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la CGT va-t-elle perdre son “T” ?
Publie le mardi 21 décembre 2010 par Open-Publishing8 commentaires
Les correcteurs du Monde ouvre le débat avec le txt ci-dessous. Qu’en pensez-vous, camarades ?
On sait que le mot “travailleur” a mauvaise presse, surtout dans un contexte politique ou social ; il est même devenu un “gros mot” au Parti socialiste si l’on en croit Pierre Mauroy. Il n’est pas jusqu’à la CGT* qui ne l’ait banni de son vocabulaire : un ouvrage intitulé Le Syndicalisme à mots découverts* nous apprend que travailleur apparaît des centaines de fois dans les résolutions de ses congrès des années 1970 pour quasiment disparaître à l’aube des années 1990. Le plus souvent remplacé par salarié*.
Cette substitution “fait sens” (n’ayons pas peur d’utiliser nous aussi la langue de bois) : le travailleur exerce un métier, effectue une tâche, en bref il agit, apporte sa contribution à la société ; le salarié ne se définit plus que par la rétribution reçue de son employeur : il est remis à sa juste place, dans sa dépendance fondamentale. De sujet actif, il est devenu passif. Une substitution lexicale qui résume et illustre à la perfection les évolutions idéologiques de ces dernières décennies.
Justement, la CGT se proposait, à sa fondation, de lutter pour l’émancipation du travail, et donc d’”abolir le salariat”. Bernard Thibault en a-t-il seulement entendu parler ? En toute logique, la CGT va-t-elle devenir CGS (”S” pour “salariat”) ? A défaut d’abolir le salariat, elle aura du moins aboli travailleur.
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* dont le “T”, rappelons-le, est pour “travail” (Confédération générale du travail).
* Le Syndicalisme à mots découverts, dictionnaire des fréquences (1971-1990), ouvrage collectif, éditions Syllepse, 1998.
* quand ce n’est pas par l’insipide les gens ou même le peu lutte de classe les Français.
http://correcteurs.blog.lemonde.fr/2010/12/21/la-cgt-va-t-elle-perdre-son-t/
Messages
1. la CGT va-t-elle perdre son “T” ?, 21 décembre 2010, 20:06
J’ai déjà connu ça.
Dans les années 50, dans le Sud, après guerre, les Camarades avaient fondé les "Mutuelles CGT" dans différentes branches professionnelles.
Puis de fil en aiguille on est passé aux "Mutuelles des Travailleurs", puis aux "Mutuelles de Provence", puis ça s’est fondu dans la "Mutualité Française", vieil adversaire réformiste, soi-disant "associé", mais en réalité anthrophage.
Et tout ça dérive vers l’assurantiel pur et simple.
CQFD...
Les mots ont TOUJOURS un sens. Et quand il disparaissent cherchez qui ça dérange ; vous trouverez le but à atteindre.
G.L.
1. la CGT va-t-elle perdre son “T” ?, 21 décembre 2010, 23:36
Salut GL,
En effet les mots ont toujours un sens.De là à changer le sigle CGT,il y a un pas que je ne franchirai pas.
Tu as du connaître cette opposition dans les boites entre " les cols blancs et les cols bleus ",tous travailleurs et salariés,mais avec un ressenti différent de l’exploitation capitaliste.
Nul n’ignore aujourd’hui que la dialectique a un effet psychologique sur des catégories de salariés qui étaient à des lustres de la conscience de classe.( maitrises et cadres ).Et c’est là que les mots ont un sens,quand ils permettent de convaincre des catégories de TRAVAILLEURS qu’il n’y a que 2 classes,celle des exploiteurs et celle des exploités.
Quant aux mutuelles la CGT n’aurait JAMAIS du se fourvoyer dans ce type de rustine pseudo-sociale.Ce n’est pas son rôle d’organisation syndicale.Le sien aurait du et doit être de mobiliser pour défendre les caisses de sécurité sociales.
LR
2. la CGT va-t-elle perdre son “T” ?, 22 décembre 2010, 00:06, par ALIFARKA
L’important c’est de continuer de lutter
pour un Monde Meilleur,
un travail décent pour tous
une protection sociale de qualité,
une éducation qui n’exclut personne
et enfin la liberté de penser et d’écrire...
Alors CGT ou cgfdt, quelle importance ! ! !
ALIFARKA
3. la CGT va-t-elle perdre son “T” ?, 22 décembre 2010, 08:43, par patrice bardet
oui, les mots font sens !
Effectivement, "travailleur" disparait du vocabulaire de nos instances, et n’apparait d’ailleurs qu’une seule fois dans nos statuts
de même, plus value remplacé par valeur ajoutée
abolition du salariat
abolition du capitalisme
patron
capitaliste
lutte de classe
de temps en temps, on voit apparaitre "charges sociales" au lieu de "cotisations sociales"
reste néanmoins dans les statuts
Je maintiens toutefois que c’est d’abord dans nos têtes que nous cédons à l’idéologie dominante
1. la CGT va-t-elle perdre son “T” ?, 22 décembre 2010, 10:14, par albarot
faudrait d’abord que les camarades délégués syndicaux parlent de SYNDIQUES au lieu d’ADHERENTS. Ca sera déjà une bonne chose.
et quand on ne reprend pas le patron quand il use toutes les 10 secondes du mot "collaborateurs", son idéologie capitaliste avance.
les mots ont un sens :
D’ABORD relire "1984" de george Orwell
ENSUITE : http://iksigreczed.over-blog.com/article-programme-de-depollution-du-langage-53378367.html
albarot
2. la CGT va-t-elle perdre son “T” ?, 22 décembre 2010, 14:09
Un patron peut être salarié de son entreprise, ce qui masque le fait qu’il en est aussi le propriétaire. Il peut donc adhérer à la CGT en tant que salarié.
Un patron ne dit jamais : "Je travaille dans une entreprise", il dira "Je suis patron d’une entreprise ou je suis entrepreneur..."
3. la CGT va-t-elle perdre son “T” ?, 22 décembre 2010, 17:58, par Gilbert, retraité du pétrole
... ou "partenaires sociaux" !
Comment un syndicaliste peut-il être "partenaire" avec un taulier ???
Mais c’est eux qui le disent, après tout !
4. vérification, SVP, 22 décembre 2010, 21:40, par patrice bardet
là, c’est un peu n’importe quoi, de l’accusation gratuite....
Il y a des noms à citer, que l’on puisse vérifier ?
Je connais un auto-entrepreneur, un en "portage salarial" : deux précaires , qui étaient au comité de chômeurs
Pas du tout en rapport avec un "patron"