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l’université et bologne... en suisse ! Explications
Publie le vendredi 27 novembre 2009 par Open-Publishing1 commentaire
la privatisation des universités !!!
En France, la ronde infinie des obstinés tourne le lundi de 18 à 20H pl de l’hotel de ville, paris
Mécontentement dans les universités suisses
Des centaines d’étudiants ont occupé mardi l’aula de l’université de Berne, empêchant plus de mille autres d’assister aux cours. Des actions similaires ont eu lieu ailleurs en Suisse, pour dénoncer la « commercialisation de l’éducation ».
Cette manifestation s’est déroulée dans le cadre d’une action globale d’une semaine intitulée « L’éducation n’est pas à vendre » et qui a vu des étudiants s’en prendre au système éducatif dans plusieurs pays d’Europe. En Suisse, des étudiants ont manifesté dans plusieurs universités.
« Environ 1200 étudiants ont été affectés par cette action, déclare Christoph Pappa, secrétaire général de l’université de Berne. L’administration de l’université a pris bonne note de cette action, mais nous ne savons pas encore quelles sont les demandes concrètes des manifestants. »
Réforme de Bologne
Les principales doléances concernent la mise en œuvre de la réforme de Bologne, la commercialisation de l’éducation (c’est-à-dire le parrainage par l’industrie), les taxes universitaires et le fait que les programmes des universités ressemblent de plus en plus à ceux des écoles.
La réforme de Bologne provient de la Déclaration européenne de Bologne de 1999 qui a été signée par 46 pays, dont la Suisse. L’idée est d’harmoniser les qualifications à travers l’Europe de manière à ce que qu’étudiants et enseignants puissent se déplacer librement entre les universités. L’idée est également que les diplômes obtenus soient reconnus dans chaque pays.
Christoph Pappa rappelle que selon une étude réalisée l’année dernière, la plupart des étudiants estiment que la réforme de Bologne est positive.
Toutefois, le secrétaire général de l’université de Berne avoue une sympathie pour certaines critiques concernant la réforme, comme le fait que les étudiants sont désormais « gavés » d’informations au fil de différents tests plutôt que responsabilisés et encouragés à penser par eux-mêmes.
Un gros problème
Le fait que l’université soit devenue une sorte d’« usine à examens » est confirmée par Daniel, un étudiant d’histoire-géo de l’université de Berne.
« Le gros problème, c’est que la réforme de Bologne stoppe l’éducation, déclare-t-il. Vous ne pouvez plus réfléchir aux choses, car vous n’avez plus le temps de penser et d’essayer d’aller vraiment à fond dans un sujet. Ce n’est pas de l’éducation. »
« Je fais de la politique depuis longtemps, de sorte que j’ai une bonne compréhension des raisons pour lesquelles les choses ne se déroulent pas bien : la néo-libéralisation et les structures capitalistes. Mais je pense que beaucoup de gens ont le sentiment que les choses ne sont pas telles qu’elles devraient être et qu’il n’arrivent pas à vraiment articuler ce qu’il pensent. »
Commercialisation
Un autre thème discuté parmi les manifestants est de savoir si le système public d’éducation sert encore les intérêts du public ou si le poids est mis sur un système instrumentalisé qui sert essentiellement aux intérêts de l’économie et des entreprises.
« Nous nous inquiétons du fait que l’université devient un endroit où l’économie a plus de poids que l’éducation, déclare Luca, un étudiant en sociologie. Nous voulons une éducation libre et critique, pas une sorte d’entraînement à l’emploi. »
Luca ajoute que cette commercialisation de l’éducation représente davantage un problème dans les sciences naturelles où des entreprises comme Novartis font du sponsoring. « Si rien ne change, nous verrons d’autres entreprises essayer d’influer sur la pensée », redoute-t-il.
Un large soutien
Michael, un étudiant en sciences politiques et économiques, n’est pas surpris par l’ampleur du mécontentement et le soutien obtenu par les manifestants.
« Je pense qu’il y a beaucoup d’étudiants en colère, déclare-t-il. On ne peut pas le voir au quotidien à cause des programmes surchargés et des examens. Mais les gens se mettent en colère lorsque surviennent des événements précis. »
« Par exemple, l’institut des sciences politiques a supprimé un module consacré aux sciences sociales sans le dire aux étudiants qui s’y étaient inscrits, illustre-t-il. Ceux-ci arrivent maintenant sans savoir qu’ils étudient en fait quelque chose d’autre. »
« Lorsque quelque chose de la sorte se produit, on voit beaucoup de personnes protester, pas seulement ceux qui ont l’habitude de manifester, mais aussi un large panel d’étudiants. C’est très important et positif », conclut Michael.
swissinfo.ch, Thomas Stephens
(Traduction de l’anglais : Olivier Pauchard)
Messages
1. Plus d’infos, 27 novembre 2009, 11:24
Pour plus d’infos :
Convergence des luttes étudiantes et universitaires européennes : contacts + vers un contre-sommet en mars 2010
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