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la contestation gagne l’europe
Publie le vendredi 23 janvier 2009 par Open-Publishing2 commentaires
Avec la crise, la contestation gagne en Europe
En Islande, la police antiémeute a utilisé les gaz lacrymogènes, défendant et arrêtant les plus énervés parmi les 2 000 manifestants qui se massaient autour du Parlement Crédits photo : AP
Après la Grèce, les pays Baltes, l’Islande et la Bulgarie connaissent des mouvements sociaux qui inquiètent l’Union européenne.
La peur d’une insurrection populaire nourrie par la crise commence à s’insinuer dans les esprits des dirigeants européens. Pour l’heure, elle est irrationnelle.
La contestation ne touche actuellement que les marges de l’Union. Dans les pays Baltes, en Islande et en Bulgarie, les mouvements sociaux et la colère de foules toutefois se multiplient. Les raisons de la révolte sont d’abord nationales. Mais aucune solution n’étant vraiment discernable, ce mouvement contestataire ne risque-t-il pas de gagner, à mesure que la crise s’approfondit, l’Europe tout entière ?
Chefs d’État et de gouvernement européens ont déjà connu une grande frayeur. Réunis le 12 décembre dernier à Bruxelles, ils ont perçu la détresse de leur homologue grec, Costas Caramanlis, débordé par la révolte d’une jeunesse mettant à feu et à sang les rues d’Athènes.
À Berlin et Paris, des groupuscules ont alors tenté d’importer le conflit. Des responsables politiques, tel le socialiste Laurent Fabius, ont aussitôt suggéré que « ce que l’on voit en Grèce n’est pas du tout malheureusement hors du champ de ce qui peut arriver en France. Quand vous avez une telle dépression économique, avait ajouté l’ancien premier ministre, une telle désespérance sociale, il suffit qu’il y ait une allumette qui se mette là-dedans et tout part, surtout qu’on a quand même un gouvernement qui vis-à-vis de la jeunesse ne montre pas de compréhension. » De retour du Conseil européen de Bruxelles, Nicolas Sarkozy avait prudemment repoussé la réforme de l’éducation nationale, qui à l’époque attisait la colère lycéenne.
Après être retombée pendant la trêve des confiseurs, la fièvre connaît actuellement quelques nouvelles poussées. Mercredi, le premier ministre islandais, Geir Haarde, s’est retrouvé coincé dans sa limousine, bombardée de canettes et d’œufs (voir la vidéo). Comme la veille, la police antiémeute a utilisé les gaz lacrymogènes, défendant et arrêtant les plus énervés parmi les 2 000 manifestants qui se massaient autour du Parlement. La colère populaire ne semble toutefois pas devoir de sitôt s’apaiser dans cette petite île, dont la prospérité reposait jadis sur les opérations financières d’un secteur bancaire désormais en faillite.
« Un printemps chaud »
Jusqu’à peu encore, les pays Baltes s’enorgueillissaient également de beaux taux de croissance. Plongeant désormais dans la récession, la Lettonie et la Lituanie viennent de connaître les plus importantes manifestations de rue depuis que ces deux pays ont secoué le joug soviétique en 1991.
À Riga, quelque 10 000 personnes se sont rassemblées vendredi dernier aux abords du Parlement letton (voir la vidéo). Là encore, la pression ne paraît pas devoir retomber. « Nous ne sommes qu’au début des protestations », prédit Nils Muiznieks, politologue de l’université de Lettonie. Parmi ses collègues, les médias commencent à dénicher celui qui promet un « printemps chaud », et celui, plus ambitieux ou désespéré, qui entrevoit déjà un « nouveau mai 1968 ». Pour clore une liste qu’aucun gouvernement ne souhaite voir s’étendre, la Bulgarie bouge elle aussi. À la faillite économique s’ajoute encore et toujours la corruption des élites.
Évidemment, plus le peuple souffrira, moins il supportera les rémunérations, avantages et passe-droits des gens d’« en haut ». Alors que les prévisions de la Commission européenne sont particulièrement sombres, les gouvernants, qui multiplient les plans de relance et nationalisent le crédit, sont désormais en première ligne, à la manœuvre. C’est à eux que la rue demandera des comptes.
article figaro
Le premier ministre grec a déjà remanié son gouvernement. Sous la pression populaire, on parle de plus en plus d’élections anticipées en Islande. La même exigence a été formulée en Lettonie et en Bulgarie
Messages
1. la contestation gagne l’europe, 23 janvier 2009, 23:16
Comme si les états euopéens avaient besoin d’une importation de conflit, alors que ce sont eux les gouvernants qui ont laissé s’instaurer une politique ultra-libérale, qui pète à la figure de tout le monde. C’est sûr, du conflit ils vont en manger, jusqu’à la crise politique, voire des démissions. Tout a un prix même la crise.
Ils ont laissé, voire encouragé, les riches à être encore plus riches, malgré une crise économique des plus dures, en ratatinant les salaires des travailleurs, étranglant du coup le pouvoir d’achat et la satisfaction des besoins vitaux.
Ne dit-on pas que ce sont les patrons français qui ont les rémunérations les plus grosses de toute l’UE ? Pas de bonus a dit Sarko sinon une loi pour les contraindre, (c’est pour nous faire taire), mais bonjour les dividendes ! A eux les bonus quand tout va pour le mieux (ah bon ?), et à nous les suppressions de primes dans de nombreuses entreprises qui font des bénéfs. Les salariés ne comprennent pas.
La crise c’est pour le peuple et les bonus pour les riches patrons. Non, ce n’est pas supportable une telle arrogance. Le 29 démontrera qui engraisse qui, quand les usines et les bureaux seront fermés. Les patrons pourront faire le bilan pour une journée chômée, qui ne sera pas la dernière souhaitons-le. Les patrons pourront se rendre compte s’ils doivent continuer à considérer les salariés comme la 5ème roue de charette !
2. la contestation gagne l’europe, 24 janvier 2009, 00:14, par Copas
Oui les orages se rapprochent, oui ça se rapproche des grands et vieux états industriels et financiers.
Oui ça sera vite et bientôt ici.
L’heure est d’aller vers des objectifs plus ambitieux de contestation sociale, vers des occupations massives et des organisations unitaires et démocratiques, de la base vers le sommet, aptes à diriger si cela est nécessaire à la place du pouvoir capitaliste prédateur et incapable d’assurer la prospérité des peuples.
A l’heure où la Guadeloupe explose, où il faut veiller à ce que la terreur policière ne s’abatte pas sur cette colonie (l’esprit de vengeance trouilleuse du président fait craindre le pire), à l’heure où la Guadeloupe montre le chemin à la métropole, chacun et chacune doit se tenir prêt dans les mois qui viennent à des situations très explosives .