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chute impressionnante dans les sondages après 8mois de pouvoir
Publie le vendredi 18 janvier 2008 par Open-Publishing2 commentaires
FRANCE / Ses discours sur la religion suscitent la polémique
Sarkozy prône une laïcité réforméeJOELLE MESKENS
jeudi 17 janvier 2008, 21:54
L’INSTITUTEUR n’égalera jamais le curé pour l’apprentissage des enfants, dit le président. Controverse. PARIS
DE NOTRE ENVOYÉE PERMANENTE
La rupture, tous azimuts. Voilà ce que promettait Nicolas Sarkozy en campagne électorale. Mais qui se doutait alors qu’elle concernerait aussi les rapports entre l’Etat et les religions ? « Je ne remets pas gravement en cause le principe de laïcité », s’est défendu par deux fois hier le chef de l’Etat, le matin, lors des vœux aux « forces vives » (syndicats, patronat, etc.) de la nation, puis le soir, lors du même exercice devant les représentants des cultes. C’est dire l’ampleur prise par un incendie qu’il fallait d’urgence circonscrire…
L’origine de la polémique ? Deux discours dans lesquels Nicolas Sarkozy a fait une apologie très controversée de la religion. Le 20 décembre, le président s’était rendu au Vatican. « Les racines de la France sont essentiellement chrétiennes », avait-il déclaré. Avant d’ajouter : « Dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur. » A l’époque, ces déclarations avaient fait peu de vagues. Les journalistes français qui accompagnaient la délégation s’étaient plutôt attardés sur la présence de la mère de Carla Bruni dans l’assistance… Mais quand Nicolas Sarkozy a récidivé, ce lundi, lors d’un voyage en Arabie Saoudite, la controverse a pris de l’ampleur. « Je ne connais pas de pays dont l’héritage, dont la culture, dont la civilisation n’ait pas de racines religieuses », s’est-il enflammé. Tout en louant Dieu « qui n’asservit pas l’homme mais le libère », Dieu « qui est le rempart contre l’orgueil démesuré et la folie des hommes », Dieu, « source d’espérance et de progrès ». Un discours d’autant plus polémique qu’il était prononcé dans un pays où l’islam
n’est pas le plus modéré…
Un écart choquant au principe de laïcité ? Les réactions n’ont pas tardé. La gauche est montée au créneau. « Les discours du chef de l’Etat rompent avec ce qu’a été la tradition républicaine des différents présidents, depuis le général de Gaulle jusqu’à Jacques Chirac, s’est insurgé Laurent Fabius. Le président de la république n’a pas à imposer ses croyances privées à la république », a poursuivi l’ancien premier ministre socialiste.
Au centre aussi, on n’a pas mâché ses mots. François Bayrou, fervent chrétien pourtant s’il en est, ne décolère pas. « Nous voici revenus au temps de la religion, opium du peuple. » Et de souligner le paradoxe entre le plaidoyer présidentiel pour la spiritualité et sa « complaisance envers le matérialisme financier ». Même les syndicats d’enseignants ont protesté contre la supériorité supposée du curé par rapport à l’instituteur. Une provocation envers l’école publique, disent-ils.
Nicolas Sarkozy se défend pourtant de vouloir faire la révolution cultuelle. Il prêche seulement pour une laïcité modernisée, qu’il définit comme une « laïcité positive ». Ce qui signifie que pour lui, la religion est davantage un atout qu’une tare et mérite à ce titre d’être encouragée. Une voie qu’il avait à vrai dire déjà suivie lorsqu’il était ministre de l’Intérieur et des cultes. Il avait alors notamment plaidé pour un financement public des mosquées, de manière à encourager un « islam de France ».
De la même manière, il avait réuni les associations islamiques dans un « conseil français du culte musulman ». Et s’il avait fini par voter la loi interdisant le port du voile à l’école, il était de ceux qui n’y étaient pas favorables au départ.
Dans un livre étonnant intitulé La religion, la république, l’espérance (éditions du Cerf), un livre d’entretiens réalisé il y a trois ans, Nicolas Sarkozy avait déjà théorisé sa conception des relations entre l’Etat et les églises. « La religion n’est pas l’ennemie de la République. La vie spirituelle ne s’oppose en rien à l’idéal de la République », écrivait-il.
Le président se dit catholique, même si la pratique de sa religion est plutôt épisodique. Il se sent surtout fasciné par les grandes figures religieuses. Depuis des années, il cite régulièrement le pape Jean-Paul II dans ses meetings, bien que son nom soit désormais plus rarement prononcé que celui de Jaurès ou de Blum… Il répète que le père Guy Gilbert le « fascine » ou que sœur Emmanuelle est pour lui la « sainte idéale ».
Nicolas Sarkozy va-t-il pour autant s’attaquer à la loi de 1905 sur la laïcité, que son prédécesseur Jacques Chirac considérait comme intouchable ? Peu probable. Ce serait prendre le risque de dresser une partie de la France contre l’autre.
Suicidaire alors même que le président, en chute impressionnante dans les sondages après huit mois de pouvoir (moins dix points en deux mois : pour la première fois le nombre de Français mécontents dépasse le nombre de Français satisfaits), traverse déjà une zone de turbulence.
Messages
1. chute impressionnante dans les sondages après 8mois de pouvoir, 19 janvier 2008, 10:17
INTERNATIONAL
Le Temps I International I Article
Municipales difficiles pour le camp Sarkozy
FRANCE. La droite au pouvoir risque de perdre du terrain lors du scrutin des 9 et 16 mars. Le président, en baisse dans les sondages, hésite à se jeter dans la bataille.
Sylvain Besson, Paris
Samedi 19 janvier 2008
« Depuis 2001, Paris est devenue la capitale la plus sale d’Europe » ; « Dessinons ensemble l’avenir de Paris » ; « Paris a besoin des Verts »... les tracts distribués ces jours dans la capitale française ne laissent aucun doute : la campagne pour les élections municipales des 9 et 16 mars démarre sur les chapeaux de roue. Dans la plupart des villes, les crèches, la propreté des trottoirs ou les transports publics seront des thèmes dominants. Mais le scrutin est aussi le premier test de popularité pour Nicolas Sarkozy depuis juin - et le dernier avant les élections régionales prévues en 2010.
« Rendez-vous complexes »
Pour le président, l’épreuve tombe au mauvais moment. Il est en baisse dans tous les sondages : moins six points selon Ipsos, autant selon BVA. Outrage suprême, une enquête Opinionway prétend que les Français jugent Ségolène Royal meilleure que lui dans le domaine du pouvoir d’achat. Sa politique économique, tiraillée entre libéralisme, volontarisme étatique et rigorisme financier, demeure peu lisible. Enfin, le président semble authentiquement distrait par sa romance avec Carla Bruni.
Une fois n’est pas coutume, Nicolas Sarkozy paraît hésiter. Doit-il s’engager à fond, comme il l’a d’abord annoncé, ou suivre les joutes municipales de loin, comme l’y encouragent certains barons de droite, qui craignent qu’une présence trop visible de sa part ne galvanise leurs adversaires locaux ? « Je m’engagerai parce que le concept même d’élections dépolitisées est absurde », a-t-il lancé le 8 janvier. Avant de nuancer : « Chacun sait bien que ce sont toujours des rendez-vous complexes, on verra ce qu’il en sera. »
Quoi qu’il en soit, la droite n’a pas grand-chose à gagner dans cette bataille. La plupart des grandes villes ont voté pour Ségolène Royal à la dernière présidentielle. La gauche municipale, qui s’est appropriée le thème de la qualité de vie, jouit d’une bonne cote dans l’opinion. Elle pourrait s’emparer de cités comme Toulouse (qui a voté Royal à 57,6%), Strasbourg, voire Bordeaux, où le maire Alain Juppé joue sa survie politique. A l’inverse, la droite aura le plus grand mal à conquérir les bastions socialistes que sont Paris, Lyon ou Lille.
Piégée pour Nicolas Sarkozy, la campagne des municipales est l’occasion de rebondir pour Ségolène Royal. Visite d’un thé dansant et d’une usine en Alsace, tournée sur les marchés en Bretagne : depuis quelques jours, l’ex-candidate se démène pour transformer le scrutin en « bon avertissement » adressé au président. En se profilant comme sa principale opposante, elle espère asseoir sa domination sur le Parti socialiste en vue du congrès qui doit désigner, sans doute à l’automne, son nouveau premier secrétaire.
Ségolène Royal devra toutefois compter avec l’ambition, à peine dissimulée, du maire de Paris, Bertrand Delanoë. Dimanche dernier, en présentant son programme municipal (plus de logements sociaux, voitures écologiques en libre-service, etc.), ce dernier s’est placé « dans le camp de ceux qui veulent faire changer le PS ». Mais avant, il lui faut assurer sa réélection : son adversaire de droite, Françoise de Panafieu, perçue comme arriviste et mal soutenue par son camp, n’a que de faibles chances de l’emporter.
Et François Bayrou ? Ces derniers mois, le « troisième homme » de l’élection présidentielle est resté discret. Son nouveau parti, le Mouvement démocrate (MoDem), est tiraillé entre partisans d’une alliance avec la droite, sympathisants de la gauche et centristes purs et durs. Pour les municipales, sa ligne est fluctuante : à Bordeaux, le MoDem soutient le maire de droite Alain Juppé, à Dijon le socialiste François Rebsamen.
François Bayrou est lui-même candidat à Pau, une ville des Pyrénées où il part favori. Elle devrait lui offrir, s’il gagne, un poste d’observation idéal en attendant l’élection présidentielle de 2012.
2. chute impressionnante dans les sondages après 8mois de pouvoir, 19 janvier 2008, 20:16
Que se vayan todos.