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À l’heure où en France, les étranger(e)s sont à nouveau suspect(e)s, arrestation de directrice d’école. un petit rappelle sur le rôle majeur que les étranger(e)s ont joué dans la Résistance Française. Certes, la situation faite aujourd’hui aux étranger(e)s en France n’est pas comparable à celle des années noires de l’occupation. Mais il y a des points communs : faire des étranger(e)s des boucs émissaires, les mettre dans l’illégalité et utiliser tous les moyens de l’État pour les traquer.
Il y a 63 ans, le 21 février 1944, 23 combattants de la MOI (Main d’œuvre Immigrée) étaient fusillés par les Nazis au Mont-Valérien. Olga Bancic fut décapitée peu après en Allemagne. L’occupant avait essayé de dresser la population contre eux avec la célèbre « Affiche Rouge ».
Ces résistant(e)s étaient tou(te)s étranger(e)s et communistes. La plupart avaient fait la guerre d’Espagne dans les Brigades Internationales. Parmi eux, il y avait des Arméniens (Manouchian), des Espagnols (Alfonso), des Italiens (Fontanot), des Juifs (Boczov, Elek, Rayman, Wajsbrot …). Ils ont été arrêtés par la police de Vichy et livrés à l’occupant. Ils sont tombés en combattant.
Les morts de l’Affiche Rouge se battaient au nom de principes universels : le refus de la barbarie Nazie, l’émancipation de l’humanité, le refus de tous les racismes et de toutes les discriminations. Aujourd’hui un seul camp prétend parler au nom du génocide et de ses victimes : c’est le camp de ceux qui défendent inconditionnellement la politique criminelle du gouvernement israélien à l’égard du peuple palestinien. C’est le camp de ceux qui essaient de faire passer les Palestiniens pour les successeurs des Nazis.
Messages
1. les étranger(e)s, 31 mars 2007, 20:20
Y a-t-il une vertu de l’oubli ?
Non, aucune !
La meilleure façon d’honorer la mémoire de ces camarades, c’est de continuer leur combat. Fier du PCF.
1. les étranger(e)s, 1er avril 2007, 05:07
Il y a une vingtaine d’années, un certain colonel Fabien avait refusé de participer à un débat d’une émission TV " les dossiers de l’écran" dont le thème était la libération de Paris au prétexte que cette libération avait été l’oeuvre des français uniquement ! Provoquant alors un débat national, entre autre, sur l’affiche rouge (sur le rôle tenu par les immigrés pendant la guerre)
2. les étranger(e)s, 1er avril 2007, 08:47
LE COLONEL FABIEN EST MORT. GEORGES Pierre (Colonel Fabien)
30 décembre 1945. - Paris ressemble au Paris de tous les Jours avec les mêmes passants, les mêmes maisons sous le ciel froid. Mais quelque chose est là et qui pèse. Des visages qui ne se connaissent pas s’interrogent. Le froid est-il plus dur ou bien est-ce la faim ? Le savez-vous ? Quelqu’un est mort. Qui est mort ? Lui, le colonel Fabien. Le colonel Fabien est mort. La nouvelle a crevé sur Paris. Elle frappe ici, là. Elle se répand. Tout Paris saura demain.
Dans les métros, dans la rue, la nouvelle court. Elle est dans les faubourgs. Elle est dans les usines. Et le soir, elle est dans chaque pièce glacée derrière les innombrables murs gris et les fenêtres qui ferment mal.
Cette mort-là, c’est l’affaire de tout le monde. Comment Fabien est-il mort ? Un officier est arrivé hier. Il a vu. Il est sûr. Le 27 décembre au soir, le P.C. de Fabien a sauté. C’était à 6 kilomètres de Mulhouse. Avec lui, Paimpaud, celui qu’on appelait le colonel Dax, le capitaine Lebon. Son chef d’opération, le chef d’état-major, l’officier de liaison du général Delattre et l’agent de liaison de Fabien : Nicolle (Gilberte Lavaire) ont été tués avec lui.
C’est comme si un froid plus tenace avait rendu plus lointains les jours ardents du mois d’août. a Gens de partout, c’est le sang de Paris. a Fabien est mort. C’est décembre. Fabien vivant c’était, au mois d’août, la victoire de Paris.
Rien ne m’a jamais fait battre le cœur,
Rien ne m’a fait ainsi rire et pleurer,
Comme ce cri de mon peuple vainqueur :
Paris, Paris soi-même libéré.
ARAGON.
Le nom de Fabien, c’était le cri de Paris libéré, c’était la foi d’un peuple et son courage. On avait à peine eu le temps d’apprendre à connaître son visage, de distinguer sa silhouette. Il n’avait été là que pour vaincre. Il n’avait pas lâché sa proie. Avec sa demi-brigade surgie du pavé parisien, rien n’a pu l’empêcher de poursuivre la bête hitlérienne.
Fabien, c’est la volonté de lutte d’un peuple. C’est la science de se battre qui a gagné les batailles de Valmy et de Paris, qui demain gagnera celle de Berlin.
La mort de Fabien, c’est l’affaire de tous. On se souvient, alors, qu’il a dû lutter contre des Français pour être autorisé à se battre. On se souvient qu’il est parti avec quelques vieux autobus. On se souvient qu’il était là-bas avec de pauvres ressources presque seul à l’avant-garde d’une bataille pour laquelle toute la France devrait se lever.
" Ils nous l’ont tué. "
Partout, on entend murmurer, crier ce " Ils nous l’ont tué. "
Et la colère gronde sous la tristesse, " Ils " ; les bourreaux nazis, bien sûr. Mais aussi, cet ennemi obscur qui égorge par derrière, la cinquième colonne silencieuse qui sait détruire des années ou les empêcher de naître.
Le colonel Fabien est mort.
3 janvier 1945. - Il y a trois cercueils devant l’hôtel de ville de Paris.
Il n’y a jamais eu qu’un seul colonel Fabien !
claude de Toulouse .