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la france vue du luxembourg (tageblatt)

Publie le samedi 6 janvier 2007 par Open-Publishing

Chirac maintient la pression sur Sarkozy

En se montrant très offensif dans ses voeux, Jacques Chirac, loin de lever l’incertitude sur ses intentions pour la présidentielle, maintient la pression sur Nicolas Sarkozy, à une dizaine de jours du sacre du candidat de l’UMP.
A l’occasion de la dernière série de voeux de son quinquennat, le chef de l’Etat décline jour après jour un quasi-programme, et multiplie avertissements et piques apparemment destinés à son ministre de l’Intérieur.

Appel aux ministres à se consacrer totalement à leur tâche en dépit de la campagne électorale, mise en garde contre »la tentation de la table-rase » ou »les mirages de l’aventure institutionnelle », refus du »tout libéral » : »Chirac ne vote pas encore Sarkozy », conclut vendredi Libération.

Et le Républicain Lorrain va plus loin, estimant que l’Elysée, »à vider quotidiennement de sa substance le projet du président de l’UMP, semble indiquer clairement que Chirac vote Royal ».

Alors que M. Sarkozy doit être désigné candidat de l’UMP lors d’un Congrès du parti le 14 janvier, le très chiraquien Jean-Louis Debré a voulu réaffirmer que le scénario à droite restait ouvert, en annonçant vendredi qu’il ne voterait pas pour le ministre de l’Intérieur - et seul candidat - dans le scrutin interne au parti.

 »Je veux savoir avant de me prononcer définitivement qui seront les candidats représentant la droite et le centre », a dit le président de l’Assemblée nationale pour expliquer son »abstention », citant, outre M. Sarkozy, Michèle Alliot-Marie, Dominique de Villepin, Jean-Louis Borloo ainsi que Jacques Chirac »s’il veut se représenter ».

L’hypothèse d’une candidature du chef de l’Etat, 74 ans, est toutefois jugée hautement improbable jusque dans son camp après 12 années de pouvoir et sur fond de sondages défavorables. La quasi-totalité du gouvernement - hormis un carré d’irréductibles - a d’ailleurs rallié Nicolas Sarkozy.

L’UMP s’efforce en tout cas de banaliser les interventions du chef de l’Etat de ces derniers jours.

 »Chaque année, le président de la République, lors de ses voeux, envoie au pays toute une série de pistes extrêmement ambitieuses de réformes », a déclaré vendredi la porte-parole Valérie Pécresse, le décrivant comme »pleinement capitaine à la barre du bateau France ».

Et le parti de M. Sarkozy ne manque pas de rappeler que certaines annonces du président rejoignent des propositions de son champion ou le programme législatif de l’UMP, concernant la réduction de l’impôt sur les sociétés, la participation ou le droit au logement opposable.

En annonçant dimanche, dans ses voeux aux Français, la mise en oeuvre de ce droit, M. Chirac avait en effet paru couper l’herbe sous le pied du locataire de la place Beauvau, qui avait proposé une telle mesure dans un discours à Périgueux le 12 octobre.

Tout en confiant à l’AFP sa »perplexité » devant l’offensive du président de la République, le sarkozyste Dominique Paillé estime que M. Chirac »exprime ainsi le souhait de ne pas être écarté du jeu politique » à quatre mois de la fin de son mandat. Le député ne veut pas croire à une candidature Chirac : »il n’y a pas d’appel de la population », tranche-t-il.

Porte de Versailles à Paris, lors du sacre de Nicolas Sarkozy à la fin de la semaine prochaine, le grand absent sera malgré tout... Jacques Chirac.

 »Ce n’est pas sa place », a expliqué la porte-parole de l’UMP.