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nANTERRE : L’UNEF collabore à la répression

Publie le mercredi 28 juin 2006 par Open-Publishing
5 commentaires

Ce Jeudi 29 juin à 9h00, l’Unef Nanterre envoie devant le conseil de discipline une militante de l’AGEN pour donner l’occasion à la direction de condamner une syndicaliste gênante. Prenant prétexte d’une altercation banale qui n’a donné lieu à aucune poursuite pénale, l’Unef s’allie à la direction de Nanterre et réclame la tête d’une militante.

Cette opération effectuée en catimini en cette fin d’année universitaire fait partie d’une stratégie de criminalisation de notre syndicat. Notre camarade risque une interdiction d’inscription dans les universités de France et une interdiction des concours publics.

Stéphanie Gomez, la "syndicaliste" de l’Unef-Nanterre qui est à l’origine de cette poursuite, à partir d’un dossier totalement bidonné, est déjà connue pour ses positions réactionnaires exprimées lors du mouvement de lutte contre la loi sur l’inégalité des chances.

Communiqué de l’AGEN 26 juin 2006

Conseil de discipline à l’université de Nanterre : L’UNEF collabore à la répression

Ce jeudi 29 juin 2006 à 9h00 se tiendra un conseil de discipline particulier. En effet, une militante de l’AGEN, Naïma, est traduite devant l’instance disciplinaire de l’université à la demande expresse de Stéphanie Gomez, membre de l’UNEF.

En février 2006, cette dernière avait agressé physiquement et verbalement notre camarade devant un local associatif de la résidence universitaire. Notre camarade s’est alors défendue et l’altercation s’est conclue par des menaces de S.Gomez d’activer les réseaux de l’UNEF pour que les « choses n’en restent pas là ».

Quatre mois plus tard, les « choses » ont tourné à l’acharnement et au règlement de compte via la répression institutionnelle et selon des méthodes détestables de plus en plus en vogue dans une certaine gauche syndicale.

En effet, le conseil de discipline a été saisi par un élément de l’UNEF alors même qu’il est principalement composé de la direction de l’université et de membres de l’UNEF...

Non seulement on livre en pâture une militante à une direction farouchement hostile à notre syndicat de combat, l’AGEN, mais, l’UNEF utilise le procédé crapuleux d’être juge et partie en instrumentalisant une instance officielle.

Pour ceux qui ne sont pas familiers avec les petits arrangements de la cogestion universitaire, il faut apporter quelques précisions.

Premièrement, l’affaire qui sera jugée au conseil de discipline a déjà donné lieu à une confrontation au commissariat de Nanterre classée sans suite. Or, habituellement, dans les affaires de violence sur le campus, la direction refuse toute saisine du conseil de discipline en arguant que la police et la justice doivent d’abord apporter leurs conclusions. Ce fut le cas notamment pour l’agression raciste ultraviolente de Brahim.B en novembre 2002. Des éléments de l’UEJF-Nanterre étaient reconnus responsables mais jamais inquiétés par les instances de l’université. Aujourd’hui c’est l’inverse, alors qu’il n’y a ni condamnation ni poursuite pénale, la direction avec l’aide de l’UNEF fait le procès d’une syndicaliste gênante.

La complaisance répétitive dans les cas impliquant par exemple des enseignants ou les dérapages des services de sécurité se transforme en lynchage lorsqu’il s’agit de militants étudiants considérés comme opposants. Si la direction universitaire reconnaissait « l’autorité de la chose jugée » ce conseil de discipline ne devrait même pas avoir lieu avoir lieu.

Deuxièmement, le dossier de l’instruction est à lui seul emblématique du « deux poids, deux mesures ». Non seulement toutes les pièces sont à charge mais la direction a jugée utile de glisser le récapitulatif des résultats et diverses notes aux examens, grâce au système Apogée, obtenus par notre camarade depuis sa première inscription à l’université. Ce procédé malsain, sans rapport avec l’affaire jugée, fait écho à la tendance actuelle qui prétend trouver des germes de « déviance » voire de « délinquance » dans le parcours scolaire et ceci dès la petite enfance (cf. le projet Sarkozy).

Enfin, l’acharnement à l’encontre de notre camarade ne peut s’expliquer que par son action. En première ligne dans la lutte contre les expulsions d’étudiants de la cité-u ou dans la lutte contre la loi sur l’égalité des chances et le CPE, elle a eu à faire face, comme tant d’autres, à un CROUS de Versailles cogéré par l’UNEF (via une vice-présidence) et aux manœuvres de ce syndicat institutionnel largement rejeté par la base lors du dernier mouvement. Un mouvement étudiant radical agissant en toute autonomie, voilà le cauchemar qui hante les syndicats du régime et qui anime l’espoir de ceux qui luttent sur les campus de France.

Non au procès de Naïma par les instances de l’université de Nanterre !

Nous condamnons la collaboration de l’UNEF à la répression institutionnelle !

Plus qu’une roue de secours du système l’UNEF en est l’un des rouages, apportant sa pierre à l’édifice du nouvel ordre sécuritaire.

Nous ne voulons pas d’une université caserne. L’université doit être un lieu de réflexion, de luttes et de jonctions. Nous allons continuer et renforcer notre combat.

Association Générale des Etudiants de Nanterre

agenparis10@hotmail.com www.agen-nanterre.net

Messages

  • L’UNEF a toujours été, à ma connaissance, un syndicat de petits bobos satisfaits d’eux mêmes, propres sur eux et corrompus. Je pensais qu’ils avaient évolué ( en bien ) mais c’était une erreur. Je n’ai jamais connu de syndicat réellement représentatif (personnellement) quand j’étais à la fac. Imposez vous, les universités ont besoin " d’honnêtes radicaux"...

  • Mais bien sûr...
    je pense plutot que ta jeune camarade a du prendre l’expression syndicat "de combat" un peu trop au pied de la lettre.
    Pour etre étudiant à Nanterre, je peux te dire que l’AGEN n’est pas exempt de critiques ; je me suis fait déjà insulté sans raison, j’ai déjà assisté à des coups de pression dans le batiment G de la cité-u auprès de simples étudiants qui disaient ne pas vouloir voter AGEN au conseil de résidence...

    De plus quel beau procès d’intention, les positions de la demoiselle sur la LEC n’ont rien à voir là dedans... a moins de justifier la violence par des divergences d’opinion... Ce qui est moralement condamnable.

    UNEF ou AGEN, le syndicalisme n’a pas beaucoup d’avenir à Nanterre !

    Bon courage pour vos luttes... tant qu’elles restent des luttes sur les idées. Et mon expression me prouve que l’AGEN aime aussi d’autres genres de lutte.

  • Franchement, j’avoue que l’UNEF a tendance à se mettre (trop) en avant à la moindre occasion, mais n’est-ce leur rôle en tant que représentant et surtout de syndicat.

    En effet, un syndicat doit se faire connaître mais surtout AGIR pour se promouvoir. Ca explique peut être leur (omni)presence au sein de la fac : tracts, affichage ect. Mais n’oublions pas qu’ils gagnent pour nous compensation annuelles, et autres ... [d’ailleurs pour info la carte imagin’R est leur projet, leur idée donc...]
    De plus, il est clair que s’ils siègent partout en CEVU, CA, CROUS ect... c’est que les gens votent pour eux alors ils ont intérêt mais surtout le devoir d’agir et de mettre leur "grain de sel" un peu partout.

    En ce qui concerne la "banale altercation" entre les sus-nommée Naïma (AGEN) et Stéphanie GOMES (UNEF) , vous ètes , je trouve, minimaliste, car Stéphanie est passé devant le local insultant certes Naïma (celles-ci savent pourquoi) et Naïma la frappée avec un baton sur le front l’envoyant pour la nuit à l’hopital. Comment je sais ? une amie de Naïma plus plusieurs confirmations.

    D’autre part il faut rétablir la vérité : la plainte pénale n’est pas classée (ça ne se passe pas comme ça en vrai et je pense que le rédacteur de l’article est au courant) en revanche il n’y a pas de nouvelles parce que la justice française est très longue !

    Je termine par dire que on peut considérer que c’est un "hasard" que des membre de la commission disciplinaire de Nanterre soient des militants de l’UNEF puisque ces prises de fonctions datent d’il y a plus longtemps que l’attaque de Naïma. Et puis, il ne s’agit pas d’un conflit AGEN/UNEF mais Stéphanie/Naïma.

    Je ne prends pas position, je n’ai pas pour habitude de voter systématiquement en revanche étudiante en droit, j’aime me renseigner sur ce qu’il se passe à la fac, je consulte aussi souvent ce site et je pense qu’il est nécessaire de ne pas faire de la désinformation mais de l’information OBJECTIVE

    Enfin j’ajoute que l’AGEN n’est pas ce qu’on peut appeler un "agneau blanc" et qu’elle prend au pied de la lettre le mot "lutte" qu’on peut exprimer pour parler d’un engagement. Il faut savoir que LUTTER ce n’est pas forcément utiliser la force ...
    à bon entendeur

    • La sanction envers la militante de l’AGEN est clémente. Devant un tribunal, elle aurait pris deux ans fermes............... La section disciplinaire de Nanterre est trop laxiste surtout quand la présidente est trompée par une lettre scandaleuse d’un militant de l’UNEF-P10 qui soutenait l’AGEN contre la camarade de son syndicat.

  • L’AGEN n’est même plus décevante, elle est écoeurante. J’ai été élu UNEF à Nanterre et je me revendique, comme beaucoup de mes camarades, comme quelqu’un d’engagé et libre. Ce n’est pas le cas de l’AGEN. Les accusations que vous portez contre certaines personnes dont vous citez le nom sont ignobles, et tout bonnement fausses.

    L’AGEN représente aujourd’hui cette alliance brune, celle qui invitait Dieudonnée sur le campus il y a 3 ans, le même Dieudonnée qui appellait à voter JEAN MARIE LE PEN en 2007. L’AGEN a choisi le camp de la Gangrène, moi je préfère celui du COMBAT à GAUCHE.

    Alex