Accueil > charte antilibérale 1
1. Sécuriser l’emploi et augmenter le niveau de vie.
Pour en finir avec la faillite sociale du libéralisme... Plus de 20 ans de domination du libéralisme en France, plus de 20 ans à économiser sur les êtres humains pour maximiser les profits. Les résultats sont hélas connus : plus de 5 millions de chômeurs réels, 4 millions de personnes vivent en-dessous du seuil officiel de pauvreté - 7 millions si on applique les critères d’Eurostat -, la précarisation de millions de salariés, d’exploitants agricoles, d’artisans. En France comme ailleurs, les politiques libérales conduisent à une faillite sociale. Nous n’admettons ni la fatalité du chômage ni celle de la précarité. La norme doit devenir celle de la sécurisation de l’emploi, des revenus et de la formation. L’emploi n’est pas une variable d’ajustement mais un droit social, qui doit être reconnu par la Constitution et doit faire l’objet de politiques cohérentes visant à éradiquer le chômage.
...Une nouvelle politique fondée sur des principes clairs.
Il faut rendre effectif le droit à l’emploi. Pour cela,• un nouveau statut du salariat est nécessaire, reposant sur trois grands principes : continuité du contrat de travail, obligation de reclassement, financement mutualisé à la charge des entreprises. Le salarié privé d’emploi conserve son salaire et ses droits sociaux (protection sociale, retraite...) et doit bénéficier d’un service public de l’emploi agissant sur sa formation, qui est un droit, et sur son devenir professionnel.
Construire un nouveau cadre pour le travail et l’emploi
Un préalable à une politique alternative en matière d’emploi est la• suppression des dispositifs libéraux : abrogation du contrat nouvelles embauches et de la loi sur l’égalité des chances (apprentissage à 14 ans, travail de nuit dès 15 ans, clauses de suppression des allocations familiales en cas d’absence...), fin des cadeaux fiscaux et sociaux faits aux entreprises, dont aucun n’a été efficace pour créer des emplois, retour sur les entorses à la durée légale du travail. Le CDI à temps complet doit redevenir la norme avec l’objectif de mettre hors-la-loi le temps partiel imposé ou choisi sous contrainte, Chaque salarié doit avoir la possibilité de disposer d’un emploi stable à plein temps, en CDI, avec la reconnaissance d’un droit à la formation sur le temps de travail.
Les gouvernements libéraux n’ont eu de cesse• de réduire les garanties conquises par de longues années de lutte par les salariés. Il convient de les rétablir en donnant aux salariés et aux services de l’État des moyens réels de contrôle. Pour contrecarrer le droit tout puissant du patronat à licencier, les élus du personnel disposeront d’un droit de veto suspensif et verront leurs pouvoirs élargis en matière d’emploi et de revenu. Les procédures de contrôle public seront renforcées, en redonnant ses moyens et prérogatives à l’inspection du travail, en rétablissant l’autorisation administrative de licenciement et en la renforçant. Les licenciements boursiers seront interdits par voie législative et les licenciements abusifs frappés de nullité avec obligation de réintégration.
Les concentrations• capitalistes ont suscité des cascades de sous-traitances faisant subir aux PME des contraintes de plus en plus lourdes, qui conduisent dans bien des cas à des faillites, au nom de la « concurrence libre et non faussée ». La puissance publique doit mettre un terme à la logique du dumping social en assurant le respect des droits sociaux.
Enfin, les délocalisations doivent faire• l’objet d’un contrôle, avec, là aussi, création d’un droit de veto suspensif des représentants du personnel, et d’un droit de préemption, voire de réquisition par les salariés et/ou la collectivité des entreprises abandonnées par leurs patrons pour cause de délocalisation ou de suppression d’activité.
Assurer à chacun un emploi et un revenu décent
Le pouvoir d’achat doit être revalorisé et le droit au• salaire garanti ; l’écart des salaires doit être réduit. La première priorité est le relèvement des salaires, revenus et indemnisations les plus bas. En particulier, le SMIC - qui doit être conforté - ne doit pas être inférieur à 1 500 euros et les minima sociaux doivent permettre à chacun de pourvoir aux besoins d’une vie décente. D’autre part, le relèvement des rémunérations du travail est un levier puissant de dynamisme économique. Conjugué à un objectif de plein emploi, il permet de financer des assurances sociales (maladie, retraite, famille) qui demeureront bien entendu mutualisées.
L’action• contre le chômage s’appuiera sur trois piliers : la création d’emplois publics répondant prioritairement aux besoins sociaux, le développement de l’activité économique utile et la réduction du temps de travail à 35 heures pour toutes et tous, sans perte de salaire ni aggravation de la flexibilité. Au fur et à mesure des gains de productivité, notre objectif est d’atteindre une semaine de 32 heures : il faut en finir avec l’antienne de la droite et du patronat qui consiste à rabâcher qu’on peut « travailler plus pour gagner plus » : dans le meilleur des cas, on travaille plus pour gagner autant. Des moyens au service d’une politique de l’emploi Ne l’oublions pas, les dix points de produit intérieur brut volés en dix ans par le capital sur les revenus du travail représentent, chaque année, 160 milliards d’euros. A ceux qui diront « comment ferez-vous », répondons qu’il y a de quoi faire.
Le rétablissement• d’une juste rémunération des revenus du travail nécessite une refonte de la fiscalité sur les revenus du capital (y compris les avantages exorbitants dont bénéficie une classe étroite de dirigeants), sur les transactions financières, sur la spéculation immobilière.
Rémunérer mieux le travail, étendre le• travail en réduisant le chômage, c’est évidemment s’en prendre à la rémunération et aux intérêts du capital, c’est donc heurter de plein fouet des intérêts puissants. Mais ce n’est pas mettre en danger l’économie, quoiqu’en diront les libéraux : ce n’est pas le revenu national qui change, mais sa répartition. Nos propositions sont réalistes. Leur réalisation nécessite le soutien et l’intervention de la population et l’action déterminée de la puissance publique. Ce sont, tant pour l’emploi que pour les autres volets, les conditions impératives d’une alternative aux politiques libérales