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A qui profite… la solidarité Répondant à un appel à projet, l’association EMMAÜS Solidarité a été retenue pour mettre en place une structure d’accompagnement dans l’insertion de personnes réfugiées statutaires. Ainsi sur le site de Jouy en Josas, chaque année, 600 célibataires vulnérables protégés seront hébergés et formés à l’apprentissage de la langue française, à l’acquisition du socle des compétences transverses et des compétences de base, en vue de les accompagner dans leur démarche d’autonomie personnelle et sociale. Mission noble s’il en est. Parmi les organismes de formation retenus l’opérateur SJT dispensera, par semestre, 100 des 730 heures de formation financées par le projet. Problème, Le Directeur Général de SJT n’est autre que le Président d’EMMAÜS Solidarité. De plus, l’organisme de formation interne à EMMAÜS Solidarité, habitué à réaliser ce type d’action n’a été ni informé en amont ni sollicité pour proposer une offre adaptée. Au sein de l’association, ce mélange des genres interroge et interpelle. Christophe Deltombe, avocat de profession et ancien Président d’Emmaüs FRANCE et actuel membre du Conseil d’administration d’EMMAÜS Solidarité a d’ailleurs démissionné de son mandat : ‘’Cher Président, Chers amis, C’est avec regrets que je me vois contraint de donner ma démission du conseil d’administration d’Emmaüs Solidarité. J’ai en effet, lors du dernier CA d’Emmaüs Solidarité, fait observer que la participation de SJT au projet de Jouy en Josas faisait apparaître un évident conflit d’intérêt s’agissant du président d’Emmaüs Solidarité, par ailleurs Directeur général de SJT, conflit d’intérêt que la consultation juridique commandée par la direction d’Emmaüs Solidarité a confirmé. J’ai fait valoir qu’on ne pouvait se contenter de régler le problème par une convention réglementée, la question étant à la fois juridique et éthique. J’ai mis en garde le président contre le risque que, dans et hors du mouvement, ce conflit d’intérêt ne conduise à le mettre en cause ce qui serait préjudiciable à Emmaüs Solidarité ainsi qu’au mouvement Emmaüs dans son ensemble, si certains esprits voulaient s’en emparer. N’ayant pas été entendu je ne crois pas possible de poursuivre ma collaboration dans ces conditions. J’en informe le président d’Emmaüs France qui est en copie de ce mail. Je souhaite une pleine réussite à ce projet par ailleurs fort intéressant, et je félicite les équipes d’Emmaüs Solidarité pour le formidable travail qu’elles fournissent au quotidien dans l’accueil des populations exclues. Elles ont toute mon admiration. Bien cordialement Christophe Deltombe’’ Si la mise en place d’une convention réglementée tente de régler la question du conflit d’intérêt, il n’en reste pas moins que subsiste un intolérable conflit d’intérêt éthique. Les organisations Syndicales CFE-CGC et SUD dénoncent cet état de fait. Elles vont alerter le Président et le CA d’Emmaüs France et demander à ce dernier un positionnement officiel.
Communiqué de :
Sud
Cfe - cgc
Santé sociale