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ce mercredi 23 quai Branly 17H conférence sur mercure et Indiens de Guyane

Publie le mercredi 23 janvier 2008 par Open-Publishing

Aujourd’ hui, mercredi 23 janvier, salle Jean ROUCH, du musée du Quai Branly (Tour Eiffel), conférence à 17 H. sur les pratiques de pêche des Indiens Wayana, un des 6 peuples autochtones encore colonisé par la France en Amazonie.

La réforme de la Constitution française de mars 2003 qui supprime les TOM et les remplace par les COM, = collectivités d’outre-mer, verrouille encore un peu plus les possibilités d’ accès à l’ autodétermination, car le mot "peuple" ou "peuples" a été soigneusement gommé partout et est désormais remplacé par celui de "populations", en précisant immédiatement que ces "populations" font parties du "peuple français". Le 7 e peuple autochtone, les Akulio, a lui été décimé dans les années 1980 suite à leur déportation forcée organisée par des missionnaires du S.I.L. : il n’ en reste plus que deux survivants. Ces Indiens d’ Amazonie étaient répartis en une trentaine d’ ethnies dans la partie que colonisera la France en prétendant que toute la forêt étant "vacante et sans maître", elle revient de droit à l’ Etat. Drôle de droit ! Toujours en vigueur aujourd’hui.

Du fait de la négation constitutionnelle de l’ existence des Indiens, l’ Etat a créé sans les reconnaître un Parc National chez eux le 27 février 2007, et les Wayana se retrouvent dans la partie du parc autorisée aux chercheurs d’ or. Leurs nombreuses protestations (voir le site www.solidarite-guyane.org) n’ ont pas été entendues, et ces exploitations minières continuent à contaminer toute la chaîne alimentaire en utilisant du mercure. En principe interdit.

Mercredi 23, Hélène Pagezy, ethno-écologue, et Michel Jégu, biologiste spécialiste des poissons, parleront de leur participation à la Mission du Muséum chez les Indiens Wayana pour étudier la pratique traditionnelle de la pêche collective annuelle, en saison sèche, au moyen de la liane contenant de la roténone.

On l’ écrase, et la sève qui s’ en échappe est introduite dans l’ eau, ce qui gêne la fonction respiratoire des poissons. Ils sont comme "ivres", d’ où l’ expression "pêche à la nivrée". Une exposition u Musée de la Porte Dorée avait été consacrée à cette forme de pêche, et une polémique avait éclatée sur la très faible place dans cette exposition consacrée au drame de la maladie de Minamata qui affecte désormais les Indiens du fait de la contamination des poissons par le mercure. L’ Etat semblait préférer changer les habitudes alimentaires des Indiens plutôt que de s’ atrtaquer aux racines du mal : l’ invasion des chercheurs d’ or. Pire, des scientifiques tel Alain Boudou et J. Carmouze laissaient entendre que le mercure était un polluant naturel, pour excuser les orpailleurs.

L’ Etat félicitera Alain Boudou en le nommant président de l’ Université Bordeaux 1, et profitera de la veulerie de ce scientifique pour continuer à faire semblant de ne pas pouvoir réprimer l’ orpaillage clandestin. En réalité, l’ Etat fait exprès d’ être incapable en n’ organisant que des opérations -bidon, dîtes "anaconda", mais en interdisant aux seuls fonctionnaires efficaces et compétents en milieu amazonien : les soldats d’ élite de la Légion Etrangère, d’ agir contre toutes les bandes armées privées qui gravitent autour des mines clandestines, et contre toutes les filières qui permettent aux Brésiliens d’ entrer illégalement en Guyane, ou encore pour sévir contre certains employeurs, tel l’ ami du préfet Dominique Vian, actuellement à Nice, Jean Béna, de tuer ses ouvriers au lieu de les payer, comme on le constate dans le courageux documentaire de Philippe Lafaix -"La loi de la Jungle", chronique d’ une zone de non-droit : la Guyane Française

Thierry Sallantin, ethnologue, tsallantin Tha hotmail.com