation a
décidé l’occupation de l’Opéra Comédie de Montpellier dès le soir même,
sans empêcher le déroulement de la représentation prévue.

A minuit, lors de la sortie des spectateurs, environ 300 corps
jonchaient le sol de l’Opéra Comédie. Puis s’est tenue notre assemblée
générale durant laquelle nous avons décidé d’occuper le lieu le temps
que nous estimerions nécessaire pour faire reconnaître nos droits.

Après d’interminables négociations pour avoir un accès aux toilettes
durant cette nuit d’occupation, la police, sur ordre du directeur de
l’Opéra et de la Mairie de Montpellier, est intervenue. Après avoir
précisé que, non-violents, nous nous laisserions expulser mais ne
quitterions pas les lieux volontairement, les forces de l’ordre nous ont
laissé ’20 secondes de réflexion’ pour quitter les lieux et .....ont
chargé et matraqué tout ce qu’elles avaient sous la main : Mathias
Beyler, metteur en scène et comédien, s’est fait rouer de coups de
matraque ; idem pour Dag Jeanneret (qui de plus s’est fait jeter à
terre) et bien d’autres encore.... sans qu’aucun d’entre nous n’ait eu
le temps de réagir.
On dénombre au moins quatre blessés légers.

Rendez-vous est pris mercredi 11 juin à 11 h devant l’Opéra Comédie de
Montpellier pour définir la suite des actions car, il va de soi que nous
ne saurions tolérer de telles atteintes aux droits fondamentaux du
citoyen : droit d’expression, droit de grève, mission culturelle du
service public....

Merci de relayer cette information en la transmettant autour de vous.
Nous restons à votre disposition pour de plus amples informations.
cordialement,

Lucille Calmel

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D’après mes sources, les 100 intermittents du spectacle qui occupaient
l’Opéra-Comédie ont été expulsés par la police vers 3 heures ce matin.
Malheureusement, cette expulsion a été accompagnée d’une violence
gratuite et plusieurs artistes et techniciens ont été blessés. Dont
d’éminents membres de divers conseils d’administration tout à fait
institutionnels et officiels.
Cette violence est inacceptable en tant que telle. elle risque de plus
de compliquer le combat nécessaire de cette profession. Ce qui est sans doute
le but suivi. Les amateurs de spectacle vivant ainsi que les
responsables syndicaux et politiques doivent s’exprimer sur cette
question le plus rapidement possible !
Une assemblée générale des intermittents est prévue ce matin à 11 h sur
le parvis de l’Opéra Comédie. D’après mes sources, les expressions de
solidarité, ne serait-ce que par une simple présence y seront les bienvenues.
Si vous ne pouvez venir, contactez les intermittents du spectacle que
vous connaissez ou les médias, ou les responables politiques et
syndicaux pour vous exprimer.

Amicalement.
Pour le SNCS-FSU,
le responsable aux questions régionales Jean-Marc Douillard