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le CPE est mort-né, pourquoi exiger un certificat de décès ?
Publie le mercredi 5 avril 2006 par Open-Publishing11 commentaires
LE CPE EST MORT, euthanasié par Chirac. Villepin, lui, est bien malade. Et Sarkozy, ressuscité.
Il n’est plus question aujourd’hui que des modalités de l’enterrement. Les syndicats et les étudiants voudraient un certificat de décès en bonne et due forme. La famille trouve cela indécent.
Ne perdons pas trop de temps à ces formalités. Qu’importe que le CPE ne soit pas formellement abrogé, dès lors qu’il est mort-né ? Quand on a le bifteck, il ne faut pas chipoter sur le persil.
L’histoire du mouvement social de ce pays montre qu’il est presque aussi difficile de s’y résoudre à la victoire que de prendre son parti de la défaite. Résultat : on laisse l’adversaire retourner le sort de la bataille. Tous les grands mouvements sociaux de ces dernières années : 1995 pour la Sécurité sociale, 2003 pour les retraites, 2004 pour la Sécu (bis) se sont soldés, faute de propositions alternatives, par des échecs flagrants.
Que dirait-on d’un général qui, pour se faire pardonner ses échecs, se vanterait d’avoir tout de même été capable de mettre beaucoup de troupes sur le terrain ? Comme si ce n’était pas une circonstance aggravante !
Deux impératifs, donc.
1- Achever la victoire en bon ordre. Ne pas laisser le dernier mot aux casseurs. C’est ce que n’ont pas su faire les étudiants de 68 avec, au bout, treize années de pouvoir sans partage de la droite. Il ne faut pas que la queue du mouvement ressemble aux queues de manifs. Le pourrissement des actions de la gauche par le Lumpenprolétariat est une donnée classique, dénoncée par Marx, qui a pris aujourd’hui des proportions inédites. Et cela à cause de l’incapacité des manifestants à articuler des propositions concrètes. Etudiants et lycéens paraissent n’avoir d’autre souci que d’obtenir le scalp de leurs ministres successifs : Allègre, Ferry, Fillon. C’est amusant mais ne résout rien. Il n’y a pas d’autre moyen de se distinguer des casseurs que de donner à un mouvement qui s’achève des objectifs pour le suivant.
2- Pour les syndicats, ne pas laisser retomber le ferment d’unité que Dominique de Villepin a providentiellement introduit parmi eux.
Leur division explique pour l’essentiel leur faiblesse ; mais elle porte aussi une part de responsabilité dans la persistance du chômage. L’affaire du CPE vient encore d’en faire la démonstration. Bonne ou mauvaise, une mesure en faveur de l’emploi a besoin, pour produire ses effets, d’un minimum de concertation entre les parties, Etat, salariés, employeurs. Les pays qui ont fait reculer le chômage ont tous procédé ainsi. Or, en France, on ne négocie pas du tout (Juppé, Villepin) ou bien on négocie avec seulement une fraction des partenaires (Raffarin, mais aussi Seillière). Dans les deux cas, le résultat est mauvais. Les procédés à la hussarde du baron-flingueur ont compromis son idée de refondation sociale, qui était pourtant bonne. Pour avoir négocié séparément avec le gouvernement, la CFDT a perdu des plumes ; on ne l’y reprendra pas de si tôt.
Mais de leur côté, patronat et gouvernement ont quelque excuse à biaiser sans cesse avec la négociation : en l’occurrence, la certitude que celle-ci est vouée à l’échec ou à l’enlisement. Des syndicats faibles et concurrents ont beaucoup de mal à s’engager.
Ils lanternent, renâclent, procrastinent pour, au dernier moment, se tirer des flûtes. Conclusion : seul un front syndical uni permettrait aux syndicats de retrouver un pouvoir contractuel qu’ils ont eux-mêmes contribué à affaiblir.
On dira qu’après tout, cette méthode du coitus interruptus contractuel en vaut une autre ; qu’elle a fait ses preuves en maintes occasions. Peut-être. Pour les salariés, sans doute. Mais pour les chômeurs, sûrement pas. Arrêtons donc de nous tordre hypocritement les mains à propos du chômage puisque tous, salariés, patrons, dirigeants politiques, nous nous entendons en douce pour faire payer aux sans-emploi le prix de notre stagnation.
Or il n’y a que deux manières pour vaincre le chômage : la croissance économique et la réforme du marché du travail. Il faudrait aux partenaires sociaux, comme on dit, une vraie volonté d’aboutir dans la négociation. Ce n’est pas encore le cas. Nous avons du chômage parce que nous le voulons bien.
J. J.
Messages
1. > le CPE est mort-né, pourquoi exigé un certificat de décès ?, 5 avril 2006, 20:25
parce que :
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dés qu’une loi parait au journal officiel , elle est applicable , discours du president de la republique ou pas , jusqu’a son abrogation qui devra paraitre au J.O.
claude de toulouse
1. > le CPE est mort-né, pourquoi exigé un certificat de décès ?, 5 avril 2006, 20:39
une loi n’est applicable que lorsque les décrets d’application sont rédigés et jugés conformes à l’esprit de la loi ...
ce serait bien étonnant qu’il en soit autrement pour le CPE
2. > le CPE est mort-né, pourquoi exigé un certificat de décès ?, 5 avril 2006, 20:42
EST-CE DE L’INGENUITE OU DE LA MAUVAISE FOI ?
NOSE
3. > le CPE est bien vivant, c’est la lutte des étudiants qui se meure., 5 avril 2006, 20:56
Chirac signe le décret d’application du CPE, et nous dit de voir avec les parlementaires de l’UMP,qui ont la majorité, la majorité dit "on va voir", on va prendre le temps.
Avecx tout cà, il faudrait croire que le cpe va être enterrer. Il s’agit uniquement de gagner du temps, le 7 avril, les parisiens sont en vacances et le 17 avril, c’est les parlemenaitaires.
qui est assez naïf pour croire que l’UMP va enterrer le CPE. Elle n’a cherché qu’à mettre fin aux grèves étudiantes pour ensuite laisser le cpe en place.
Et ce ne sont pas les journées d’actions d’un jour, qui ne font que démobiliser les plus combatifs qui obligeront la droite à revoir ces positions.
Cette stratégie de la défaite initié par les confédérations ne fait que renforcer l’UMP. Si les étudiants et les salariés sont naïfs, l’ump ne l’est pas ;
La gauche et les confédé sont responsables du pourrisement des luttes, comme en 2003, au même titre que la droite et le Medef.
Le Medef a tellement de serviteurs en concurrence (droite, gauche, directions syndicales, qu’ils se contentent d’observer.
Edouard
4. > le CPE est mort-né, pourquoi exigé un certificat de décès ?, 5 avril 2006, 20:57
Mais non, rien n’est terminé !
Non seulement le CPE n’est pas mort mais n’importe quel patron d’une boite de plus de 20 salariés peut embaucher un jeune en CPE depuis lundi !
Quand chirac dit qu’il "promulgue" la loi , cela signifie précisément qu’il signe les fameux décrets d’application dont tu parles !
Et comme le dit Claude il est facile de trouver des contrats CPE types sur le net. De toute façon le patron peut très bien rédiger son contrat seul en recopiant simplement la loi.
L’abrogation du CPE est donc une necessité absolue.
Au delà d’autres dispositions de la bien mal nommée loi sur l’égalité des chances sont scandaleuses, je pense notamment à l’apprentissage à 14 ans et le travail de nuit légalisé dés 15 ans.
Jips
1. le boogmerang, 5 avril 2006, 21:12
si les manifs ont eu un certain succès les 28 mars et 4 avril (1 million ou 3 millions, peu importe car tout le monde sait bien que ces 2 estimations extremistes sont fantaisistes)
il n’en a pas été de même au niveau des grévistes salariés où les grèves ont finalement été assez peu suivies même dans la fonction publique
les centrales syndicales le savent bien et le redoutent : ce sera de plus en plus difficile de mobiliser malgré les gesticulations verbales et menaces de Thibault
une fois de plus les syndicats sont divisés sur la manoeuvre à suivre et il est bien probable que dans les semaines qui viennent les étudiants réalisent qu’ils ont été cocus et manipulés
2. > le boogmerang, 5 avril 2006, 21:38
la france n’est pas syndiquée. Ce n’est de la faute à personne. Ici, en France, on n’a pas iG metal, mais le sybdicalisme est plus poltique.
Putain !!!! arrêtez de gueuler ! Combien ici, parmi vous, sont syndiqués ?
Il faut tenir ......... Onbouygues a déjà gagné d’être écouté... C’est rien mais les media sont obligés de le dire .........
1830 : il n’y avait pas dassault, rotschild, lagardère, bouygues à la tête des journaux.
Ici même, on a les RG au cul !
3. > le boogmerang, 5 avril 2006, 21:39
un certificat de décès ? Parce que le ventre est fécond !!!! cf Brecht
4. On n’est pas encore dans une dictature policière, 5 avril 2006, 21:55
Comment ça, c’est la faute à personne ! Ah oui, et les salariés, ils sont assez grand pour réfléchir, ils disposent d’un libre arbitre, nos parents se sont battus pour qu’on est le droit de s"organiser, se réunir à l’intérieur de la tôle, et nous, on n’use pas de ce droit face au patron.
C’est la faute aux salariés s’ils refusent de se syndiquer, c’est leur faute s’ils refusent de se battre,de s’organiser colliectivement, de se mettre en grève.
C’est pas la faute aux patrons !
Le patron, il est toujours dans son rôle d’exploiteur mais le salarié qui crachent sur les syndcats ou qui refusent de se syndiquer devient l’allié du patron.
Je suis syndiqué et je comprends mieux comment au bout de 20 ans de syndicalisme, on peut être dégouté de l’attitude lache d’une grosse majorité des salariés. Je pensais au début que les gars finissaient par être fatigué. rien à voir. A force se se battre seul, de porter seul la dignité de la classe ouvrière, ils ont fini par crouler sous le poids de tous les passifs.
syndiquez-vous et vite si vous voulez pas être réduit à l’état de merde précaire et jetable par les patrons. vous l’avez entendu la Parissot, elle veut logiquement un cpe pour tous les salariés, comme prévu, au nom de l’égalité.
Qu’est-ce que croient les salariés ? Que les patrons font se taper des diplomés à 1000 euros, et que nous, sans diplomes ou avec de vieux diplomes on va garder nos salaires supérieurs au smic !
Si les salariés se bougent pas le cul, et n’entrent pas dans la bagarre, nous allons tout perdre !
Bernard
5. > le boogmerang, 6 avril 2006, 10:25
les syndicats ne semblent pas si divises que ça en ce moment
par contre ce qui est bien plus dur c’est de mobiliser
dans les boites bien peu de monde est syndiqué et bien trop peu comptent
se syndiquer maintenant
donc faute de combattants on fait quoi ?
on est déja en tant que salariés dans la survie quotidienne
et ça prend trop de forces aux travailleurs qui du coup ne se battent
plus collectivement
que faire pour amplifier le mouvement du coté des travailleurs ?
j’ai peur que tout ça ne se dégonfle comme une beaudruche
Djo
6. > le boogmerang, 6 avril 2006, 16:04
Oui, Bernard a raison, le prétexte des crédits à payer est bien commode, ma vie et celle de ma famille est parsemée de retenues grève, de participations à des collectes de solidarité et nous n’en sommes pas morts, même quand nous étions chômeurs.
Bien sûr qu’ils n’allaient pas lâcher si facilement avec le CPE. La conscience grandit, enfin nous , militants syndicaux (CGT) et politiques (PCF) après la grosse claque et le coup de blues, nous commençons à être écoutés par des gens qui s’en foutaient, qui se croyaient à l’abri et qui bougent d’autant plus que c’est leurs enfants qui sont touchés de plein fouet,avant que la précarité ne les rattrape à eux aussi y compris les retraités...
Bon, nous vivons un moment suite du 29 mai, où tout le monde prend le temps d’apprendre ce qui leur pend au nez, de se radicaliser en s’apercevant qu’on les prend pour des cons à l’UMP, au PS, chez Ségolène véritable clone rose pâle de cette oligarchie dont nous devons nous occuper avant qu’elle nous replonge à l’époque de ZOLA, parce que dans la Mondialisation capitaliste, les pays qui "avancent" sont ceux où les travailleurs sont les plus pauvres.
"Ségolène, en effet ta place est dans la presse pourrie people et de Droite, celle qui où on relate la vie de la jet society, celle où on fabrique les fausses oppositions, parce que tu n’as rien à dire à la Gauche, comme Jospin avant qu’il se ramasse lamentablement parce qu’il se croyait au dessus des partis, surtout de Gauche."
Le mouvement est profond, il vient de condamner la Vième République et ses dirigeants avant de les balayer avec leurs opposants de façade. JdesP