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Votre nouvel ami : Jacques-Alain Benisti

Publie le mardi 20 décembre 2005 par Open-Publishing
2 commentaires

Le rapport Bénisti est de retour. Remis en octobre 2004 à Dominique de Villepin (alors au ministre de l’Intérieur), le "pré-rapport Bénisti" (du nom du président de la commission Prévention du Groupe d’études parlementaire sur la sécurité intérieure, qui l’a rédigé), avait suscité de nombreuses réactions, notamment chez les professionnels du travail social.

Formulant un certain nombre de propositions pour améliorer la prévention de la délinquance "dès les prémices de déviances c¹est-à-dire dès le plus jeune âge", il préconisait en particulier, pour les enfants étrangers âgés de 1 à 3 ans, que leur mère s’oblige " à parler le Français dans leur foyer pour habituer les enfants à n’avoir que cette langue pour s’exprimer". Il était en effet précisé par ailleurs que les pères "exigent souvent le parler patois du pays à la maison" (sic !). Entre 4 et 6 ans, ces mêmes enfants, s’ils connaissaient des difficultés en français, devaient, selon une autre proposition du rapport, être remis à une orthophoniste "pour que l’enfant récupère immédiatement les moyens d¹expression et de langage indispensables à son évolution scolaire et sociale."

Ces formulations, scientifiquement bidons, avaient aussitôt fait bondir certains linguistes (voir ici) et orthophonistes (voir ici). Le rapport définitif de la commission parlementaire (au sein de laquelle siègent de joyeux drilles comme Christine Boutin, le désormais fameux Lionel Lucca - voir ici - ou encore Christian Vanneste, en procès pour ces propos homophobes répétés et assumés - voir ici) a été remis à Nicolas Sarkozy le 8 novembre. Très technique, il propose toute une architecture institutionnelle pour repérer le plus tôt possible la graine de sauvageon (on peut se procurer une synthèse du rapport ici sur le site de Jacques-Alain Bénisti.)

Les propositions concernant le bilinguisme sont heureusement passées à la trappe (Jacques Alain Bénisti reconnaît dans Le Monde que c’était une "erreur"), et les formulations laissant entendre un lien direct entre délinquance et immigration semble - toujours selon Le Monde - avoir été gommée. Néanmoins les professionnels du travail social restent très critiques.

L’Association Nationale des Assistants de Service social (ANAS) juge ainsi, dans son avis technique sur le rapport, que le rapport tient toujours des raisonnements scientifiquement infondés, manifeste une "méconnaissance complète du champ du travail social" et que si "la population cible n’est pas clairement établie (...) un profil se dégage nettement : des familles en difficultés, les parents absents ou plus ou moins défaillants, enfants et jeunes « issus de l’immigration », habitant les cités des banlieues des villes. Voilà les cibles désignées de la prévention de la délinquance."

 http://racismeordinaire.over-blog.com/

Messages

  • C’est trop absurde pour qu’ils y croient eux même, leur histoire de monolinguisme obligatoire et de repérage au berceau.
    Et s’ils avaient une autre idée derrière la tête ?
    Qui serait par exemple "il n’est jamais trop tôt pour faire croire aux adultes que les jeunes, voire les enfants sont leurs ennemis"
    Vous avez remarqué comme ils dégustent, les jeunes, en ce moment ?
    Grillés dans les transfos, en prison pour manifs lycéennes, tabassés pour avoir voulu faire la fête (nuit du beaujolais à Grenoble, rêveurs de Rennes), comparution immédiate pour avoir été présents lors d’un feu de voiture, antipubs écrasés d’amendes énormes, et j’en oublie, hélas.
    Un bébé, c’est jamais qu’un futur jeune.
    Ecrasons les dans l’oeuf : voilà le message que Benisti et ses copains veulent nous faire passer.
    Après, ils peuvent retirer toutes leurs absurdités, le message principal a été lancé, ils se marrent.
    MC