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et pendant ce temps le gouvernement supprime des postes de profs

Publie le lundi 15 février 2010 par Open-Publishing
2 commentaires

Recherche profs avec au moins une licence

« A tous ceux qui possèdent au moins une licence, l’académie de Créteil propose de devenir professeur. Pour un minimum de 1 750 euros brut par mois, vous pouvez enseigner dans le second degré (collège, lycée et lycée professionnel) et mettre en valeur vos diplômes tout en partageant votre savoir. Si vous avez des compétences en anglais, allemand, technologie, sciences physiques, éco-gestion ou l’une des 80 disciplines de l’Éducation nationale, remplissez le formulaire de l’application ci-dessous pour que nous puissions traiter votre dossier et l’intégrer à notre base de données. » Le ministère de l’Education supprime encore 16 000 postes cette année, mais l’académie de Créteil recrute. L’annonce sur son site, à la rubrique Ressources humaines, est claire : la seconde académie de France en importance recherche des profs, pas des titulaires, mais des contractuels ou des vacataires. Des personnels précaires, toujours plus nombreux dans l’enseignement secondaire et dans le supérieur.

Le recours à ces non-titulaires comme les petites annonces au Pôle emploi (et auparavant à l’ANPE) ne sont pas quelque chose de nouveau. Les rectorats y font appel pour combler des « trous » - l’affectation des 800 000 profs sur tout le territoire n’est pas une science parfaite. Mais la tendance s’est nettement accélérée ces dernières années avec la politique de non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux. Et la précarisation grandissante des enseignants et du personnel d’encadrement - notamment ces assistants d’éducation (ex-surveillants) au cœur du bras de fer entre les profs du lycée Adolphe-Chérioux de Vitry-sur-Seine et le ministère - est devenue un sujet d’inquiétude au même titre que les réformes à marche forcée. C’est même une source d’angoisse pour une profession qui s’était crue jusqu’ici protégée par son statut et qui se sent brusquement vulnérable. Selon la CGT Educ’action par exemple, en janvier 2010, le rectorat de Créteil employait 2 886 non-titulaires, une hausse de 28% par rapport à 2009.

Dans le supérieur et la recherche, c’est le même constat. Une intersyndicale, réunissant 19 organisations, vient de réaliser une enquête inédite sur le monde des précaires. A partir de 4 400 réponses, elle a estimé leur nombre entre 45 000 et 50 000, soit environ 20% des effectifs totaux. Le problème touche surtout les sciences humaines et sociales (SHS). Certains syndicats réclament des titularisations en chaîne. Mais d’autres jugent la demande irréaliste et perdue d’avance, estimant que l’on ne pourra revenir en arrière et que la fonction publique ne sera plus jamais la même après Nicolas Sarkozy.

Messages

  • Oui, le nombre des profs précaires augmente très rapidement dans toutes les disciplines et toutes les académies.

    Jusqu’au jour, où dans les salles de profs, on s’apercevra qu’il y a davantage de contractuels, de vacataires que de fonctionnaires.

    Et ce jour-là, sera venu le moment de décréter que l’école doit définitivement être privatisée puisqu’il reste très peu de membres de la fonction publique, donc incapables de s’opposer à une telle mesure.

    D’où le cynisme de Sarkozy, lors de sa dernière intervention télévisée, faisant croire à un plan de titularisation des profs précaires. Cela dans le but de pousser les jeunes collègues à contractualiser leurs interventions dans l’espoir d’une future titularisation.

    Malheureusement, cette promesse de titularisation ne tient pas la route puisque la RGPP sarkozyste impose une réduction d’un fonctionnaire sur deux, en particulier dans l’Éducation Nationale. Pourquoi referaient-ils ce qu’ils ont mis plusieurs années à défaire ?

    Il y a donc urgence à ce que le mouvement social impose un rapport de force gagnant pour arrêter cette spirale de casse sociale.

    Jak

  • Le gouvernement supprime des postes de profs....
    Derrière la suppression de postes de profs,
    le non remplacement de titulaires partant à la retraite,
    il y a aussi l’attribution obligatoire d’heures supplémentaires à des profs qui n’en veulent pas (heures défiscalisées pour les rendre plus attractives),
    il y a aussi l’emploi de profs retraités pour des remplacements...

    et l’usage devenu massif de contrats de vacation qui maintiennent beaucoup de profs dans une précarité abjecte insupportable :
    il faut savoir qu’un vacataire se voit proposer un contrat de 200 heures maximum pour l’année, payé au rabais par rapport aux professeurs titulaires ;
    il faut aussi savoir qu’il doit préparer ses cours, corriger des copies, participer aux réunions parents/profs, assister aux conseils de classe... tout cela bénévolement, sans être payé et sans protester s’il veut avoir une chance de ne pas être mal vu par l’administration qui l’emploi ;
    il faut aussi savoir qu’il n’a pas de congé payé, que les vacances de Noël, de Pâques ou de la Toussaint ne sont pas payées : seules les heures effectuées en face à face le sont.

    Bref,
    L’éducation nationale est un vrai négrier. qui se soucie peu de la souffrance qu’elle engendre et entretien sciemment auprès de ses salariés précarisés.

    Que font les syndicats ? pour l’instant et depuis longtemps : Rien !!

    Silence complice : aucune information diffusée, aucun soutien face à une administration toute puissante, aucune dénonciation de cette situation honteuse et malhonnête, ce qui revient à opérer une censure au lieu d’engager un combat pour rétablir des droits (humains) !

    Pendant ce temps, le ministre de l’éducation se frotte les mains :
    L’esprit critique déserte encore plus les rangs de l’Education Nationale, dernier pilier de la Démocratie face à une Ploutocratie qui s’approprie le Monde.

    Précarité qui s’étend, information censurée, vide syndical = agonie qui précède la mort du système.

    C’est de la mort de la République dont il est certainement question, de cette mort annoncée par la mise en place d’une Ploutocratie infecte à l’échelle internationale : autrement désignée la mondialisation (ou lisier des pauvres et caviar des riches).

    Face au bruit des bottes, mobilisons plus que nos moelles épinières... armons nous de nos esprits critiques... et résistons !!