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et si les décideurs decendaient “en bas”
Publie le jeudi 21 mai 2009 par Open-Publishing3 commentaires
Hier, mon attention a été arrêtée sur un article du Figaro.fr intitulé « dans la peau d’un conseiller Pôle emploi ». cet article racontait comment monsieur Wauquiez avait pris part, le temps d’une journée, à la vie d’une agence du pôle-emploi. Bien sûr la visée médiatique de ce geste est toute symbolique, et la durée de son implication est bien trop courte pour être représentative de la vie réelle des conseillers en emploi.
Néanmoins, c’est une méthode qui reste à étudier.
L’avantage principal d’une telle pratique est de vivre une journée réelle du monde « d’en bas ». les hommes ne sont plus des chiffres mais des personnalités avec un coeur et une âme. Une journée complète passée face à des personnes en difficulté, en première ligne, fait ressentir dans son être les problèmes sociaux.
Bien sûr, quelques heures à un poste ne suffisent pas à faire ressentir les effets du temps sur la personnalité du conseiller (fatigue, énervement, lassitude...), mais elles ont au moins le mérite de se confronter à la réalité.
Ensuite, le fait de s’impliquer physiquement au sein d’une équipe, quand on est un décideur, est toujours bien vu par l’équipe. Les sentiments des personnes sont toujours positifs lorsqu’on s’intéresse à eux, et ce en dépit de leur orientation politique. Comme aux temps où les chefs se mettaient en péril physiquement pour galvaniser les énergies, un patron force toujours le respect de ses employés lorsqu’il « met la main à la pâte ». c’est le même principe pour un ministre. Le fait de s’intégrer dans l’équipe fait descendre pour un moment le chef au statut commun. Il est pour un temps critiquable, accessible, soumis aux mêmes contraintes que ceux qu’il dirige.
L’inévitable rapprochement de vues qu’instaure l’intégration du chef dans l’équipe dont il a la charge est un double avantage, car il permet d’une part au chef de s’apercevoir de certaines difficultés auxquelles il n’a pas pensé, ou de l’ambiance qui règne dans l’équipe et de les résoudre en améliorant certaines conditions de travail. D’une autre part cette amélioration des conditions de travail constitue sans doute un opportunité d’améliorer la productivité de l’équipe. bien sûr, on pourrait penser qu’un chef mal-intentionné détourne ses découvertes pour opprimer son équipe, et c’est pour cela sans doute que le facteur-temps est important. Sur un temps raisonnablement prégnant, ou/et à intervalles réguliers, on pourrait ainsi faire confiance aux relations humaines pour parvenir à défendre les intérêts communs plutôt qu’égoïstes.
Cette descente « en bas » qu’a effectuée monsieur Wauquiez est une idée qui me plaît assez depuis quelques temps.
On pourrait généraliser une telle mesure, et pourquoi pas la légaliser... dans chaque entreprise, dans chaque administration, dans chaque hiérarchie qui existe, il devrait y avoir un laps de temps, qui reste à définir selon chaque cas ( ainsi qu’une répétition de cette pratique dans la durée) imposé au décideur, destiné à la pratique de tous les étages hiérarchiques de l’équipe dont il a la charge.
Il serait aisé de tester une telle mesure, et il me semble qu’elle ne pourrait raisonnablement être refusée ni par les chefs, ni par l’équipe. Car si les élus sont censés être l’émanation du peuple, tous les chefs se doivent de protéger leur équipe, ne serait-ce que parce que sans équipe, un chef n’en est pas un.
Et pour les équipes, il ne fait aucun doute qu’ils seraient enchantés d’une telle mesure. non ?
Messages
1. et si les décideurs decendaient “en bas”, 21 mai 2009, 15:46, par Bajou en rage
24 Heures seulement ? Sans papiers,sans logement,sans chauffeur,ni bodygards,sans emploi,sans huissiers,sans Gavs,sans fouille à corps,sans tabassage,sans indemnitées de chomage, (enfin pour 5 ans au moins comme pour l’ensemble des putés) ,sans retraites ,ni pensions,en taule physique et financiére comme les précaires , les retenu(e)s à l’insu de leur plein grè (qu’il nous prete ses gosses aussi),les sans paps et les rebelles........ @+Stef Bajou
2. et si les décideurs decendaient “en bas”, 21 mai 2009, 16:28, par pat30
Bien entendu que c’est LA solution pour faire sortir la fonction publique de sa sclérose, mais les décideurs sont-ils ok pour venir se mettre les mains dans le cambouis ?
Je vous raconte mon histoire qui date de 5ou 6 ans. Ça se passe dans un service de la fonction publique avec 1 chef de service, un surveillant et deux cellules ( 1 & 2)d’employés dont les taches sont très spécifiques et non interchangeables.
Le surveillant est issu de la première cellule et ne connaît rien des réalités du boulot de la seconde. Mais c’est la fonction publique et il tente de nous commander ( je fais partie de la seconde), bien entendu il ne tire rien de nous puisqu’il ne peut nous aider quand on a un problème de fonctionnement à résoudre.
Ce con part en retraite. On forme une remplaçante à l’école des cadres ( remplaçante issue de la cellule 1).
Avant qu’elle entre en fonction je vais voir le chef de service et je lui demande de mettre la nouvelle surveillante avec notre cellule pendant un mois afin qu’elle sache de quoi elle parle et qu’on ne recommence pas les errements du passé.
Réponse du chef de service : NON, je ne peux pas me séparer d’une surveillante pendant 1 mois.
Comment voulez vous que le cadre soit efficace si je peux lui dire « lache moi, t’es incapable de faire mon boulot »
Je serais étonné que ça évolue. Les chefs de service et les cadres sont une caste qui ne se mélange pas avec les prolos basiques. Ils sont bardés de théories fumeuses mais ne connaissent rien de la réalité qui fait mal aux mains et au dos.
3. et si les décideurs decendaient “en bas”, 21 mai 2009, 17:09
Et le contraire ? un "dembas" qui fait une visite dans les hautes sphères ? Que de surprises dans ces vastes bureaux, vastes et moelleux fauteuils, où on doit sévèrement se les tourner par moment. Que de témoignages sur les détails de ces lieux de la haute. Mais ça n’est pas pour demain.