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intersyndicale anti-cpe dans l’attente mais jusqu’à quand ?

Publie le vendredi 7 avril 2006 par Open-Publishing

Les anti-CPE attendent la proposition des élus UMP
ven. avr. 7, 2006 2:50 CEST
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L’intersyndicale anti-CPE s’est concertée vendredi matin pour faire le point sur les consultations menées par les parlementaires de l’UMP, qui pourraient s’exprimer dans les prochaines heures.

Le contenu de la proposition de loi qui doit se substituer à l’article 8 de la loi sur l’égalité des chances, instaurant le CPE, pourrait cependant ne pas être dévoilé avant la fin du week-end ou lundi.

Le présidents du groupe UMP à l’Assemblée nationale, Bernard Accoyer, et son homologue du Sénat, Josselin de Rohan, ont achevé à la mi-journée leurs discussions entamées mercredi avec les syndicats, le patronat, les organisations étudiantes et lycéennes.

"Tout cela reste très flou, on ne nous a rien laissé espérer ni craindre. Donc, on attend avec impatience le point de presse de Bernard Accoyer", a déclaré à Reuters le secrétaire général de la CFTC, Jacky Dintinger, en réaffirmant la revendication unitaire d’un retrait inconditionnel du CPE.

La tenue de cette conférence de presse, qui aurait lieu à l’Assemblée nationale en fin d’après-midi, restait cependant à confirmer.

Selon la représentante nationale de l’union syndicale Solidaires, dernière à être reçue vendredi midi, les parlementaires de l’UMP lui ont indiqué qu’ils "feraient cet après-midi une communication, mais plus sur le bilan des rencontres" que sur le contenu de la proposition de loi.

"Ils nous ont dit aussi qu’ils allaient travailler énormément ce week-end", a précisé Annick Coupé à Reuters.

"Ils nous ont dit très clairement qu’ils feraient des propositions dans les jours qui viennent, mais sans être plus précis", a-t-elle ajouté. "Mais je crois qu’ils ont compris l’urgence de la situation."

Une interview du président de l’UMP Nicolas Sarkozy est prévue dans Le Figaro de samedi. Le quotidien le confirme lui-même vendredi dans ses colonnes.

Pilote de l’opération de déminage depuis le week-end dernier, Nicolas Sarkozy a continué à rester en contact avec les syndicats et a reçu jeudi la présidente du Medef, Laurence Parisot.

LES ANTI-CPE FONT BLOC

La formulation de la proposition de loi semble encore alimenter les débats au sein de l’UMP.

Les élus sarkozystes ont lancé jeudi le ballon d’essai d’une suspension du CPE pendant plusieurs mois, le temps de laisser les partenaires sociaux négocier un autre dispositif d’insertion professionnelle des jeunes.

"Une suspension, c’est une épée de Damoclès et ça ne nous ira pas. Il faut qu’ils aillent plus loin", ont immédiatement répliqué en choeur les anti-CPE, en rappelant la date butoir de la prochaine intersyndicale, lundi soir.

"Ils (la majorité et le gouvernement) lancent des Scud pour voir notre réaction mais il faut qu’ils prennent en compte que des gares sont bloquées, que les jeunes sont en train de radicaliser le mouvement partout", remarquait-on jeudi soir de source syndicale.

Face à une majorité UMP et à un gouvernement divisés sur la question, les anti-CPE font bloc.

S’ils n’ont pas d’ici lundi l’assurance de la "mort" du CPE, ils se disent toujours aussi déterminés à lancer une nouvelle mobilisation de l’ampleur de celles du 28 mars et du 4 avril.

Les douze organisations ont tenu une intersyndicale par téléphone pendant deux heures vendredi matin "pour refaire un tour de table après les réunions avec les présidents des groupes parlementaires".

"L’intersyndicale est plus unie que jamais et plus que jamais décidée à obtenir le retrait du CPE de manière à pouvoir entamer ensuite de vraies négociations" sur l’emploi des jeunes, a réaffirmé le numéro deux de la CFTC.

Les trois organisations patronales ont elles aussi fait savoir aux parlementaires qu’elles souhaitaient qu’une issue soit trouvée rapidement à la crise, qui dure depuis le 16 janvier.

Même la confédération des petites et moyennes entreprises (CGPME), la seule à défendre véritablement le CPE, a laissé entendre qu’elle serait prête à des concessions sur le dossier.

"Nous avons insisté sur le fait que les entreprises avaient quand même besoin de flexibilité mais que nous sommes conscients de la situation actuelle", a déclaré Jean-François Roubaud, son président, après avoir été reçu par les parlementaires UMP.

Dans cette affaire, le patronat craint avant tout une contamination du contrat nouvelles embauches (CNE), qui a servi de modèle au CPE, dans lequel il voit une première étape vers davantage de flexibilité du marché du travail en France.

Les syndicats et, plus largement, les anti-CPE, y voient pour leur part une précarisation accrue.