Accueil > Wehrling veut "renouer le dialogue"
de Olivier Mayer
Les Verts réunissent leur parlement ce week-end. Leur Conseil national interrégional, qui doit faire le bilan de la campagne référendaire, promet d’être tendu. À une courte majorité (52 %), les Verts s’étaient prononcés pour le « oui » lors de leur référendum interne de février. Mais les Verts n’ont pas su gérer leur campagne en faveur de la ratification du traité constitutionnel européen.
D’une part parce que les « écologistes pour le "non" » ont mené une bataille très ardente avec les collectifs et dans les meetings pour le « non » de gauche. Visiblement, la partie la plus militante des Verts s’est retrouvée dans le camp du « non ». Le secrétaire national, Yann Wehrling, a milité pour une campagne autonome des Verts en faveur du traité. Il souhaitait ainsi pouvoir conserver une distance critique vis-à-vis d’un traité dont le caractère libéral et insuffisamment fédéral avait été relevé par l’ensemble des écologistes. Mais la parole des écologistes pour le « oui » a été portée essentiellement par Daniel Cohn-Bendit, son adhésion sans nuance aux options libérales, ses meetings communs avec Bayrou ou des socialistes.
Message brouillé sur toute la ligne pour les Verts, dont 60 % de l’électorat s’est prononcé pour le « non ». Mais ce n’est paradoxalement pas entre les Verts du « oui » et ceux du « non » que les tensions risquent d’être les plus vives. Depuis le 29 mai, le collège exécutif des Verts a semblé prendre en compte le message des Français. Non sans débat, il a décidé de participer à la manifestation du 16 juin. Yann Wehrling y annonce sa participation « pour faire un geste, renouer le dialogue ». Une participation vivement critiquée par les amis de Dominique Voynet. L’eurodéputée Marie-Hélène Aubert souhaite même ouvertement la convocation d’un congrès. Selon Sergio Coronado, il n’y aura vraisemblablement « ni congrès ni censure à l’égard du collège exécutif ». Yann Wehrling et son équipe peuvent en effet se prévaloir « du respect du texte de la synthèse adoptée à Reims ». Pour Sergio Coronado, « c’est bien toute la gauche qu’il faut rassembler. Notre partenaire incontournable, le PS, est actuellement tourné vers l’interne. Ce n’est pas une raison pour ne pas saisir les possibilités d’engager le débat avec d’autres, notamment le PCF ».