l’ump a pris un stand sur un salon réservé aux décideurs.(tribune de genève)

ALAIN JOURDAN
Publié le 19 janvier 2007

L’UMP suisse est très active. La semaine prochaine, le parti gaulliste participera à la 3e édition de Place des affaires. Un salon ouvert aux « acteurs socio-économiques de la région », initié par Enza Testa Haegi, fondatrice du Cercle des dirigeants d’entreprises et directrice du journal l’Extension.

Pierre Condamin-Gerbier, président de la section suisse de l ?UMP.
© Olivier Vogelsang
Confusion des genres ?
La présence d’un parti politique français parmi les exposants peut paraître inhabituelle. _ « C’est un moyen de communication comme un autre », explique Pierre Condamin-Gerbier, président de la section suisse de l’UMP.

« Aujourd’hui, un parti politique se gère comme une entreprise », fait valoir ce cadre ­financier originaire de Saint-Etienne, jadis responsable des jeunes RPR. Un militant fier de ses états de service : « C’est à cette époque que j’ai rencontré Nicolas Sarkozy. Il était responsable national des jeunes RPR. Depuis, il a pris une autre envergure. »

« Place des affaires a ouvert ses portes à l’UMP, mais elle aurait très bien pu les ouvrir à n’importe quel autre parti s’il en avait manifesté le souhait. Il n’y a pas que des entreprises qui exposent. Il y a aussi des associations », précise, Enza Testa Haegi qui refuse de voir la 3e édition de cette rencontre ternie par une fausse polémique.

En Suisse, l’UMP recrute. Le parti gaulliste n’en fait pas mystère. Son ambition est de passer de 500 à 1000 adhérents d’ici à fin avril 2007. « Si nous avons pris un stand, c’est pour promouvoir l’UMP et son candidat. Nous serons une ­dizaine à nous relayer sur le stand pour informer ceux qui le désirent », poursuit Pierre Condamin-Gerbier. L’opération séduction auprès des décideurs n’a pas d’autre but que de rallier un maximum de personnes à la cause ­sarkoziste.

Convaincre les expatriés

« Les Français de Suisse, c’est 100 000 votants. Cela peut peser très lourd dans une élection. En 1981, cela a permis à ­Mitterrand de battre Giscard », rappelle le président de la ­section suisse de l’UMP qui se défend d’avoir monté cette opération pour faire une collecte de fonds.

« Notre présence à Place des affaires n’est pas du tout liée à cela. Nous devons convaincre les gens d’adhérer, c’est notre priorité. Si certains veulent faire des dons, ce que la loi autorise pour un montant pouvant aller jusqu’à 7500 euros, nous leur demandons de le faire directement auprès de notre siège à Paris. »

Les responsables de l’UMP Suisse ne désespèrent pas de pouvoir accueillir Nicolas Sarkozy avant le premier tour de l’élection présidentielle. Une venue annoncée prématurément par un autre responsable de l’UMP, Claude Chaffanel, un militant grenoblois proche d’Alain Carignon, installé à Neuchâtel.

« C’est vrai qu’avec l’affaire Johnny Hallyday un tel déplacement pourrait être exploité politiquement par l’autre camp. Mais on peut certainement trouver un autre format. Sa venue n’est pas définitivement exclue », affirme Pierre Condamin-Gerbier.